Rennes
Frédéric Malo (Juroma/Optical Center) : "Ma plus grosse fierté, c’est de porter des emplois"
Interview Rennes # Commerce # Stratégie

Frédéric Malo président de la SAS Juroma (Optical Center) "Ma plus grosse fierté, c’est de porter des emplois"

S'abonner

Peu connu des réseaux d’entrepreneurs bretons, le Rennais Frédéric Malo connaît pourtant une belle réussite. Plus gros multifranchisé Optical Center de France, ce patron pilote 21 magasins et 145 salariés derrière sa société, la SAS Juroma (28 M€ de CA). L’entreprise investit 2 millions d’euros dans un nouveau siège social, à Saint-Grégoire.

Frédéric Malo, président de la SAS Juroma. Ce multifranchisé Optical Center exploite 21 magasins en France et en Belgique — Photo : Cicommunication - Juroma

Avec 21 magasins, vous êtes le premier multifranchisé de France de l’enseigne Optical Center. Comment votre réussite s’est-elle construite ?

J’ai monté ma première société (FF Lunettier SARL) avec un associé, Florian Crespel, en 1999. En l’espace de dix ans, nous avons créé 10 magasins, en Bretagne et dans les Pays de la Loire. Début 2011, nous avons scindé l’affaire en deux. C’était la volonté du franchiseur qui estimait qu’avec un associé on ne pouvait pas se développer à 100 %. Il avait complètement raison. J’ai créé Juroma SAS à ce moment-là. J’ai récupéré 5 magasins en région Pays de la Loire (Mayenne et Sarthe). Mon ambition, c’était de continuer à développer l’entreprise, en structurant et en acceptant de déléguer. Juroma emploie aujourd’hui 145 salariés dans 21 magasins, pour un chiffre d’affaires global de 28 millions d’euros. Je suis passé de 5 à 28 millions de chiffre d’affaires en 16 ans. L’essentiel de nos magasins est situé en Bretagne (Rennes, Dinard, Saint-Malo, Dinan…).


Comment êtes-vous devenu franchisé Optical Center ?

C’est une belle aventure, en partant de zéro. Tout est une histoire de rencontre. C’est grâce à Laurent Lévy, le fondateur d’Optical Center, que j’en suis là aujourd’hui. Il m’a donné ma chance au tout début alors que je n’avais aucune expérience. J’ai fait un apprentissage en optique et j’ai postulé par hasard. Quand je suis entré chez Optical Center, c’était en 1995. L’enseigne n’avait alors que 4 magasins. Aujourd’hui, c’est le leader de l’optique et de l’audition en France avec 750 magasins. Une de mes grandes forces c’est de donner envie aux gens. Je suis aussi un gros travailleur. Optical Center est une marque qui bouge tout le temps, qui se fixe des objectifs élevés mais atteignables. Chez Juroma, l’envie c’est de vouloir se dépasser constamment. J’aime me lancer des paris. Je viens ainsi d’ouvrir un premier magasin en Belgique, à Liège.

Vous investissez 2 millions d’euros dans un nouveau siège à Saint-Grégoire. Comment avez-vous pensé votre nouvelle implantation ?

Nous avons racheté un ancien bâtiment de meubles pour agrandir les bureaux et mettre en place un centre de formation. Tous nos managers passeront demain par ce centre, qui sera une sorte de magasin factice. Il y a aussi un espace de centralisation de tout ce qui peut se faire dans les magasins (montage, traitement des commandes, tiers payant…). Ce sera notre base logistique. Elle vise à décharger le travail des opticiens vendeurs dans les magasins pour les aider à mieux chouchouter nos clients. Le bâtiment compte 3 étages. Nous allons exploiter 1 000 m² de surface de bureaux sur site. L’inauguration est prévue en cette rentrée 2023.

Un magasin Optical Center exploité par la SAS Juroma — Photo : Cicommunication - Juroma

Comment anticipez-vous votre développement dans les années qui viennent ?

J’aime bien développer 2-3 magasins sur une année, et ne pas en faire l’année d’après, parce qu’il y a toujours un changement dans le fonctionnement. Après, ça reste des opportunités. Lorsque je lance des magasins, je me fie à mon ressenti, pas d’études de marché, rien. C’est l’emplacement qui prime, et l’idée de fréquentation de la zone que je peux m’en faire. En général, c’est proche d’une grande surface, ou dans une ZAC (zone d’aménagement concerté). La taille moyenne d’un magasin Optical Center, c’est 300 m². Une boutique emploie 6 personnes et fait 1,2 million d’euros de chiffre d’affaires en moyenne. Le développement va continuer. J’ai la possibilité d’ouvrir 10 autres magasins sur un territoire vierge d’Optical Center pour l’instant. C’est encore confidentiel, je suis en phase de négociations.

Vous exploitez aussi deux camions itinérants sur la route, les OC Mobile. De quoi s’agit-il ?

J’ai été le premier franchisé à lancer ce beau projet d’Optical Center. Il s’agit de camions spécifiques avec permis poids lourd. Dedans, il y a un matériel de haute technicité, comme dans les magasins, pour réaliser des examens de la vue ainsi que des bilans auditifs. Ça nous permet d’aller directement au contact du consommateur, dans les campagnes ou sur les parkings des Ehpad. Chaque camion est rattaché à un secteur. Nos zones à nous, c’est Le Mans-Laval et Rennes Saint-Brieuc. Il y a une vraie demande. Chaque année, c’est près de 700 personnes qui sont prises en charge par camion.


Vous êtes assez peu connu du monde économique breton, cultivez-vous la discrétion ?

Je suis un patron assez discret, en effet, même les représentants d’Optical Center ne me connaissent pas (rires). Je préfère mettre en avant mes collaborateurs. Ma plus grosse fierté, c’est de porter des emplois. D’ici deux ans, si tout fonctionne bien, nous serons entre 200 et 220 salariés. Je vise entre 100 et 150 millions d’euros de chiffre d’affaires. En tant qu’autodidacte, je me sens redevable de rendre au territoire ce que l’on m’a offert. J’envisage de lancer une école de la deuxième chance qui consisterait à tendre la main à des personnes en situation sociale compliquée. Les besoins sur des profils d’opticiens vendeurs sont importants. Cela nous permettrait de pallier une partie de notre recrutement.

Rennes # Commerce # Services # Stratégie # Investissement # PME
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise MILOPTICALI