Lancée en novembre 2021, la plateforme en ligne toulousaine Henri Trip, fondée par Grégory Muratorio (60 % des parts) et Maxime Lagreze, ambitionne d’impulser une nouvelle dynamique au secteur du tourisme, fortement impacté par la crise sanitaire. “Baroudeurs dans l’âme, explique Grégory Muratorio, nous avons souvent eu l’occasion de constater que le petit établissement touristique disparaît de la surface de la terre parce qu’il n’est pas sur le web. Notre volonté a été de proposer un service gratuit aux voyageurs permettant de faciliter l’organisation de leur circuit en France, tout en proposant aux sites qui n’apparaissent pas dans les moteurs de recherche d’être répertoriés dans notre annuaire de destinations.” Dans sa base, Henri Trip possède déjà plus de 120 000 références, soit la plus grande quantité de données disponible en ligne selon son cofondateur. “Nous offrons la possibilité de composer des circuits touristiques qui ont déjà été réalisés soit par Henri Trip lui-même, soit par les offices de tourisme locaux qui nous les transmettent, ou encore par les utilisateurs. Ceux-ci peuvent aussi reprendre un circuit existant en le modifiant ou créer le leur de A à Z.”
100 000 euros investis en technologie
Par un système d’affiliation, Henri Trip perçoit une commission lorsque les internautes achètent un billet ou réservent un logement via la plateforme. Mais le faible taux de celles-ci ne suffit pas à bâtir un modèle économique viable. C’est pourquoi Henri Trip travaille aussi en B to B. L’entreprise propose d’abord aux établissements touristiques la digitalisation de leur activité. Elle peut par exemple créer des cartes interactives, des audioguides, des vidéos, moyennant un abonnement mensuel (de 10 à 250 euros hors taxe). Elle s’adresse ensuite aux offices de tourisme et aux institutionnels. “Avec eux, nous travaillons main dans la main pour augmenter la qualité de leurs données”, précise Grégory Muratorio. Enfin, Henri Trip intervient auprès de différents prestataires. “Des chaînes d’hébergement s’intéressent par exemple à notre solution qui leur permet de proposer des activités à faire autour du logement, indique-t-il. Elles doivent alors faire appel à notre donnée via le système d’API (interface de programmation).”
Le développement de services pour les professionnels du tourisme, entièrement internalisés, a nécessité plus de 100 000 euros d’investissement en technologie, financés en partie par une subvention de Bpifrance (30 000 euros) et par la Région Occitanie (20 000 euros). “Nous avons nous aussi souffert de la crise du Covid et nous ne réalisons pas encore le chiffre espéré (objectif 200 000 euros en 2022), affirme Grégory Muratorio. Nous repartons donc sur un emprunt auprès de plusieurs acteurs (réseau Entreprendre, Créalia Occitanie, Bpifrance et banques), à hauteur de 300 000 euros. Nous faisons le choix de nous financer par la dette, le temps que notre solution fasse ses preuves.” Prochaine étape, dès cet été : la déclinaison d’Henri Trip en trois langues (anglais, espagnol, italien). “Nous visons les JO 2024 où 15 millions de visiteurs étrangers sont attendus, appuie Grégory Muratorio, et nous utiliserons la Coupe du monde de rugby 2023 comme phase de test.” D’ici fin juin, l’entreprise espère compter plus de 200 000 visites mensuelles de son site internet et dépasser les 100 000 abonnés sur ses réseaux sociaux.
