En 2022, l’hôtellerie retrouve des couleurs dans l’Ouest
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En 2022, l’hôtellerie retrouve des couleurs dans l’Ouest

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Après deux années difficiles, le chiffre d’affaires de l’hôtellerie retrouve son niveau d’avant Covid dans l’Ouest, en 2022. Plus globalement, le secteur de l’hébergement s’est profondément renouvelé au cours des dix dernières années dans les Pays de la Loire et en Bretagne, avec des établissements plus grands et plus haut de gamme.

Akena Hôtels a transformé l'Abbaye de Villeneuve en hôtel 4 étoiles — Photo : Akena Hôtels

Après un bel été et un début d’arrière-saison prometteur, 2022 pourrait être l’année de la croissance durablement retrouvée pour le secteur de l’hôtellerie dans le Grand Ouest. Selon les chiffres livrés par In Extenso et la CCI de Nantes Saint-Nazaire, l’hôtellerie avait, en effet, enregistré un fort rebond de son activité, en Bretagne et dans les Pays de la Loire, à la sortie du confinement d’avril 2021, sans pour autant que son chiffre d’affaires retrouve son niveau d’avant crise sanitaire. Celui-ci restant en retrait de près de 20 % par rapport à l’exercice 2019, malgré une belle performance estivale. En 2022, il en va différemment, avec un chiffre d’affaires en hausse de 10 % par rapport à 2019 au premier semestre.

Reprise marquée sur le littoral breton et ligérien

La reprise est particulièrement marquée sur le littoral et en dehors des grandes agglomérations. Si Rennes résiste relativement bien grâce à l’événementiel, Nantes voit son chiffre d’affaires hébergement reculer légèrement (-2 %) par rapport à 2019. L’embellie estivale, due notamment au retour des clientèles étrangères, est générale (+ 23 %). Elle profite également aux grandes agglomérations, comme Rennes (+ 15 %) et, dans une moindre mesure Nantes (+ 7 %). Les premiers chiffres de septembre tendent à confirmer ces bons résultats, avec une progression de 16 %, essentiellement grâce aux établissements installés sur le littoral. L’hôtellerie reste néanmoins exposée à un retour de la crise sanitaire, à la hausse des prix de l’énergie et des matières premières, ainsi qu’aux aléas géopolitiques.

Recul important du nombre d’hôtels dans l’Ouest

Ces dernières années placées sous le signe du Covid ont accéléré des évolutions qui ont profondément transformé le secteur de l’hôtellerie au cours de la dernière décennie. La Bretagne et les Pays de la Loire ont enregistré un recul important du nombre d’hôtels : depuis 2012, un sur quatre a disparu, soit 400 établissements au total. Le premier motif de disparition est la cessation d’activité (départ à la retraite sans reprise immédiate, reconversion immobilière ou cessation de l’activité sur la partie hébergement), le second tient aux défaillances d’entreprises. 14 % des hôtels disparus sont, par ailleurs, revenus sur le marché, après une rénovation lourde, par exemple. Malgré la diminution du nombre d’hôtels, le parc de chambres progresse toutefois légèrement.

Après un pic entre 2012 et 2014, les créations de nouveaux établissements ralentissent, avec 126 créations pour 5 600 chambres mises sur le marché. Ces créations sont concentrées dans les pôles urbains : Nantes, Rennes, Le Mans, Saint-Malo, Saint-Nazaire, La Baule et Angers. Une exception à la règle avec la commune des Herbiers qui se hisse en tête du palmarès, tirée par la locomotive du Puy du Fou. En revanche, l'offre peine à se renouveler sur le littoral breton et, tout particulièrement autour de Quimper et dans le pays de Fouesnant.

Montée en gamme

Parallèlement, le parc hôtelier est monté en gamme avec des ouvertures emblématiques, telles que l’hôtel 5 étoiles du Château de Maubreuil, à Carquefou, ou la rénovation de l’Abbaye de Villeneuve, également près de Nantes, sous l’enseigne Akena Hôtels. On peut également citer Leprince Hôtel Spa au Mans (72) ou encore le Sainte-Barbe Hôtel et Spa au Conquet (29). La capacité d’accueil moyenne augmente également avec des établissements comme le Golden Tulip (157 chambres) à La Baule ou le Westotel de Pornic (100 chambres) Les trois hôtels du Puy du Fou ouverts depuis 2014 ont également des capacités d’accueil de 100 chambres.

Les produits "expériences"

Si les hostels, auberges de jeunesse renouvelées, ne s’implantent pas encore dans l’Ouest, en revanche, les produits dits "expérientiels", comme la Planète Safari Lodge à Port-Saint-Père (44), devraient connaître un fort développement. 71 projets, représentant plus de 4 000 chambres, sont identifiés à l’horizon 2025. Les agglomérations de Brest et de Rennes sont particulièrement en pointe dans ce domaine. Reste à voir si les problématiques de coûts de construction et de hausse des taux permettent à tous ces projets de se concrétiser.

Le parc hôtelier dans l’Ouest se renouvelle donc progressivement aux deux extrémités de la gamme : dans le haut de gamme, avec le renouvellement des châteaux-hôtels, les produits expérentiels et autour de la dimension bien-être (spa…), ainsi que dans l’offre super-économique, tant dans les formats classiques, que plus innovants.

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