Qu’est-ce qui vous a conduit à créer Saint-Etienne Business Angels 42 ?
Une réunion de Rhône Vallée Angels à Valence au cours de laquelle son président m’a expliqué qu’à Saint-Etienne, ils n’avaient jamais réussi à créer un réseau de business angels. Connaissant bien le tissu stéphanois, j’ai trouvé ça complètement incroyable. Si Valence peut le faire, on va y arriver ! J’ai parlé de mon projet à Michaël Ngo, le délégué Loire Haute-Loire de Digital League, qui m’a confirmé que le territoire manquait de ressources permettant aux start-up de passer la vallée de la mort. Il existe beaucoup d’entités pour les accompagner et incuber mais quand elles doivent finaliser leur projet, elles ne trouvent pas de ressources financières. Sans preuve de concept, elles n’accèdent pas au financement bancaire. Notre ambition est de venir combler ce vide en fédérant des business angels qui bossent déjà de manière individuelle.
Combien de business angels compte votre réseau et quels sont vos objectifs ?
Nous sommes huit membres adhérents et administrateurs - dont Stéphane Palais (Neoka), Guillaume Beyens (Hab Partner), Eric Digonnet (Company 145), Florent Garnier (Le Gobelet Français), Vincent Propice (Doing et E-totem) et Nicolas Faure (Faure Trucks) - et depuis notre soirée de lancement le 27 juin, nous avons enregistré 20 demandes d’adhésion. Si nous arrivons à fédérer une cinquantaine de business angels dans la Loire et la Haute-Loire, nous aurons réussi notre pari. Quant au nombre de projets à accompagner et financer, l’idée est d’en faire deux ou trois dans l’année pour démarrer.
Quels sont les critères pour intégrer Saint-Etienne Business Angels 42 ? Faut-il un montant minium à investir ?
Non. Les business angels sont des anciens entrepreneurs qui ont vendu leur entreprise ou des anciens cadres qui ont accumulé un peu de fonds. Le principal critère, c’est de vouloir donner de son temps et pas que de l’argent. Nos business angels sont aussi là pour finaliser l’accompagnement auprès des porteurs de projet que ce soit sur des compétences marketing, commerciales ou pour ouvrir leur carnet d’adresses. À partir de là, on dépose un dossier de candidature dans lequel on présente son parcours et ses compétences. Plus on a de compétences diversifiées et de regards croisés dans le réseau, plus on sera pertinent dans notre accompagnement.
Comment sont sélectionnés les projets financés ?
On regarde d’abord si le projet est suffisamment mûr. Les dossiers retenus sont ensuite invités à pitcher en 5 minutes leur projet. Si le pitch retient notre attention, nous nommons des instructeurs business angels qui vont instruire le dossier en épluchant la comptabilité, le business plan, la stratégie commerciale… À la fin de cette instruction, il y a un deuxième pitch, plus long, qui permet de présenter le projet de manière plus détaillé. Les instructeurs viennent ensuite nous présenter leur vision et à la fin, nos business angels disent s’ils veulent investir ou pas. L’intérêt de cette phase d’instruction et de ce travail en équipe, c’est que nos business angels ont une vision plus précise et pertinente du projet que s’ils étaient partis en solo. La force du collectif permet aussi de partir sur des montants d’investissement plus importants. Et grâce à nos liens avec Grenoble et Valence, nous envisageons même à terme des projets à l’échelle régionale.
