En Haute-Garonne, une activité industrielle moins dynamique en 2018
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En Haute-Garonne, une activité industrielle moins dynamique en 2018

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La dernière enquête de conjoncture présentée conjointement par la CCI Toulouse Haute-Garonne et la Banque de France met en évidence un ralentissement de la croissance en 2018. Mais le rebond est attendu dès cette année, du fait notamment de la filière aéronautique.

En Haute-Garonne, la construction aéronautique et spatiale revient dans une croissance plus mesurée (+2,2%) après les pics de 2016 et 2017. — Photo : Airbus

L'économie haut-garonnaise ne va pas mal, mais elle a fortement décéléré par rapport aux exercices records de 2016 et 2017. Ainsi pourrait-on résumer la dernière enquête de conjoncture présentée ce 19 mars par la CCI Toulouse Haute-Garonne et la Banque de France. La progression du chiffre d'affaires a atteint en 2018 2,4% sur les quatre secteurs étudiés (industrie, BTP et immobilier, commerce, services), soit un rythme deux moins élevé que l'année précédente. L'emploi salarié se porte mieux, avec une croissance de 3,3% des effectifs, notamment dans le BTP (+5,5%) et les services (+4,3%).

L'aéronautique marque le pas

Moteur de l'activité économique du département, l'industrie est la principale responsable de ce ralentissement avec une progression limitée à 1,8%. La construction aéronautique et spatiale, notamment, revient dans une croissance plus mesurée (+2,2%) après le pic de 2017. L'amélioration des capacités de production pourrait changer la donne : les crédits bancaires fléchés sur les investissements ont augmenté de 40% en 2018 dans le secteur industriel haut-garonnais. Dès 2019, la construction aéronautique et spatiale devrait rebondir de 3,2% (2,8% pour l'ensemble du secteur industriel) et le nouveau directeur de la Banque de France, Stéphane Latouche, attend "une croissance plus marquée" à horizon 2020.

Informatique et ingénierie en tête de peloton

Dans les services, la tendance reste très positive dans le département, avec une croissance globale de 3,7%. L'impulsion est donnée par les entreprises en BtoB, à commencer par l'informatique et l'ingénierie (+5,4% pour les activités de conseil). Le secteur des hôtels-cafés-restaurant souffre (+0,9%), en ligne avec les difficultés enregistrées dans le commerce de détail: recul des ventes pour l'équipement à la personne (-0,4%) et stagnation pour l'équipement du foyer (+0,8%) qui est le seul segment BtoC a pouvoir espérer un rebond en 2019 (+2,2%). Le mouvement des Gilets Jaunes n'est pas étranger à ces difficultés : la CCI Toulouse Haute-Garonne en a profité pour délivrer un bilan d'étape de sa cellule de crise, avec 142 reports de charges sociales et fiscales pour des établissements de centre-ville.

Dans le BTP, des marges resserrées

Dernier secteur étudié, le BTP a aussi marqué le pas en 2018 (+1,9%), après deux années fastes notamment dans les travaux publics. Seul l'immobilier connait une croissance marquée (4,8%). Les prévisions sont bonnes pour 2019 que ce soit sur l'activité (+2,8%) ou l'emploi (+3,2%) mais les chefs d'entreprise du BTP indiquent des marges plus resserrées (-18 points dans le solde d'opinions) qui pourraient jouer sur les résultats.
La situation des finances est d'ailleurs l'un des rares points d'inquiétude mis en avant par Stéphane Latouche : "Le dynamisme économique entraîne une hausse des matières premières et des tensions sur les salaires, ce qui pénalise la profitabilité des entreprises et tend les trésoreries au moment de financer le développement de l'activité", résume le directeur régional de la Banque de France.

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