En Moselle, le nantais Eurial se diversifie dans les desserts végétaux
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En Moselle, le nantais Eurial se diversifie dans les desserts végétaux

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Face à la chute des volumes, le site Eurial Ultra Frais de Château-Salins (Moselle) mise sur des produits bio, à base de lait de chèvre ou de végétaux sans soja, pour profiter de la croissance à deux chiffres du secteur. Six millions d'euros ont été investis.

L'essentiel de l’investissement d’Eurial en Moselle s’est concentré sur le lancement de produits à base de riz, avoine et amande — Photo : © Philippe Bohlinger

Les desserts lactés ne feraient plus recette. L’usine du groupe nantais Eurial à Château-Salins (Moselle) en sait quelque chose. Elle a vu ses volumes de transformation laitière chuter de 40 % ces dix dernières années (49 000 tonnes par an aujourd'hui). Le site et ses 210 salariés misent donc depuis un an sur un nouveau cheval pour renouer avec les anciens niveaux de production. Six millions d’euros viennent d’être investis sur le segment très pointu de « l’alternatif », les produits bio, à base de lait de chèvre ou de lait végétal sans soja. Un marché à valeur ajoutée qui bénéficierait d’une croissance à deux chiffres, selon Eurial.

Gagner en indépendance

L’usine mosellane est l'un des cinq sites spécialisés dans l’ultra-frais (yaourts, flans, crèmes aux œufs, yaourts à boire etc.) d’Eurial qui pèse 4 000 salariés en France, pour 2,1 Md€ de chiffre d'affaires en 2017. Elle a intégré depuis décembre 2017 des spécialités de la marque Soignon, en appui du site de Riec-sous-Bélon (Finistère) saturé. Mais le gros de l’investissement s’est concentré sur le lancement de produits à base de riz, avoine et amande. La gamme de desserts végétaux, lancée il y a un an, a été suivie l’été dernier d’une gamme de smoothies déclinée en trois parfums. Les recettes élaborées au centre de recherche et développement d’Eurial à Jouy (Yonne) sont commercialisées sous la marque À Bicyclette.

« Nous parions sur un produit nutri-gourmand face au marché du lait conventionnel décroissant et du soja, dont les approvisionnements OGM demeurent polémiques », se félicite Marc Grandjean, directeur de l'usine. Les desserts À Bicyclette seraient désormais commercialisés dans tous les réseaux de distribution. L’usine, dont 80 % de la production est destinée aux marques de distributeurs, entend bien gagner en indépendance, en propulsant ses propres produits.

Une diversification mais pas au détriment du lait de vache

A Château-Salins, la production de smoothies a toutefois nécessité d’intégrer un nouveau métier. En effet, l’usine ne conditionnait jusqu’à présent que des mini yaourts à boire avec des bouteilles fournies par un sous-traitant. Pour les besoins de la fabrication de smoothies végétaux, le site Eurial a acquis pour 3,5 millions d’euros une ligne de soufflage PET d’occasion, afin de former elle-même des bouteilles de 250 millilitres à 1 litre. « Cela a impliqué de qualifier du personnel à ces nouveaux métiers », livre le directeur du site. La machine d’une capacité de 14 500 bouteilles par heure va progressivement monter en charge. Elle est approvisionnée en poudre de riz, poudre d’avoine concassé et crème d’amande en provenance de France et d’Europe.

En pleine stratégie de diversification, le site se veut assurant vis-à-vis des coopératives laitières qui l’alimentent. « Nous n’avons pas vocation à devenir une usine de production végétale, nous continuerons à travailler à 95 % à partir de lait de vache », martèle le directeur d’usine. Depuis un an, celle-ci fabrique d’ailleurs les yaourts de la marque A Güeter ("bon appétit" en dialecte alsacien) lancée par une cinquantaine d’éleveurs alsaciens et lorrains fournisseurs d’Eurial.

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