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Avec ses mini centrales, le varois Mini Green Power cible les grands comptes
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Avec ses mini centrales, le varois Mini Green Power cible les grands comptes

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Après une année 2020 difficile, l’entreprise hyéroise Mini Green Power a revu sa copie. Portée par l’augmentation des prix de l’énergie et du coût d’enfouissement des déchets, elle espère convaincre de grands donneurs d’ordres d’adopter ses mini-centrales vertes, fonctionnant en circuit court, avant d’envisager un développement à l’international. Une levée de fonds sur Sowefund, vient d'être prolongée.

L’équipe de Mini Green Power a installé son premier démonstrateur à Hyères, en 2015 — Photo : A.Lacroix

Mini Green Power avait enregistré 1 million d’euros du chiffre d’affaires en 2019 et visait les 5 millions d’euros en 2020. "Mais la crise sanitaire du Covid-19 nous a coupé les jambes", raconte Jean Riondel, président de l’entreprise, implantée à Hyères, dans le Var. Après une année 2021 marquée par une restructuration – l’entreprise est passée de 22 à 12 salariés – et une mise à plat de la stratégie, Mini Green Power, devenue entreprise à mission, a lancé une levée de fonds sur Sowefund. Cette levée, dont une première partie a été clôturée fin décembre 2021, vient d'être prolongée en ce début d'année 2022. Elle est devenue indispensable pour renforcer les capacités financières de la PME (CA 2021 : 1,40 M€), qui installe des mini-centrales, d’une emprise au sol de 100 à 800 m² pour brûler et transformer résidus de bois, déchets verts, résidus agricoles et CSR en énergie propre et locale.

Une nouvelle feuille de route

"Nous espérons lever un total de 2 millions d’euros, dont la moitié en financement participatif pour consolider nos équipes, avec cinq embauches prévues, et accélérer." Jean Riondel prévoit aussi de "standardiser" le modèle de ses centrales pour gagner en compétitivité auprès de clients désormais plus gros. "Nous avons décidé de nous orienter vers des groupes et ETI solides, comme Soprema, le leader de l’étanchéité en toiture, le groupe de BTP Colas ou encore Orange, qui nous ont confié la réalisation d’études de faisabilité", explique l’entrepreneur. Ces études représentent un potentiel de projets de 15 millions d’euros et d’autres chantiers sont déjà bien avancés, à l’image de trois sécheurs industriels (livraison prévue en juillet 2022), commandés par le groupe Cnim, qui permettront de sécher 60 % des déchets des Réunionnais avant de les brûler pour produire de l’électricité renouvelable pour plus de 10 000 foyers.

Jean Riondel, dirigeant fondateur de Mini Green Power — Photo : A.Lacroix

"Le coût de l’enfouissement des déchets avoisine les 7 milliards d’euros par an, celui de l’énergie tutoie les 17 milliards d’euros par an. Notre modèle de petite centrale en circuit court dont le coût moyen est de 4,5 millions d’euros n’a jamais été aussi pertinent car il permet à nos clients de s’affranchir de la hausse des prix de l’énergie, et en définitive d’avoir la maîtrise de leurs dépenses énergétiques", argumente Jean Riondel.

Des licences pour conquérir l’international

Une fois les premiers chantiers lancés en 2022, Mini Green Power, ainsi dotée de références sur le sol français, prévoit déjà une deuxième levée de fonds, de 10 à 20 millions d’euros pour attaquer les marchés internationaux. "Pour installer nos centrales en Afrique du Nord ou en Asie, nous envisageons la vente de licences à des fabricants de chaudières, ce qui devrait nous ouvrir la voie d’une croissance rapide. Notre technologie, protégée par 12 brevets, est aujourd’hui la seule au monde à savoir brûler des déchets de mauvaise qualité pour de petites puissances", soutient Jean Riondel, qui prévoit de signer 15 licenciés dans 10 pays à l’horizon 2030. "Là où un incinérateur a besoin de 800 000 tonnes de déchets pour fonctionner, nos mini-centrales ont besoin de 8 000 à 10 000 tonnes de CSR par an, qui peuvent être collectées en circuit court."

Si Mini Green Power a déjà revu plusieurs fois sa copie, la PME hyéroise, convaincue "que le monde a besoin de sa technologie, qui apporte une énergie verte, à un prix prévisible et compétitif", vise désormais les 150 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici à 10 ans et la création de 150 emplois. "Nous voulons devenir le leader européen et mondial dans la transformation de déchets en énergie propre dans notre gamme de puissance", confie Jean Riondel, tout en ajoutant que "cette phase d’accélération dépendra aussi des moyens qu’il pourra investir dans cette nouvelle conquête."

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