Le projet Hij, qui a donné naissance en 2021 à l’entreprise éponyme basée à Pleumeur-Bodou, a été impulsé par Alain Le Meur, dont l’idée était de proposer un dispositif de géolocalisation avec bouton d’alarme, sous la forme d’un bracelet, permettant aux plaisanciers, amateurs de kitesurf et autres plongeurs, de prévenir les secours en cas de danger ou de difficultés.
Alors salarié de Nokia à Lannion, le Costarmoricain soumet l’idée au géant des Télécoms mais la taille du marché ne répond pas aux critères l’entreprise. Quelque temps plus tard, Alain Le Meur quitte Nokia à la suite d’un PSE (plan de sauvegarde de l’emploi). "Si le nom de l’entreprise veut dire Help in Journey, Hij signifie également en breton "secouer". C’était le moment pour moi de le faire", témoigne Alain Le Meur.
Un consortium nommé Hij
Le projet prend alors un virage décisif grâce à la rencontre du Costarmoricain avec Ticatag (400 000 euros de chiffre d’affaires en 2022, deux salariés), le fabricant lannionnais de traceurs. Puis, avec celle de l’entreprise angevine Ercogener (groupe ZeKat) qui conçoit des objets connectés fabriqués par Cequad (également groupe Zekat) basé à Jugon-les-Lacs, et avec Irisa, laboratoire de recherche et d’innovation en sciences et technologies du numérique situé à Lannion.
Les partenaires décident de former le consortium Hij - du même nom que l’objet imaginé par Alain Le Meur- qui répond en 2021 à un appel à projets du Pôle Images et Réseaux, pôle de compétitivité de l’innovation numérique en Bretagne et Pays de la Loire, basé à Lannion. Lauréat, il obtient en juin 2021 une aide de 370 000 euros pour réaliser la R & D.
Le résultat de ce travail collaboratif, qui a fait l’objet de reporting réguliers devant Images et Réseaux, a débouché sur des premiers prototypes début juillet 2022, et une phase de tests. Le bracelet, fabriqué à Jugon-les-Lacs par Cequad avec la plateforme logiciel de Ticatag, présente la caractéristique d’agréger trois réseaux, suivant les circonstances et notamment la distance par rapport à la côte, permettant d’appeler à l’aide : le réseau mondial Sigfox, le réseau Lorawan (qui nécessite la présence d’une valise sur le bateau, produite également par Hij) et le réseau Howley, qui fonctionne avec d’autres moyens de localisation que le GPS et est ainsi furtif.
Marché de jeunes
Cette dernière caractéristique permet de viser le marché de la Marine, avec laquelle l’entreprise a pris des contacts. Les autres cibles sont "les jeunes, kitesurfeurs et plongeurs, qui ont une plus grande conscience des risques que les plaisanciers", affirme Alain Le Meur, dont l’entreprise est chargée de la commercialisation du produit. Autre marché, celui des scientifiques qui posent des balises sur des animaux pour les récupérer ensuite. La précision du bracelet Hij, de cinq mètres à cinq milles, leur permettrait de le faire plus rapidement.
La commercialisation est prévue début 2024, au prix de 450 euros TTC le bracelet et un abonnement de 72 euros par an. Un accord de principe a été passé avec un distributeur de matériel de plongée qui couvre quatre pays européens.
