Grand Est : le Business Act flèche la relance vers l'écologie, le numérique et l'industrie
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Grand Est : le Business Act flèche la relance vers l'écologie, le numérique et l'industrie

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Services de l’État et Région Grand Est ont initié, aux côtés des acteurs économiques régionaux, un plan de sauvetage de l’économie. Voté en séance plénière au sein du Conseil régional le 9 juillet, ce « Business Act » s’articule autour de trois axes – l’écologie, le numérique et l’industrie – pour relancer et reconquérir l’économie régionale.

Les services de l'Etat , représentés par Josiane Chevalier, préfète du Grand Est (à gauche) et la Région Grand Est, représentée par son président Jean Rottner et sa vice- présidente Lilla Merabet (à droite) ont élaboré le Business Act, plan de relance de l'économie dans la région. — Photo : © Jean-Luc Stadler

Pour tenter d’amortir les effets de la crise économique, la Région Grand Est et la Préfecture du Grand Est ont travaillé de concert avec les agences de développement économique et d’innovation pour constituer un plan de relance post-crise. 22 groupes de travail thématique présidés par des chefs d’entreprise et un « comité des sages » se sont coordonnés une fois par semaine en visioconférence depuis avril pour établir 120 propositions pour cette feuille de route. 250 contributions libres ont également émergé via un site dédié en mobilisant plusieurs centaines de personnes.

80 mesures concrètes

Ce « Business Act », voté en séance plénière le 9 juillet, pose les jalons des mesures économiques pour les cinq prochaines années. Celui-ci ne dispose pas encore d’enveloppe budgétaire définitive puisqu’elle sera abondée par différentes contributions provenant de strates européenne, nationale et régionale. Le « Business Act » est composé de 80 mesures concrètes autour du triptyque du défi écologique, numérique et industriel, qui fait référence à l’industrie 5.0. Cette dernière étant définie, selon Lilla Merabet, vice-présidente de la Région Grand Est en charge de l’économie, de l’innovation et du numérique, comme « l’étape d’après l’industrie 4.0, celle de l’ère du décarboné qui agit pour le potentiel humain, la qualité de vie et le bien-être ».

Relance et reconquête de l’économie

Deux volets de temporalité accompagnent la mise en œuvre de ces propositions, une « relance » de l’économie avec des mesures applicables d’ici la fin d’année et une « reconquête », pour des actions de plus long terme. Ainsi, parmi les mesures de relance, « l’identification de dix secteurs à fort potentiel de relocalisation offensive ou défensive pour le développement de nouvelles filières d’approvisionnement local et pour l’accompagnement des projets de relocalisation ou d’implantation d’activité » ou par exemple « le déploiement à partir de l’automne d’un pack entreprise d’accompagnement de l’économie circulaire », en font partie.

A plus long terme, les actions de reconquête pourront être de l’ordre de l’accompagnement d’entreprises pour compter 30 nouvelles ETI dans le Grand Est d’ici 2025, « 200 entreprises régionales bénéficiant d’un accompagnement renforcé et une prise en charge à 80 % pour les repositionner sur de grands salons professionnels étrangers en 2021 », ou encore « trois plateformes d’accélération vers l’usine du futur mises en place d’ici 2025 ».

Selon Georges Lingenheld, président du groupe de BTP du même nom (CA : 175 M€ ; 520 collaborateurs), chef de file d’un des groupes thématiques de travail, « le monde économique demande un plan de relance social pour des retombées locales. Avec l’élaboration de ce Business Act, la région Grand Est est une région pilote qui doit se diriger vers du plus local et du plus numérique ». Pour Josiane Chevalier, préfète de la Région Grand Est, « ce document fédérateur élaboré en concertation avec les chefs d’entreprise sera défendu auprès des ministères et du gouvernement et doit pouvoir s’insérer dans les 100 milliards d'euros du plan de relance prévu au niveau national ». Jean Rottner, président de la Région Grand Est, renchérit en y voyant « un exemple de décentralisation ».

Intervenir dans les fonds propres des entreprises

Pour autant, la préfète de région n’oublie pas que « face au mur de la dette, les entreprises seront confrontées à des problèmes de fonds propres à la rentrée ». Dans ce contexte, un des groupes de travail du « Business Act » a planché sur l’ingénierie financière. À tel point que la mise en place d’un fonds de 500 millions d’euros pour investir en fonds propres ou quasi-fonds propres dans les entreprises du Grand Est est prévu dans les 80 mesures. « Nous comptons de belles ETI régionales, notamment dans le domaine du tourisme et de l’événementiel, que nous ne pouvons pas lâcher », lance Jean Rottner, qui estime devoir trouver le curseur entre les besoins en fonds et le moment où nous pourrions être à leurs côtés ».

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