La CDMO (contract development manufacturing organisations) toulousaine GTP Bioways (150 salariés, CA 2023 : 8 M€), spécialisée dans la production de biothérapies, lance en ce début de semaine la réalisation de son premier lot de protéines thérapeutiques issu de sa nouvelle ligne de bioproduction en système microbien.
Cette unité, unique en France chez un sous-traitant pharmaceutique (une dizaine de concurrents en Europe), a mobilisé un investissement de 9 millions d’euros, financé en partie par le plan France 2030 dans le cadre duquel GTP Bioways a remporté l’appel à projets “Capacity Building”.
La production des médicaments de demain
Elle permet à l’entreprise d’accompagner désormais les sociétés biopharmaceutiques pendant le développement préclinique et clinique de tous types de protéines thérapeutiques. GTP Bioways a déjà signé plusieurs projets pour des applications thérapeutiques et vaccinales. 5 à 6 d’entre eux seront menés en 2024, année de démarrage, l’objectif étant d’en conclure 10 en 2025, par une équipe de 6 à 8 personnes qui se relaient en trois huit.
“Nous produisons ce que seront certains médicaments de demain, explique Alain Sainsot, le président de GTP Bioways. Nous intervenons en amont du développement des nouvelles thérapies. Nous mettons nos équipes à disposition de nos clients, essentiellement des biotechs, pour développer des procédés et des techniques de contrôle et pour fabriquer des actifs pharmaceutiques biologiques. Nous fabriquons l’actif et nous le mettons en forme soit en flacons, soit en seringues préremplies, de façon à pouvoir administrer ce médicament à l’homme. Pour synthétiser, nous transformons le projet d’une biotech en médicament.”
Cette nouvelle unité complète les deux lignes de bioproduction déjà existantes qui permettent la fabrication de biothérapies en cellules de mammifère et pour lesquelles l’entreprise a investi 3 millions d’euros, avec le soutien de Bpifrance et de la Région Occitanie. Le gros avantage de la bioproduction en système microbien est que la protéine est moins chère à produire que celle issue des cellules de mammifères.
Le soutien de Business France
Cette nouvelle capacité de production ouvre de nouvelles perspectives commerciales au groupe né en 2019 du rachat successif de plusieurs sociétés (GTP Nano, GTP Immuno, GTP Technology), qui ont fusionné en novembre 2023 pour donner vie à une seule et même entité juridique : GTP Bioways CDMO. En 2024, il ambitionne un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros, avec un fort développement de l’export, qui, selon Alain Sainsot, représentera 75 % de l’activité de l’entreprise dans les 5 à 10 ans. Les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud, où GTP Bioways a identifié une opportunité sur le marché des anticorps conjugués, sont particulièrement ciblés. Pour y parvenir, GTP Bioways va être soutenu par le réseau Team France Export.
Le 1er mars 2024, Laurent Saint-Martin, directeur général de Business France, est venu annoncer au siège de GTP Bioways que l’entreprise va bénéficier de l’accompagnement du programme France 2030 Export. “1 000 lauréats, parmi les champions de France 2030, vont pouvoir bénéficier d’un accompagnement public à l’export qui n’a jamais eu un tel niveau d’intensité, détaille-t-il. 50 % des dépenses de programme d’accompagnement à l’export seront prises en charge sous forme de subventions jusqu’à une enveloppe de 50 000 euros de subventions, pendant une durée de 30 mois.”
Grâce à ces nouveaux moyens, GTP Bioways espère pouvoir se rendre à la Bio Convention de San Diego (3 au 6 juin 2024), en Californie, sur laquelle elle faisait une croix jusqu’alors parce que, dixit Alain Sainsot, “c’était beaucoup trop cher pour nous.”