Il est rare qu’une start-up gagne de l’argent alors qu’elle vient à peine de se lancer. C’est pourtant le cas de Grimp, une jeune pousse fondée en 2021. Elle cultive la frugalité des dépenses aussi bien qu’elle aide étudiants et demandeurs d’emploi à organiser leurs candidatures pour trouver un stage ou un emploi. "Notre cash flow est positif, confirme Paul Foutrel, cofondateur de Grimp, implanté à la Chapelle-sur-Erdre (Loire-Atlantique). On vise un chiffre d'affaires d'environ 400 000 euros en 2023. Je considère avoir construit une entreprise, et non une start-up à la mode. Nous co-construisons Grimp avec nos clients depuis le début. Nous ne voulons pas nous brûler les ailes. On reste frugal, d’autant que l’on entre dans une période qui devient difficile économiquement."
Une suite de trois logiciels
Au moment où le montant des levées de fonds se calme, Grimp prépare un tour de table d’un million d’euros auquel participe notamment Premier étage, le fonds d’investissement nantais, ainsi que Jérôme et Krystina Bruet, business angels, et co-dirigeants de Groupe JKB. Ce duo est par ailleurs propriétaire de l’Edtech Campus près de Nantes, qui héberge Grimp. "Grimp est une start-up qui garde les pieds sur Terre, qui ne cherche pas à faire une levée de fonds faramineuse sans se poser la question du rendement de ses investissements, déclare Jérôme Bruet, qui dirige l’EdTech Campus. C’est entre autres pour cela que je suis entré dans l’aventure en tant que business angel."
"Aujourd’hui, nous sommes dix salariés, dont trois alternants et un stagiaire, résume Paul Foutrel. Notre siège est à Vannes, mais nos bureaux sont à Nantes. Nous sommes accompagnés par Réseau Entreprendre Morbihan. Grâce à notre levée de fonds, nous prévoyons de recruter trois personnes en CDI à la rentrée, afin d’accélérer le développement de nos logiciels et de booster notre marketing."
Aujourd’hui, Grimp propose trois logiciels, Grimp Academy, Grimp Éducation et depuis peu Grimp Business. Le premier est gratuit. "C’est un outil de suivi de ses candidatures, un tableau de bord de sa recherche d’emploi. Il donne une vue d’ensemble d’où un candidat postule, et il garde l’historique de chaque candidature. Cette application est disponible gratuitement sur l’emploi store de Pôle Emploi. Nous sommes l’outil numéro 1 de suivi de candidatures sur cette plateforme." 15 000 demandeurs d’emploi l’utilisent. "Il faut en moyenne aujourd’hui lancer 20 candidatures pour décrocher un entretien. Mieux vaut être organisé, note Paul Foutrel, que l'on retrouve par ailleurs sur LinkedIn sous le pseudonyme Paul Emploi. Le concept des sites d’annonces d’emploi me semble obsolète et peu efficace. Nous apportons une solution pour améliorer la recherche d’emploi."
Version premium
Dans son business model, c’est la version premium de cette application, Grimp Éducation, qui apporte du chiffre d’affaires à la start-up. Les clients : les grandes écoles, les universités, les CFA, les MFR… 60 écoles, dont beaucoup de business school, font confiance à la jeune pousse. "Notre solution permet d’avoir un suivi précis de la recherche d’emploi de leurs étudiants, explique le dirigeant qui a cofondé Grimp avec Yann Chestalain, et Florian Chaux. Cela permet de détecter les étudiants en difficultés, qui ne trouvent pas de stage, alors qu’ils ont beaucoup candidaté. Ce n’est pas pour les fliquer, mais pour mieux les accompagner."
Le troisième logiciel, payant au-delà d'une offre d'emploi, Grimp Business, permet aux entreprises de diffuser des offres d’emploi auprès des 30 000 candidats notamment des écoles partenaires. Les entreprises peuvent également avoir accès à une CVthèque si l’école qui les intéresse le souhaite. "Nous avons aujourd’hui 30 000 CV, dont la moitié d’étudiants, conclut le jeune dirigeant. On engrange plus de mille inscrits supplémentaires chaque semaine. Plus de 8 000 offres d’emploi ont été diffusées et 300 entreprises sont déjà partenaires. C’est cet axe-là que l’on compte fortement développer."
