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Furion met au point le premier quad hydride de l'Armée de terre
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Furion met au point le premier quad hydride de l'Armée de terre

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La start-up industrielle mancelle Furion, conceptrice de véhicules à motorisation hybride, a présenté lors des 24 heures du Mans le quad qu'elle a conçu pour l'Armée de terre. Une première pour l'institution. Par ailleurs, la version M2 de sa moto hybride doit voir le jour fin 2023. L'aboutissement d'années de R&D avant une mise en production en 2024.

Le quad de renseignement furtif bénéficie d'une motorisation hybride, le moteur électrique permettant de réaliser des missions silencieuses — Photo : Armée de Terre

Lors du centenaire des 24 Heures du Mans, l'innovation ne se trouvait pas que dans les bolides du circuit. La start-up locale Furion présentait le premier quad de renseignement furtif qu'elle a conçu et réalisé pour l'Armée de terre. Il s'agit du premier véhicule à motorisation hybride de l'Armée de terre. Le moteur électrique silencieux se révèle précieux pour certaines missions. Grâce à sept moteurs (cinq électriques et deux thermiques), il est en mesure de recharger des périphériques électriques (drone, radio), voire de servir de groupe électrogène. Ce projet a été financé par l'Agence de l'innovation de Défense, explique Marc Evenisse, fondateur de Furion, qui reste discret sur les montants engagés et sur le chiffre d'affaires de la start-up. Furion a sollicité une autre start-up sarthoise, Ian Motion, comme prestataire pour participer au développement du projet.

Marc Evenisse porte Furion avec huit associés. Il est président de Le Mans Tech, jusqu'en juillet 2023 — Photo : Furion

"La section technique de l'armée de Terre (STAT, NDLR) et le 2e RIMa (2ᵉ régiment d'infanterie de marine, NDLR) appuient les mises en situation opérationnelles depuis le début du développement", précise le colonel Nicolas Chaligné, chef du bureau d'appui aux opérations d'armement de la STAT. Exposé aux Invalides, à Paris, pour le 14-Juillet, l'engin sera ensuite testé en conditions réelles en régiment, pendant un an. Si sa pertinence est confirmée, l'Armée passera alors un appel d'offres, nécessitant une production industrielle. "Nous allons essayer de nous positionner. D'ici 2027, nous comptons disposer de lignes de production suffisantes", annonce Marc Evenisse. Le dirigeant voit également des sujets de collaboration supplémentaires à venir avec l'Armée, notamment concernant le rétrofit du parc d'engins militaires, également concerné par la fin annoncée des motorisations émettrices de gaz à effet de serre.

Jusqu'à 25 % d'énergie récupérée au freinage

Parallèlement, la start-up de neuf associés, qui développe une activité de bureau d'études pour la motorisation hybride, s'apprête à dévoiler d'ici la fin de l'année la version M2 de sa moto hybride (dont le nom commercial n'est pas encore révélé). Plusieurs brevets sont en cours de dépôt concernant l'innovation principale du véhicule. "Nous apportons une réponse à un problème technique concernant les motorisations électriques. Et nous parvenons à atteindre 25 % de récupération d'énergie au freinage (pour alimenter la batterie, NDLR), contre 4-5% pour les modèles actuels". Cette moto allie les avantages du moteur thermique (les sensations) à ceux de l'énergie électrique : plus de couple, bon rendement sur les accélérations ponctuelles, adapté aux zones urbaines, etc. À ce jour, sur l'échelle TRL (Technology readiness level), qui évalue le niveau de maturité d'une technologie, ce démonstrateur de Furion se trouve au niveau 7 sur 9. "Il est presque industrialisable".

D'importants opérateurs du milieu de la moto suivent de près ce projet qui a nécessité trois ans de développement. Il est déjà prévu de réaliser 300 exemplaires de cette moto hybride en 2024.

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