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H2V59 : un projet d'envergure d'hydrogène vert sur le port de Dunkerque
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H2V59 : un projet d'envergure d'hydrogène vert sur le port de Dunkerque

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La société d’ingénierie parisienne H2V Industry porte le projet H2V59, à Loon-Plage (Nord), pour produire de l’hydrogène vert dans le port de Dunkerque. Un investissement de 250 millions d’euros, pour deux usines, et un pari industriel ambitieux.

Une vue de la future usine d’hydrogène vert portée par la société parisienne H2V Industry, à Loon-Plage (Nord) — Photo : H2V Industry

Le projet de H2V (7 M€ de CA et 20 salariés), est né en 2016, avec une conviction : l’hydrogène vert est l’une des solutions pour décarboner la planète à l’avenir. "Nous sommes quasiment les seuls à faire le pari de la production massive d’hydrogène vert", insiste Jean-Marc Leonhardt, le dirigeant de H2V Industry. Cet hydrogène est produit avec un très faible impact environnemental, grâce au procédé de l’électrolyse de l’eau, sous l’action de l’électricité issue des énergies renouvelables.

La société d’ingénierie a donc lancé plusieurs projets d’usines, parmi les plus importants, le projet H2V59, à Loon-Plage, près de Dunkerque (Nord). L’entreprise a investi 15 millions d’euros pour dessiner et concevoir cette usine d’hydrogène vert, qu’elle compte dupliquer ailleurs en France.

Une mise en activité fin 2023

Sur un terrain de 13 hectares, loué par le port de Dunkerque à H2V Industry, il y aura deux unités de 100 MW chacune, soit au total 27 000 tonnes d’hydrogène produites par an. Les usines seront approvisionnées en électricité verte via le poste RTE de Grande-Synthe, et en eau industrielle du canal de Bourbourg. L’hydrogène produit sera injecté vers le réseau de gaz naturel. Le projet a déjà franchi plusieurs étapes. En 2019, une concertation préalable a eu lieu sous l’égide de la commission nationale du débat public. H2V59 a ensuite été jugé recevable par la DREAL (direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement), puis le dossier a été transmis à l’autorité environnementale, qui doit se prononcer d’ici fin juin.

"Nous espérons avoir l’autorisation définitive et le permis de construire en septembre", ajoute le dirigeant, pour "une mise en activité fin 2023, début 2024, après deux années de construction et d’installation". Mais cela est aussi conditionné par le montant des aides gouvernementales pour compenser le surcoût de l’hydrogène vert par rapport à l’hydrogène gris, produit à partir de combustibles fossiles. "Le principe de la compensation est acté, il reste à définir le montant et les modalités de la compensation", explique Jean-Marc Leonhardt. "Nous avons besoin de ces aides pendant 10 ans, ajoute-t-il, pour pouvoir être à l’équilibre".

Les perspectives

Ces implantations ont lieu dans le port de Dunkerque car "il y a la possibilité de mutualiser tous les usages, les trains, les bateaux, les camions". À cela s’ajoute la démarche engagée par l’aciériste Arcelor Mittal à Dunkerque, qui développe un procédé hybride de haut-fourneau, avec à terme l’utilisation de l’hydrogène. "Nous sommes en discussion avec eux", complète le dirigeant, "Arcelor seul, aurait besoin de la production de l’équivalent de 13 usines H2V".

C’est là tout l’ambivalence du projet, présenté comme "unique au monde au vu de la taille des usines", mais avec une production d’hydrogène vert en proportion très faible, "0,7 % en volume". Et le dirigeant de conclure, " il en faudra plus, mais commençons déjà par faire les premières usines, car je suis convaincu que c’est l’avenir ". Sachant que le site de Loon-Plage est assez grand pour accueillir à terme deux autres usines d’hydrogène vert et "qu’il reste des terrains disponibles sur le port de Dunkerque".

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