Texeal : c’est le nom du projet porté par le concepteur et fabricant stéphanois de solutions d’étanchéité et de composants critiques Techetics Group France (230 salariés ; 45 M€ de CA en 2020) et le groupe ligérien HEF (3 000 salariés, 207 M€ de CA en 2020), expert de l’ingénierie et du traitement des surfaces.
Ce projet collaboratif vise à créer une unité industrielle commune de production pour la filière nucléaire. "Notre objectif est de fabriquer et texturer en un lieu unique à Saint-Etienne des joints d’étanchéité pour les générateurs à vapeur des centrales nucléaires. Des joints de très grande taille d’environ 5 mètres de diamètres. Pour ce faire, nous nous appuyons sur la technologie de "laser femtoseconde" développée depuis 10 ans par la plateforme Manutech USD dont HEF est l’un des actionnaires fondateurs, et pour calibrer ce laser nous nous appuyons sur les compétences en système de vision de la start-up stéphanoise Visioshape", développe Bertrand Nicolet, responsable innovation du groupe HEF et président du GIE Manutech USD.
Un saut technologique majeur
Implantée sur le Campus Carnot, dans les locaux stéphanois du groupe HEF, cette unité de production d’une quarantaine de mètres carrés mobilisera un investissement de 1,75 million d’euros. Lauréat de la dernière vague des fonds de soutien aux investissements du secteur nucléaire et au renforcement des compétences de la filière nucléaire, cet investissement devrait bénéficier a minima d’un financement de 50 % par France Relance. "Nous attendons encore le pourcentage exact", précise Bertrand Nicolet.
Commercialisée par Technectics sous la marque Helicoflex Texeal, la future gamme de joints pour le nucléaire dont HEF assurera à façon la texturation s’annonce comme un véritable saut technologique. "Jusqu’à présent sur ce type de joints, nous étions sur des performances de l’ordre d’un dé à coudre de fuite tous les cinq ans. Là, on va passer à une tête d’épingle tous les 2 000 ans. Le gain est spectaculaire sans compter que l’on va remplacer l’argent qui était utilisé pour fabriquer les joints par un inox nickel qui est beaucoup moins contraignants sous irradiation", détaille le responsable innovation du groupe HEF.
Le nucléaire, une vitrine et un tremplin vers d’autres marchés
Ces performances devraient permettre à Techectics et HEF de ne pas rester cantonnés au seul marché du nucléaire. "Entre le renouvellement des joints des centrales actuelles, les EPR de demain et les petits réacteurs nucléaires, nous tablons sur 2 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel. Le nucléaire reste donc un marché limité mais c’est en revanche une superbe vitrine de notre savoir-faire sur la texturation par laser femtoseconde", se réjouit Bertrand Nicolet.
Une vitrine qui pourrait permettre à HEF et Technetics de s’ouvrir les portes de marchés plus importants sur le plan quantitatif comme "le stockage des combustibles, des déchets et produits chimiques où nos performances d’étanchéité seront très appréciées", conclut-il.
