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Fiiish veut rendre la pêche sportive plus écoresponsable
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Fiiish veut rendre la pêche sportive plus écoresponsable

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Onze ans après sa création, l’entreprise Fiiish, basée à Guipavas et spécialisée dans les leurres et le matériel de pêche, exporte ses produits aux quatre coins du globe. Elle veut désormais continuer à se développer dans une logique plus respectueuse de l’environnement.

Louis Leveuf, arrivé dans l’entreprise il y a trois ans pour diversifier ses gammes de leurres et aller vers une production plus écoresponsable — Photo : Jean-Marc Le Droff

Il est bien loin le temps où Matthieu Guennal, graphiste et designer passionné de pêche sportive, bricolait ses propres leurres dans son garage. En 2008, constatant que leur efficacité suscite l’intérêt de ses pairs, il en parle à son frère, Pierre, installé en Chine où il a créé une entreprise de sourcing avec son associé, Frédéric Orlach. Ensemble, ils décident de réunir leurs compétences en créant leur entreprise, Fiiish, qui voit le jour en 2010.

À l’époque, le trio ne propose qu’un seul type de leurre qu’ils écoulent sur le seul marché français : le Black Minnow. Un leurre dont la tête, lestée, est reliée par un système breveté à un corps en plastique extra-souple qui renferme un hameçon caché et facilitant le décrochage du poisson. L’année suivante, le Black Minnow remporte le Trophée de l’innovation au Salon des pêches en mer de Nantes, et les ventes explosent.

50 % de l’activité à l’export

Onze ans plus tard, Fiiish emploie 17 salariés et a réalisé un chiffre d’affaires de 3,5 millions d’euros en 2020. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que son catalogue s’est étoffé au fil des ans avec plus d’un millier de références à ce jour incluant une dizaine de gammes de leurres, mais également des accessoires : fils de pêche, glue pour réparer les leurres, attractant, etc.

"La France constitue aujourd’hui la moitié de nos débouchés, et nous exportons désormais aussi nos produits dans une trentaine de pays : en Europe mais aussi au Chili, en Océanie, au Maghreb ou encore depuis peu au Canada", détaille Louis Leveuf, docteur ingénieur en génie des matériaux. Arrivé il y a trois ans dans l’entreprise en tant que chef de projet, il a pour mission de diversifier le catalogue en imaginant notamment des produits plus respectueux de l’environnement.

Cannes à pêches recyclables et leurres biodégradables

À l’image du projet Gwalenn Du, soutenu par le Pôle Mer Bretagne Atlantique, sur lequel Fiiish planche aux côtés de l’entreprise morbihannaise Nautix (Guidel) et de l’Institut Régional des Matériaux Avancés de Ploemeur (IRMA). Son objectif : développer des cannes à pêche et des mâts de planche à voile fabriqués en matériau composite recyclable et produits localement. "Nous espérons pouvoir réaliser un premier prototype de mât à l’automne, et lancer la gamme de cannes à pêche l’année prochaine", confie Louis Leveuf.

Second projet dans les cartons : un leurre biodégradable en mer, sur lequel Fiiish planche depuis 2017 avec le soutien de Bpifrance et de la Région. "Nous avons d’ores et déjà trouvé la matière qui a les bonnes propriétés. Nous cherchons désormais une façon de produire ce leurre de façon industrielle", retrace Louis Leveuf, qui ne cache pas l’ambition de Fiiish de devenir leader sur l’écoconception de matériel de pêche et d’agrandir son laboratoire de R & D.

Côté production, si Fiiish sous-traite actuellement la fabrication de ses leurres en Asie, elle confie leur assemblage à des travailleurs d’Esat du département et ambitionne de relocaliser une partie de sa production dans les années à venir afin, là encore, de réduire son empreinte environnementale.

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