Face aux difficultés de recrutement, les entreprises adaptent leurs process
# Gestion

Face aux difficultés de recrutement, les entreprises adaptent leurs process

S'abonner

Les difficultés de recrutement amènent les entreprises à modifier leur façon de recruter des cadres. Utilisation des réseaux sociaux, moindre recours au CV, revalorisation des salaires : une enquête de l’Apec montre de nettes évolutions ces derniers mois.

La visioconférence est aujourd’hui utilisée presque par la moitié des entreprises qui recrutent des cadres — Photo : Fizkes

Jamais les entreprises françaises n’ont embauché autant de cadres. L’an passé, elles en ont intégré pas de moins de 308 300, soit 15 % de plus qu’en 2021. Ce volume record intensifie encore les difficultés de recrutement des entreprises. Selon une récente enquête de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), 64 % d’entre elles éprouvent des difficultés pour embaucher leurs personnels d’encadrement. Là encore, il s’agit d’un record. C’est 16 points de plus qu’avant le Covid. Ces difficultés de recrutement amènent les entreprises à faire évoluer leur manière de recruter.

La montée en puissance des réseaux sociaux

Cela les amène d’abord à déployer des stratégies de sourcing plus offensives. En premier lieu sur le web : pour rechercher un candidat, les réseaux sociaux deviennent de plus en plus incontournables. En 2019, 62 % des entreprises utilisaient les réseaux sociaux pour recruter un cadre. Elles sont désormais 73 % dans ce cas. Elles les utilisent aussi bien pour diffuser leurs offres d’emploi que pour approcher les candidats. Autre évolution : les entreprises se tournent de plus en plus vers les sites d’emploi en ligne (60 %, soit 8 points de plus qu’en 2021) et vers des intermédiaires comme des cabinets de recrutement (48 %, +6 points par rapport à 2019).

Un désamour pour la lettre de motivation

Les process de recrutements évoluent aussi. La sacro-sainte lettre de motivation n’est ainsi plus une nécessité pour beaucoup d’entreprises. Si elle reste un passage obligé pour une majorité d’employeurs (56 %), ils étaient beaucoup plus nombreux (69 %) à exiger ce document en 2019. Les entreprises "cherchent à simplifier le processus de recrutement et à adapter son déroulé au profil du candidat afin d’éviter d’en perdre en cours de route", explique-t-on à l’Apec. C’est pour ce même objectif que les entreprises se tournent vers la visioconférence. Cet outil est aujourd’hui utilisé presque par la moitié des entreprises qui recrutent des cadres (environ 46 % en 2022). Elles n’étaient que 35 % dans ce cas en 2020.

Ajustements sur le salaire

Les difficultés de recrutement poussent par ailleurs les employeurs à ajuster leurs critères de sélection. En 2022, 9 entreprises sur 10 ont été dans cette situation. Principal changement : une revalorisation de la rémunération du poste. Au total, 62 % des entreprises ont augmenté la rémunération initialement prévue. C’est 7 points de plus qu’il y a deux ans.

Les entreprises sont aussi amenées à s’adapter vis-à-vis du profil du candidat. Le plus souvent, elles recrutent un cadre ayant moins de compétences techniques ou moins d’expérience qu’elles ne le prévoyaient.

Paradoxalement, les employeurs font moins de compromis au niveau du diplôme, seules 31 % des entreprises ont consenti à recruter un cadre n’ayant pas le sésame requis. Et elles restent tout aussi inflexibles vis-à-vis du télétravail. Pour attirer un candidat, seules 30 % d’entre elles sont enclines à accorder davantage de jours de télétravail que prévu.

# Gestion # Ressources humaines