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HRV exporte la formation par réalité virtuelle
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HRV exporte la formation par réalité virtuelle

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Basée à Laval, en Mayenne, la start-up HRV tire son épingle du jeu à l'international. En 2018, la totalité de ses simulateurs d'actes médicaux sont ainsi partis à l'export. L'Amérique du Nord et le Moyen-Orient sont désormais dans son viseur.

— Photo : HRV

Depuis Laval, HRV poursuit sa conquête de l’international. Les simulateurs d’actes médicaux de cette start-up de 12 salariés forment aujourd’hui les dentistes aux quatre coins du monde. Concrètement, l’étudiant visualise la mâchoire d’un patient virtuel sur écran. Libre à lui de s’exercer alors à soigner des caries ou à poser un implant dentaire, grâce à un bras robotisé « à retour d’effort » qui transpose ses mouvements dans l’environnement 3D, tout en offrant des sensations tactiles à l’utilisateur.

Éditeur de logiciels, HRV combine ici des applications en réalité virtuelle et en haptique (la science du toucher). « L’étudiant s’exerce autant de fois qu’il le souhaite. Il peut aussi s’attaquer à une plus grande variété de cas pratiques que s’il s’entraîne sur de fausses dents en plastique », commente Arnaud Cosson, président fondateur de HRV.

HRV s’étend de la Chine au Chili

Depuis 2013, HRV a déjà livré 80 machines, notamment aux facultés dentaires de Lille, Bordeaux ou Nancy. Mais son marché s’étend surtout à l’international, de la Chine au Chili, en passant par la Russie, le Royaume-Uni, l’Afrique… Récemment, de nouvelles ventes ont été conclues en Espagne, en Ukraine et en Ouzbékistan. L’an dernier, l’export a même représenté 100 % des livraisons de simulateurs d’actes médicaux. « Notre marché reste une niche, avec 800 clients potentiels dans le monde, ciblés par deux acteurs seulement : HRV et un concurrent japonais », explique Arnaud Cosson. Prochain cap : l’Amérique du Nord et le Moyen Orient.

En parallèle, la start-up s’est diversifiée en créant un outil pour améliorer l’ergonomie des postes de travail et prévenir les risques de troubles musculo-squelettiques. Baptisé Nawo, ce logiciel étudie le comportement d’un salarié à son poste de travail ou dans une usine virtuelle (dans le cas d’un projet de création), note l’impact sur son corps, puis suggère des aménagements de poste. « Bosch, Upsa ou encore Air France l’ont déjà utilisé », précise Arnaud Cosson.

Une innovation autofinancée

Figure de l’écosystème lavallois de la réalité virtuelle, HRV a connu un succès rapide. Chose rare pour une start-up, elle a atteint très rapidement l’équilibre financier. Ses résultats d’exploitation et résultats nets « sont positifs depuis 2015 », dixit Arnaud Cosson. « En 2018, HRV affichait un million d’euros de chiffre d’affaires, pour 100 000 € de résultat net », poursuit l’entrepreneur.

« HRV s’attaque à un marché trop petit et spécifique pour réussir une levée de fonds. »

Un chiffre qui a toutefois stagné ces dernières années. « HRV équipe aujourd’hui une communauté de clients pionniers. On s’approche du point de bascule, où l’usage de nos outils va se généraliser, mais nous n’y sommes pas encore », analyse Arnaud Cosson. Un essor bridé aussi par un manque de moyens financiers. « On s’attaque à un marché trop petit et spécifique pour réussir une levée de fonds. Les investisseurs recherchent une croissance plus importante et plus rapide », observe le patron. L’avenir passera donc sans doute par la vente à un industriel de la santé, qui lui donnera les moyens de répondre à la demande croissante.

Quoi qu’il arrive, cet ingénieur informatique de 45 ans restera dans l’édition de logiciels. Arnaud Cosson copilote d’ailleurs d’autres sociétés du secteur - All4Tec et Discern. Son avenir, il le voit encore et toujours comme créateur de start-up.

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