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En Mayenne, trois anciens collègues s'associent pour créer Rayak, une entreprise de modelage en plasturgie
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En Mayenne, trois anciens collègues s'associent pour créer Rayak, une entreprise de modelage en plasturgie

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La liquidation de Plastima Composites, à Andouillé, a laissé un vide dans la campagne mayennaise. Mais trois anciens salariés sont sur le point de concrétiser leur projet dans l’ancien site de l’entreprise de plasturgie. Dès janvier, ils vont proposer une activité de modelage, avec la création de Rayak Composites.

Alexis Tulasne, Fanny Chevrollier et Yoan Barroche, trois anciens salariés de Plastima Composites, ont décidé de réinvestir les lieux de l’entreprise de plasturgie fermée en avril pour lancer leur activité de modelage — Photo : Frédéric Gérard

Au printemps dernier, la liquidation judiciaire de Plastima Composites à Andouillé, en Mayenne, a été un choc brutal. D’autant que "le potentiel repreneur s’est désisté la veille de l’audience au tribunal de commerce… Pourtant, il y avait des projets, les carnets de commandes étaient garnis", expliquent Alexis Tulasne et Yoan Barroche, qui étaient respectivement responsable du bureau d’études et responsable des conceptions de projets. "Les dernières années, on produisait des cabines de douches préfabriquées vendues aux Ehpad, hôpitaux et surtout aux cités étudiantes. La demande était en croissance." Pas suffisant pour séduire un investisseur. L’aventure s’est brutalement arrêtée. L’entreprise de plasturgie de 80 salariés avait déjà connu un redressement judiciaire en 2016.

Un positionnement sur un service spécifique

Des années à vivre dans une entreprise sous procédure collective ont donné le temps à Alexis Tulasne et à Yoan Barroche d’imaginer d’éventuelles perspectives professionnelles. "On se rendait compte qu’il était difficile de trouver des modeleurs. Ces opérateurs sont peu nombreux, et depuis une quinzaine d’années, ils se sont tous développés, si bien qu’ils ne sont plus dimensionnés pour répondre à certains types de commandes."

Les moules composites sont façonnés en deux phases : la création du modèle, un bloc de mousse qui a la forme de la pièce finale, puis la création du moule à partir de cette préforme. "On veut proposer le service à la carte, explique Yoan Barroche. Proposer en priorité la création du modèle, mais aussi la fabrication du moule pour les clients qui n’ont pas la capacité de le fabriquer en interne."

"L’idée a été posée dès avril dernier. Mais nous sommes spécialistes de la partie technique, il nous fallait quelqu’un pour la partie administrative." Les deux porteurs de projet proposent alors à une ancienne collègue de les rejoindre. Fanny Chevrollier était responsable administrative en charge de la comptabilité, des ressources humaines et de l’administration des ventes.

Les deux initiateurs ont investi 20 000 €, elle 10 000 €, avec le renfort depuis septembre de deux business angels pour 15 000 € chacun. "Ils vont aussi nous apporter leurs connaissances dans le mangement et la gestion d’une entreprise."

Les statuts sont déposés. Rayak Composites est née dès le mois de mai. "Je voulais un nom court qui fasse marque, pas un acronyme impersonnel, quelque chose facile à retenir, raconte Alexis Tulasne. Rayak m'est venue. C'est le nom d'une ville du Liban, où j'ai des liens familiaux. "

"Mettre l’accent sur l’ingénierie plus que sur les volumes"

Dans un premier temps, l’activité sera partagée à 50-50 entre le modelage et la fabrication de petites séries (mais de grand format) pour des clients historiques de Plastima, notamment. L’objectif est d’arriver à dix personnes d’ici cinq ans et, si possible, d’augmenter la part du modelage à 60 %. "Notre idée n’est pas de nous lancer sur de gros volumes mais de garder du temps pour comprendre les besoins de nos clients. Nous voulons mettre l’accent sur l’ingénierie et la conception de l’outillage", insiste Yoan Barroche. La prospection se fera principalement dans le Grand Ouest, au départ.

Le projet démarre sous de bons auspices. "On a eu que des retours positifs. On a reçu le soutien des collectivités, qui nous louent le site pour démarrer la production à partir de janvier (les locaux sont la propriété de la communauté de communes de l’Ernée, NDLR), avec une modernisation et un nettoyage de l’usine. D’anciens concurrents nous ont aidés, d’autres nous ont apporté des conseils. Et des clients historiques de Plastima sont prêts à nous suivre", se félicitent les trois associés.

Lors de la vente aux enchères de leur ancien employeur, les anciens salariés ont racheté des machines. Ils vont également embaucher quatre anciens collègues, avec une expérience de 25 à 30 ans dans les composites – la plupart des 70 autres salariés ont trouvé un nouvel emploi ou une reconversion. "L’idée est de s’appuyer au démarrage sur leur savoir-faire et, ensuite, de leur donner la capacité de transmettre à de nouveaux collègues." Si tout se passe bien, "on espère atteindre 1,2 million d’euros de chiffre d’affaires après la première année."

Mayenne # Plasturgie # Création d'entreprise # Investissement industriel