À travers M.P.H Holding, Pierre Hayart détient et dirige, aux côtés de sa mère et de son frère, deux PME industrielles basées dans le Pas-de-Calais et spécialisées dans les travaux d’électricité : GTI France (Lapugnoy) et Blot Électricité (Leulinghem). L’ensemble GTI-Blot représente 120 salariés, pour un chiffre d’affaires global de 17 millions d’euros. Après avoir versé une première fois la prime de partage de la valeur, en 2020 pour un montant de 1 000 euros, Pierre Hayart vient de récidiver.
Fidéliser les salariés
En avril 2023, le dirigeant a ainsi versé pour la deuxième fois cette prime à ses 120 salariés, en restant sur un montant de 1 000 euros par personne. "L’année 2022 a été bonne en termes d’activité, tout comme le début de l’année 2023. J’avais donc en tête d’attendre la sortie du bilan pour étudier la possibilité de verser une nouvelle fois cette prime", rapporte-t-il. Le bilan publié en mars confirmant cette tendance, la direction entérine aussitôt la décision et l’annonce dans la foulée aux salariés, pour un versement début avril. "Cela fait partie des forces des PME de pouvoir prendre ce genre de décisions et de les appliquer rapidement. Nous fonctionnons comme ça pour la prime mais pour le reste également", souligne-t-il.
"À l’annonce de cette deuxième prime, les salariés ont été moins surpris qu’en 2020. Mais l’initiative reste tout de même très bien perçue et je pense que cela contribue à fidéliser nos salariés, même si c’est difficile à mesurer concrètement. Notre turnover est en tout cas très faible". Pierre Hayart évoque d’ailleurs le cas d’un salarié qui avait démissionné peu avant cette annonce et qui a demandé à revenir 15 jours plus tard. Pour motiver les troupes, la direction a également réalisé une augmentation générale de près de 6 %, dans ce contexte d’inflation. Enfin, les salariés touchent une participation et reçoivent aussi, en fin d’année, une gratification étudiée de manière individuelle, à l’aide d’une grille de notation comprenant une cinquantaine de critères (qualité du travail, engagement, sécurité, temps de présence, etc.). "Cette gratification peut représenter plus qu’un salaire", commente le dirigeant.
Un climat social sain
Afin de valoriser cette prime, la direction a créé une vidéo qui a notamment été partagée sur les réseaux sociaux. L’objectif est que ce genre de mesure renforce l’attractivité des deux PME, dans un contexte de recrutement tendu. "Pour le moment, nous n’avons pas encore constaté d’effets sur les embauches", regrette Pierre Hayart. Il manque en effet une dizaine de salariés dans chacune des deux PME, ce qui freine leur développement dans une période où l’activité augmente : les entreprises clientes font désormais une priorité des travaux permettant des économies d’énergie.
En revanche, la mesure a des effets sur le climat social, jugé "très bon et sain", par le dirigeant. "Cette prime n’a pas vocation à être versée tous les ans et elle ne vient pas non plus se substituer à une autre, c’est bel et bien un plus, en lien avec le travail effectué. C’est le symbole d’une certaine transparence dans la gestion de l’entreprise". Si le dirigeant a organisé à chacun des versements une réunion d’information avec l’ensemble des salariés pour expliquer les résultats, il précise le faire également quand ces derniers sont moins bons, pour donner des éléments d’explications.
