Pas de naturel ni de végétal, qui risque d’être trop allergisant ou irritant, mais du sans conservateur. C’est le credo d’Horus Pharma depuis sa création il y a vingt ans par Martine et Claude Claret. En toute logique, il est aussi celui de sa toute jeune filiale, le laboratoire Clarté. Le premier créé des médicaments, dispositifs médicaux et compléments alimentaires qui ciblent la santé de l’œil et de la paupière. Le second démarre tout juste la commercialisation de ses produits cosmétiques. L’expérience et l’expertise du premier nourrissent pleinement le nouveau-né. "Nous voulons appliquer au visage ce que nous savons faire sur la paupière, explique Adrien Claret, directeur général du laboratoire Clarté. Nous ne nous attardons pas seulement sur la formulation, qui est importante, mais aussi sur d’autres composantes comme la galénique, les dispositifs d’administration ou les procédés de fabrication. Pour faire du sans conservateur, il faut fabriquer en stérile, conditionner en chambre blanche, comme pour des médicaments. Et une fois ouvert, il ne doit pas y avoir de retour d’air, nous utilisons donc un de nos flacons brevetés pour que le produit ne se pollue pas. C’est une approche assez innovante en cosmétique."
Bientôt 230 salariés
Horus Pharma compte 220 collaborateurs (160 en France) et devrait en compter dix de plus d’ici la fin de l’année. Dans le courant du mois d’avril, toutes les équipes vont quitter les locaux éparpillés et peu fonctionnels du siège social de Saint-Laurent-du-Var pour emménager dans un immeuble flambant neuf de cinq étages au cœur de l’Eco Vallée à Nice.
Pour l’heure, trois personnes sont dédiées au laboratoire Clarté qui s’appuie sur Horus Pharma dans toutes les fonctions support : réglementaire, juridique et bien sûr, R & D à laquelle l’entreprise consacre 10 % de son chiffre d’affaires. Le chiffre d’affaires de 85 millions d’euros en 2022 devrait atteindre les 100 millions d’euros en 2023 et même doubler d’ici cinq ans, porté par de nouveaux produits, notamment dédiés au glaucome, et des brevets, ainsi que par un développement accentué à l’international via des filiales ou des contrats de distribution. L’activité hors frontière, mais toujours en Europe, devrait ainsi passer de 15 % du chiffre d’affaires aujourd’hui à 35 % dans cinq ans. "Si on fait 10 % de ces 200 millions d’euros dans cinq ans, ce sera super ! Nous avons de très fortes ambitions. Le gouvernement dérembourse énormément. Comme nous sommes très tributaires de cette politique, nous avons la volonté de réussir à nous émanciper et de développer des produits déremboursés, dans la cosmétique et la micronutrition."
Formulés à l’Université de Marseille, les crèmes et sérums beauté et anti-âge de Clarté sont fabriqués à Saint-Chamas, près d’Aix-en-Provence. La distribution sera essentiellement digitale, d’abord sur le site du laboratoire, ensuite sur des plateformes spécialisées, à la fois en France et à l’étranger, notamment au Royaume-Uni. La marque devrait aussi être présente à terme dans des instituts de beauté de luxe.
