Mayenne
"En Mayenne, l’un des enjeux majeurs de la CCI est la structuration du pôle formation"
Interview Mayenne # Services publics

Eric Hunaut président de la CCI Mayenne "En Mayenne, l’un des enjeux majeurs de la CCI est la structuration du pôle formation"

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Déménagement du siège historique, investissement dans un nouveau campus, développement de nouveaux services notamment dans la formation, éventuels prélèvements fiscaux de l’État, implication dans l’attractivité du territoire… Eric Hunaut, président de la CCI Mayenne fait le point sur les gros dossiers qui attendent la Chambre de commerce et d’industrie.

Eric Hunaut, président de la CCI Mayenne. "En Mayenne, l’un des enjeux majeurs est la structuration du pôle formation. L’objectif est l’intégration de 550 apprenants au total courant 2026, du CAP au niveau Master." — Photo : Frédéric Gérard

Comment les finances de la Chambre de commerce et d’industrie de la Mayenne se portent-elles ?

Elles se portent bien. Mais nous en saurons davantage entre août et octobre prochains. La CCI France réalise actuellement un inventaire des disponibilités financières et projets d’investissements des différentes chambres. Cela permettra de connaître la répartition entre les chambres départementales des 100 millions d’euros de prélèvements sur les fonds de roulement demandés sur quatre ans par l’État, dans la loi de finances.

Les moyens humains suivent-ils en conséquence ?

Nous étions descendus à 36 collaborateurs permanents du fait des réformes. En six ans, la CCI Mayenne a presque multiplié par deux ses effectifs. Nous sommes aujourd’hui à 62 salariés.

La CCI porte de gros projets en Mayenne. Quel budget représentent-ils au total ?

Nous engageons au total 18 millions d’euros. Nous investissons 2,9 millions d’euros dans la future Maison des entreprises et du territoire près de la gare. L’enveloppe au départ de 13 millions d’euros pour le futur pôle de formation a elle augmenté sous l’effet de l’inflation ; il reste des ajustements à faire par rapport aux coûts des matériaux de construction et au choix de s’équiper en production d’énergies renouvelables dans un délai court ou lointain. Les appels d’offres vont paraître dans les semaines qui viennent. De même, dans le bâtiment situé près de la gare ou sur le campus, nous allons anticiper la mise à disposition de salles de conférences, par exemple, afin qu’il n’y ait plus de salles qui restent vides.

La formation est-elle une activité en croissance ?

Actuellement, nous accélérons sur la formation, avec l’ambition de mieux cibler les besoins des entreprises. Nous pouvons leur proposer des formations sur-mesure. En Mayenne, l’un des enjeux majeurs est la structuration du pôle formation car nous avons deux sites à dix kilomètres d’écart, si bien que chaque équipe travaille sur son périmètre, à Laval et Saint-Berthevin. L’objectif est l’intégration de 550 apprenants au total courant 2026, du CAP au niveau Master. Cela représente beaucoup d’alternants mais aussi des salariés en formation continue.

Implanter votre pôle unique de formation sur le campus de Laval suit-il le réaménagement de ce secteur de Laval ?

Nous devons être un intégrateur et être au cœur de ce campus qui s’est développé de façon phénoménale. Nous voulons contribuer à porter l’ambition de Laval Agglo et du Département d’atteindre les 10 000 étudiants dans l’agglomération d’ici 2030. Mais selon moi, essayons déjà de stabiliser leur nombre à 8 000. Car il reste des questions de disponibilités de logement, en matière de santé, et même de places sur le campus. Or, si nous voulons réussir à attirer davantage, il faut que les étudiants se sentent bien, qu’ils soient bien intégrés dans la ville. Selon ce qu’ils vivent sur le campus, ils seront nos meilleurs ambassadeurs demain.

Eric Hunaut, président de la CCI Mayenne : "La CCI Mayenne s’aligne sur la politique de marketing territorial" — Photo : Frédéric Gérard

Cela répond-il à la politique d’attractivité voulue par les collectivités locales ?

La CCI Mayenne s’aligne sur la politique de marketing territorial. Que ce soit avec Laval Agglomération comme avec le Département. Nous sommes même sollicités pour travailler sur le premier point d’attractivité avec l’agglomération : nous sommes au pilotage avec le Medef sur le dossier de l’accueil des étudiants, qu’il faut fidéliser aussi pour qu’ils restent pour un premier emploi. Avec le Medef, nous pilotons aussi les questions de logement.

Un protocole de coopération vient par ailleurs d’être signé avec France Travail en Mayenne. En quoi consiste-t-il précisément ?

Ce protocole vise le plein-emploi. Il prévoit notamment de renforcer l’attractivité des métiers, de mieux planifier les besoins en compétences des entreprises, d’identifier de façon proactive les besoins en compétences des employeurs. Dans sa refonte, France Travail recherche notamment des collaborations pour apporter des solutions nouvelles aux personnes éloignées de l’emploi. En Mayenne, malgré un taux de chômage de 4,8 %, cela représente tout de même 12 000 personnes. Cela ne peut être uniquement des personnes éloignées de l’emploi de longue date. Il faut donc aussi informer davantage les entreprises sur les dispositifs d’accompagnement à l’embauche qui existent et qui ne représentent pas toujours un coût pour l’employeur.

Mayenne # Services publics # Réseaux d'accompagnement # Attractivité