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Goupil s’arme pour grandir sur le marché des utilitaires électriques
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Goupil s’arme pour grandir sur le marché des utilitaires électriques

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Fondée en 1996, la société lot-et-garonnaise Goupil vient de boucler un plan d’investissement à 5 millions d’euros pour renforcer son autonomie de production. Elle souhaite augmenter la capacité de production en série de ses véhicules utilitaires électriques pour continuer de grandir dans un secteur de niche à fort potentiel de croissance.

Avec 3 600 véhicules sortis de ses chaînes de montage, la société lot-et-garonnaise Goupil devrait réaliser 100 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023 — Photo : Romain Béteille

Les affaires roulent pour la société lot-et-garonnaise Goupil (93 M€ de CA l’an dernier, 200 collaborateurs), concepteur et fabricant de petits véhicules utilitaires électriques. Rachetée en 2011 par le fabricant américain de véhicules tout-terrain Polaris (8 Md€ de CA), qui lui prête sa force de frappe en logistique et en R & D, elle poursuit sa route poursuit avec une vision à long terme et des ambitions menées par étapes successives.

Goupil boucle ainsi en octobre celle des investissements industriels. L’enveloppe globale de 5 millions d’euros (dont 800 000 € de France Relance) internalise une partie de sa chaîne de production et réduit la sous-traitance.

Une partie de l’atelier soudure, l’un des derniers investissements industriels réalisés par Goupil — Photo : Romain Béteille

Elle comprend un atelier de soudure et une nouvelle ligne de peinture et de séchage (6 500 véhicules par an), tous deux installés dans un ancien entrepôt de stockage de pièces détachées, et un banc de test. La société a édifié deux nouveaux bâtiments de 800 m2, l’un dédié à la logistique et au SAV, le second aux équipes du bureau d’études, une vingtaine de personnes réparties entre Bourran et un second bureau ouvert à Bègles il y a six mois.

Dans la même logique d’autonomie, Goupil a installé 5 500 m2 de panneaux photovoltaïques sur ses bâtiments pour viser l’autoconsommation, mis en place une équipe de techniciens itinérants qu’elle souhaite faire grandir. Elle parie aussi sur la seconde vie en location dans des secteurs comme la propreté, le camping ou l’évènementiel, fournissant par exemple les villages partenaires des JO de Paris.

70 % de clientèle à l’export

"Notre innovation est pragmatique. Elle va chercher des briques technologiques techniquement matures pour avoir le véhicule le plus adapté aux métiers de chacun", résume Philippe Hugue, nouveau directeur général. L’offre de Goupil, qui propose plus de 30 options de customisation - de la benne au food-truck - s’est structurée autour de trois modèles au design harmonisé : le G2 en 2017, le G4 en 2019 (le plus vendu) et le G6 en 2020, qui sortira une nouvelle version en 2024 dotée d’airbags et d’ABS.

Le modèle G6 va sortir une nouvelle version en 2024 équipée d’airbags et d’ABS — Photo : Romain Béteille

Sa clientèle, à 70 % à l’export (essentiellement vers l’Europe), va des collectivités locales (entretien, voirie) aux sites industriels (Airbus) en passant par le secteur des loisirs (Disneyland Paris, Center Parcs…). Goupil s’est aussi ouvert au marché concurrentiel de la logistique du dernier kilomètre avec la société néerlandaise PicNic, livreur de courses à domicile. "Avec des centres de distribution logistique loin des centres-villes et des trajets par autoroute, ce segment n’était pas vraiment adapté", retrace Philippe Hugue. "La donne a changé avec PicNic, qui a mis en place sa propre infrastructure logistique." PicNic a déjà acheté 3 500 véhicules et se déploie en France après les Pays Bas et l’Allemagne.

150 millions d’euros de chiffre d’affaires visés en 2026

S’il lui reste encore des défis à relever, comme sourcer ses batteries en Europe - ses fournisseurs de cellules étant chinois - Goupil a d’autres plans à plus court terme. Elle va solliciter un financement de 3 millions d’euros de France 2030 "pour travailler sur nos futurs véhicules et améliorer encore l’axe industriel, et développer de nouvelles infrastructures pour produire davantage", révèle Olivier Pelletier, ancien directeur général de l’entreprise. Avec cinq nouveaux modèles prévus d’ici 2028, le constructeur vise 5 000 pièces par an - contre 3 600 en 2023 - et 150 millions d’euros de chiffre d’affaires à horizon 2026.

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