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Grégoire Étienne (Greenscope) : "La directive CSRD est une opportunité de marché"
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Grégoire Étienne PDG de Greenscope "La directive CSRD est une opportunité de marché"

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La start-up Greenscope, fondée en 2022 en Dordogne, accompagne les entreprises et fonds d’investissement dans leur politique de développement durable. Elle constate un bond de son activité depuis l’entrée en vigueur, au 1er janvier 2024, de la directive européenne CSRD qui identifie les entreprises disciplinées en la matière.

Grégoire Étienne, PDG et cofondateur de la start-up Greenscope, basée en Dordogne — Photo : WTTJ/Greenscope

Greenscope (20 collaborateurs) a été fondée à Creyssenssac-et-Pissot (Dordogne) en 2022 pour aider les entreprises à opérer leur reporting RSE. Comment fonctionne-t-elle ?

Nous travaillons pour des fonds d’investissement et des grandes entreprises. Notre offre est une solution combinant un logiciel de services Saas et des conseils. Elle adresse trois thématiques : les critères extra financiers (ESG), la réglementation (CSRD pour les entreprises, SFDR pour les investisseurs...) et la mesure d’impact (bilan carbone et biodiversité). Nous simplifions la mise en œuvre des réglementations en collectant et en interprétant les données qui vont permettre aux clients de répondre à leurs obligations de transparence, et publions des rapports pour qu’ils puissent mettre en œuvre des plans d’actions. Notre accompagnement dure d’un à trois ans.

Nos concurrents sont soit des éditeurs de logiciels, soit des plateformes de conseil. Nous combinons les deux, automatisons une partie des tâches et adaptons la plateforme aux besoins de chaque client. Pour l’analyse des risques, par exemple, nous cartographions la chaîne de valeur de l’entreprise pour qu’elle sache quels sont les risques identifiés qu’elle doit prioriser.

"Ce qui était avant du marketing, voire du greenwashing, est devenu du pilotage de risques"

Depuis l’entrée en vigueur au 1er janvier de la directive CSRD, qui impose de nouvelles obligations de reporting extra-financier aux grandes entreprises, aux ETI et aux PME cotées en bourse, votre téléphone sonne-t-il plus souvent ?

Nettement. Nous pensions que les entreprises de plus de 250 salariés se réveilleraient en 2025 pour un premier reporting en 2026. Mais en réalité, beaucoup s’emparent dès maintenant du sujet et se mettent en mouvement pour pouvoir s’en occuper dans les 18 mois.

Ce qui était avant pour elles du marketing, voire du greenwashing, est devenu du pilotage de risques, à la fois juridique et réputationnel. C’est donc clé pour elles de faire un premier rapport pour se rendre compte de ce qu’elles vont réellement partager aux marchés.

Il y a environ 5 000 institutions financières adressables en Europe et la moitié de nos clients sont des fonds. Ils créent du trafic via leurs questionnaires d’investisseurs. Cependant, le gros du marché reste les entreprises, c’est ce qui génère actuellement le plus d’attraction chez nous. 50 000 entreprises seront concernées demain, c’est une opportunité de marché pour nous. Le fait de créer une entreprise dans ce contexte réglementaire est aussi un facteur permettant de limiter le risque en tant qu’entrepreneur.

Greenscope a bouclé sa première levée de fonds en septembre 2023. À quoi va-t-elle servir ?

Nous avons levé 1 million d’euros auprès d’Épopée Gestion, de Newfund et d’Archipel Ventures, trois fonds qui pourront nous accompagner dans les phases suivantes de financement. Le marché va continuer de se structurer, il faut suivre la concurrence et le financement est clé pour ça.

Notre ambition est de rendre notre solution plus robuste - à la fois grâce à l’IA et au machine learning - pour gagner du temps dans le traitement des données et la création de rapports.

Nous souhaitons aussi renforcer nos équipes, notamment sur la partie commerciale. Une vingtaine de postes sont ouverts ; nous devrions être environ 50 d’ici fin 2024, contre 20 actuellement.

Dordogne # Services # Conseil de gestion # RSE