En s'alliant à Fincantieri, Naval Group veut bâtir un champion européen
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En s'alliant à Fincantieri, Naval Group veut bâtir un champion européen

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En montant au capital de STX France, Naval Group (ex-DCNS) s'est rapproché de l'italien Fincantieri, désormais à la barre des chantiers navals de Saint-Nazaire. Les deux anciens rivaux vont s'allier pour construire un champion européen de la navale. Une société commune sera créée l’an prochain.

Photo : Ph. Saget

En prenant 10% des parts de STX France, Naval Group gagne le droit d’accéder aux fameuses cales XXL des chantiers de Saint-Nazaire, lui permettant de construire les futurs porte-hélicoptères dont la France aura bientôt besoin. Mais ce n’est pas le seul atout dont il bénéficie. Parallèlement, le groupe industriel français détenu par l’Etat (62%) et Thales (35%) est en train de préparer la construction d’une société commune avec Fincantieri. Le but : bâtir un champion européen de la navale.

Une alliance devenue vitale

Cela faisait des années qu’Hervé Guillou militait pour ce rapprochement avec un partenaire européen. Elle était inscrite sur sa feuille de route lors de sa nomination en tant que PDG de Naval Group en 2014, signée par le ministre de l’Economie de l’époque, Emmanuel Macron. Une alliance devenue vitale avec la montée en puissance des concurrents russes ou chinois. « Il y a 10 ans, Naval Group était en troisième ou quatrième position mondiale, aujourd’hui le groupe a reculé à la sixième ou septième place », confie un expert du dossier.

Un modèle à la "Renault-Nissan"

Concrètement, cette alliance devrait prendre la forme d’une participation croisée à la « Renault-Nissan ». Naval Group devrait prendre entre 5 et 10% de participations au capital de Fincantieri et vice-versa. Tous deux devraient créer une société pour mettre en commun tout ce qui peut l’être. Dans un premier temps, cela concernerait le service achats pour l’acier, l’artillerie et la motorisation par exemple. Les investissements en recherche et développement devraient eux aussi être répartis. « Plutôt que d’investir chacun 100 millions d'euros dans les mêmes domaines, il s’agit de se répartir les tâches », explique un proche du dossier.

Première commande commune : les pétroliers ravitailleurs

Dès ce mois d’octobre, un groupe de travail composé de six personnes va se mettre en place. Il réunira chaque mois les représentants de Naval Group et Fincantieri ainsi que quatre membres des gouvernements français et italien. Les conclusions de ce groupe seront présentées en juin prochain.

Pour l’heure, la construction de pétroliers ravitailleurs semblent être le premier chantier commun qui s’offre aux deux nouveaux partenaires. Un tout premier petit marché avant de définir ensemble les autres actions possibles de ce futur champion européen de la navale militaire.

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