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ETIncelles, le nouveau programme d’Emmanuel Macron pour lever les freins administratifs des PME
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ETIncelles, le nouveau programme d’Emmanuel Macron pour lever les freins administratifs des PME

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Après une phase d’expérimentation menée avec 50 PME depuis ce début d’année, le programme ETIncelles a été officiellement lancé par Emmanuel Macron le 21 novembre. ETIncelles vise à accompagner individuellement 50 PME supplémentaires pour devenir des ETI, en levant les blocages administratifs.

Cent PME françaises ont été reçues à l’Élysée ce mardi 21 novembre pour marquer le lancement officiel du programme ETIncelles — Photo : DR

Cent PME françaises ont été reçues à l’Élysée ce mardi 21 novembre pour marquer le lancement officiel du programme ETIncelles. Les 50 premières entreprises de la phase test démarrée début 2023 sont rejointes par une deuxième promotion de 50 élues. La biotech vendéenne Clean Cells, l’entreprise de textile stéphanoise Les Tissages de Charlieu ou encore le fabricant nordiste de bornes de recharge pour les véhicules électriques DBT : ces PME à fort potentiel (avec un chiffre d’affaires moyen de 27 millions d’euros) sont accompagnées de façon privilégiée par les services de l’État, afin de faciliter leur développement en entreprises de taille intermédiaire (ETI). Comment ? Il s’agit de fluidifier les relations des entreprises du programme avec les services de l’État. En d’autres termes : identifier les freins administratifs à leur croissance pour mieux les lever, dans des délais brefs.

Un sujet qui devient la marotte du moment de l’exécutif : la semaine passée, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire lançait les "rencontres de la simplification" afin de faciliter et d’améliorer la vie des chefs d’entreprise dans la compréhension des normes et dans leurs relations avec les administrations. Il faut dire que l’inflation normative coûte au moins 28 milliards d’euros par an aux ETI, selon les estimations du Meti, l’association qui défend leurs intérêts, et que les rouages de l’administration et la multiplication des normes rendent parfois la vie impossible aux dirigeants de PME, comme l’illustre notre dossier sur le sujet.

Le programme ETIncelles est né du constat que le nombre d’ETI en France (5 600) est encore faible en comparaison avec l’Allemagne, l’Italie ou la Grande-Bretagne. "Ces entreprises qui comptent entre 250 et 4 999 salariés sont pourtant un actif stratégique pour la France. Elles emploient plus de 3,2 millions de personnes, soit environ 25 % de l’emploi salarié", explique l’Élysée. Elles sont ancrées dans les territoires, exportent et "sont plus productives que les PME".

Suivi individualisé par les services de l’État

Le soutien de l’État consiste en une mise à disposition d’interlocuteurs dédiés. Chaque entreprise est en lien avec un référent unique, qui la suivra pendant un parcours de 12 à 18 mois. Cette personne réalise un entretien de diagnostic de la PME et de ses besoins, puis propose des solutions opérationnelles et effectue les actions nécessaires pour faire avancer les demandes. Il travaille en lien avec un réseau de 45 correspondants ETIncelles répartis dans les organismes publics et les principales administrations. Selon les sujets à traiter, il peut, par exemple, solliciter Business France pour les questions relatives à l’export, l’Union des groupements d’achats publics (Ugap) et la Direction des achats de l’Était (DAE) pour l’accès aux marchés publics, l’Apec pour le recrutement, etc. Export, marchés publics et recrutement figurent comme des problématiques récurrentes révélées ou confirmées par la phase d’expérimentation. Le programme est complété par des temps de partage d’informations entre pairs ou sous forme de webinaires, de plateforme collaborative, etc.

Objectif : accompagner 500 PME d’ici à 2027

Dans sa présentation, le gouvernement met en avant un feu d’artifice d’ETIncelles concluantes de la première phase. Une entreprise de textile a ainsi pu obtenir les autorisations nécessaires à l’implantation d’une usine de tri automatisé de textiles ainsi que le label bas carbone. Une autre PME a pu lever des blocages ou retards administratifs pour son déménagement d’usine. Une troisième a pu accélérer l’étude de son dossier par la Direction départementale des finances publiques (DDFiP), permettant le versement du crédit d’impôt recherche. Avec ses "deux promesses" - simplicité et engagement du dialogue constant -, Emmanuel Macron espère parvenir à accompagner 500 PME d’ici la fin du quinquennat.

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