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En investissant 1,7 million d’euros, Mil Plast convertit son parc de machines à l’électrique
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En investissant 1,7 million d’euros, Mil Plast convertit son parc de machines à l’électrique

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Fabricant de pièces en plastique, Mil Plast vient d’investir dans des presses à injecter électriques. Plus précises et moins énergivores, ces machines de dernière génération vont permettre à la PME vosgienne de continuer à produire au meilleur niveau de qualité.

Le dirigeant de Mil Plast, Michel Borens, devant une des nouvelles presses à injection électrique — Photo : Jean-François Michel

Pour le dirigeant de Mil Plast, Michel Borens, il n’y a pas d’alternative au "zéro défaut". "Toutes les pièces plastiques qui sortent de chez nous doivent être parfaites. J’ai toujours recherché l’excellence, c’est ce qui fait que les clients restent". Travaillant pour l’industrie, la distribution ou encore le secteur automobile, Michel Borens vient d’investir, en un peu moins de deux ans, 1,7 million d’euros pour renouveler son parc machines, pour totaliser aujourd’hui neuf nouvelles presses à injecter électrique.

Un bidon de 20 litres d’huilecontre 600 litres auparavant

À l’échelle du fabricant de pièces plastiques installé à Saint-Etienne-lès-Remiremont, qui pèse 2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 15 personnes, comme à l’échelle de tout le secteur de la plasturgie, il s’agit d’une petite révolution. Quand l’ancienne génération de machines fonctionnait grâce à des vérins hydrauliques, nécessitant jusqu’à 600 litres d’huiles, les presses à injecter électriques se contentent "d’un petit bidon de 20 litres", se félicite Michel Borens, propriétaire depuis 2004 de la SAS Mil Plast. "Et la consommation électrique s’en ressent. Imaginez l’énergie qu’il faut pour chauffer l’huile sur les anciennes machines. Désormais, les nouvelles presses sont opérationnelles quasiment immédiatement." Autre avantage, les presses électriques produisent sans variation, et sont même capables de corriger les écarts au modèle en cours de production.

Des projets de relocalisation

Très soucieux de disposer des machines capables de produire au meilleur niveau de qualité, Michel Borens s’est décidé à passer les commandes pour se convertir à la technologie électrique dès 2020. Fonctionnant depuis un peu moins de deux ans, les machines électriques ont déjà fait leurs preuves aux yeux du dirigeant. "La consommation électrique a diminué d’environ 50 %", avance Michel Borens. Au plus fort de l’explosion des prix de l’énergie, cet avantage concurrentiel a permis à la PME vosgienne de conserver des marges correctes, après avoir réussi à passer des hausses de tarifs auprès des clients. "Aujourd’hui, 80 % du parc machine utilisé chez Mil Plast est électrique", souligne Michel Borens. Et le dirigeant vosgien songe déjà à remplacer la dernière grosse presse à injecter hydraulique, machine qui semble sortie d’une autre époque au milieu des 2 500 m² de l’atelier de Mil Plast.

Très attentif aux évolutions de son marché, Michel Borens surveille "deux ou trois projets de relocalisation qui doivent nous permettre de nous diversifier dès l’année prochaine". Quand des entreprises locales allaient faire produire en Asie leurs pièces en plastique, la nouvelle donne mondiale sur les prix du transport incite de plus en plus d’industriels à se tourner vers les transformateurs locaux.

Utilisant pour l’instant 100 % de résine de plastique vierge, Michel Borens a déjà mené des campagnes de test pour utiliser des résines issues du recyclage. "Les premiers tests n’ont pas été concluants, regrette le dirigeant de Mil Plast. Ces matières permettent déjà d’envisager de faire de l’extrusion, mais pour de l’injection, il faudra trouver une autre formulation." Et le dirigeant vosgien prévient déjà ses fournisseurs : "Évidemment, tout le monde veut faire du décarboné, c’est le sens de l’histoire. Mais il est hors de question de payer 2 € pour une matière que je payais jusqu’ici 1 €, sous prétexte qu’elle est décarbonée".

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