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E-CHO, Fonderies du Poitou, I-O Glass : les investissements qui marqueront 2024
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E-CHO, Fonderies du Poitou, I-O Glass : les investissements qui marqueront 2024

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Le projet E-CHO autour du bassin de Lacq dans les Pyrénées-Atlantiques, le retour à la vie des Fonderies du Poitou dans la Vienne, des chantiers de décarbonation à la cimenterie de Bussac-en-Forêt en Charente-Maritime ou chez I-O Glass en Gironde, le lancement de la LGV Bordeaux-Toulouse, la transformation de l’aéroport de Bordeaux : passage en revue de projets marquants pour le territoire régional en 2024.

Eurenco, spécialiste des charges explosives pour l’armée, renforce le site de Bergerac — Photo : Eurenco

Plusieurs centaines de millions d’euros pour redonner vie aux Fonderies du Poitou

L’ancien site emblématique des Fonderies du Poitou (Vienne) va reprendre du service, après les liquidations judiciaires successives des deux usines mitoyennes (en 2021 et 2022) laissant près de 570 salariés sur le carreau. Un consortium a été choisi pour y développer un nouveau parc industriel tourné vers les énergies vertes. Chiffré à plusieurs centaines de millions d’euros et imaginé comme un "hub énergétique" il doit réunir 250 à 300 emplois d’ici quatre ou cinq ans. Il est porté par le producteur et fournisseur d’hydrogène vert nantais Lhyfe et le producteur d’énergie solaire azuréen TSE. Les deux entreprises doivent démanteler le site et le dépolluer avant d’y déployer leurs projets de photovoltaïque et de production d’hydrogène vert.

2 milliards d’euros pour du biocarburant dans les Pyrénées-Atlantiques

En pleine effervescence, le bassin industriel de Lacq (Pyrénées-Atlantiques) renoue avec une forte activité. Il accueillera notamment ce qui est censé devenir le pôle européen d’excellence des carburants durables. Le projet E-CHO annoncé à grand bruit en amont du salon du Bourget comprend une usine chargée de produire du biokérozène (BioTjet), et deux autres unités de production de e-Méthanol pour l’industrie (eM-Lacq) et d’hydrogène. E-CHO doit générer 72 000 tonnes d’hydrogène entre Mourenx, Pardies et Noguères, 200 000 tonnes de méthanol à Lacq et 75 000 tonnes de e-biokérosène entre Pardies et Bésingrand. Chiffré à 2 milliards d’investissement, il est porté par la PME lyonnaise Elyse Energy (40 salariés) et ses partenaires Avril, Axens, Bionext et IFP Investissements. La construction doit débuter en 2025.

65 millions d’euros pour décarboner la cimenterie de Bussac-en-Forêt

À l’occasion du sommet Choose France 2023, l’allemand Heidelberg Materials (21 Md€ de CA en 2022) annonce un investissement de plus de 65 millions d’euros pour accélérer la décarbonation de sa cimenterie de Bussac-Forêt en Charente-Maritime, détenue par sa filiale française Calcia, (702 M€ CA 2021). Initialement évoqué pour un montant de 50 millions d’euros cet investissement consiste à installer une unité de production d’argile calcinée qui viendra substituer une partie du clinker dans le ciment. Le projet permettra de réduire les émissions de CO2 du site jusqu’à 20 %. Il est soutenu financièrement par France Relance et par la Région Nouvelle-Aquitaine. Le projet s’inscrit dans la stratégie de décarbonation du groupe Heidelberg Materials (anciennement Heidelberg Cement) qui s’est fixé pour objectif de réduire les émissions de CO2 par tonne de ciment de 47 % d’ici 2030 par rapport à 1990 et d’atteindre zéro émission nette d’ici 2050.

O-I Glass mise 50 millions d’euros pour décarboner son site de Vayres

Le producteur américain de bouteilles et de pots en verre O-I (Owen Illinois) Glass (24 000 salariés, 6,9 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2022) mise 50 millions d’euros sur son usine de Vayres (Gironde). Ce site construit en 1970 produit plus de 400 millions de bouteilles de verre par an. Grâce à cet investissement, subventionné par l’Ademe, le site se dote notamment d’une technologie de combustion gaz-oxygène pour réduire ses besoins en gaz naturel et augmenter l’efficacité de la combustion. L’investissement comprend aussi des systèmes de récupération de chaleur pour le préchauffage du calcin (débris de verre), un nouveau four et une nouvelle ligne de production, le tout autour d’une promesse : réduire jusqu’à 20 % des émissions de CO2 de l’usine et jusqu’à 60 % des émissions de NOx (combustible).

O-I Glass a investi 50 millions d’euros dans son usine de Vayres (Gironde) — Photo : O-I Glass

Ayor investit 12 millions d’euros à Marsac-sur-l’Isle

Le groupe industriel français Ayor (150 M€ de CA, 400 salariés), fabricants de produits de plomberie, sanitaire et chauffage, dont Hammel est la filiale de distribution, a posé fin juin la première pierre d’un "centre logistique 4.0" à Marsac-sur-l’Isle (Dordogne). Cet investissement (12 M€) équipe le site d’une flotte de robots légers capables de traiter 854 lignes de commandes à l’heure. La plateforme sera hébergée dans un bâtiment de 4300 m2. "Cet investissement s’inscrit en pleine cohérence avec nos trois axes stratégiques : continuer à renforcer notre souveraineté industrielle, proposer des expériences clients fluides et novatrices et innover dans des produits et solutions durables répondant aux enjeux des parties prenantes", précise Michael Hammel, PDG du groupe Ayor. La plateforme devrait être opérationnelle en 2024.

Plusieurs dizaines de millions d’euros pour l’unité de CSR de Paprec en Corrèze

Le groupe français Paprec (2,5 Md€ de CA en 2022, 13 000 salariés), acteur majeur du secteur du recyclage, a acté la reconversion de son centre d’enfouissement de déchets industriels et ultimes de la Perbousie, à Brive-la-Gaillarde (Corrèze), dont la date de fin d’exploitation est fixée en 2028. Il a ainsi entériné la construction d’une usine qui produira 30 000 tonnes de combustibles solides de récupération (CSR) par an. La vente du site à Paprec a été actée. Le projet comprend le réaménagement d’un bâtiment existant de 1 100 m² et son extension de 3 150 m² supplémentaires, ainsi que la construction d’un immeuble de bureaux de 700 m² qui permettra au groupe de réunir sur un même lieu ses différents services. Une dizaine de millions d’euros seront investis dans ce programme avec, à la clef, la création d’une vingtaine de postes.

La future usine de CRS — Photo : Paprec

1 milliard d’euros pour lancer la LGV Bordeaux-Toulouse

Le conseil de surveillance de la LGV GPSO a voté deux enveloppes d’aménagements ferroviaires pour entamer le vaste chantier entre Bordeaux et Toulouse (d’un coût total d’au moins 14 milliards d’euros) : l’une de 432 millions d’euros au nord de Toulouse, l’autre de plus de 627 millions au sud de Bordeaux. Le total de 1,06 milliard d’euros, est financé à 50 % par la SGPSO (530,18 M€), créée en mars 2022. Une confirmation de l’engagement de l’Etat pour les 50 % restant est attendue en fin d’année. Le maître d’ouvrage SNCF Réseau doit commencer les travaux dès la fin de l’année 2023. Le chantier de 418 kilomètres de lignes nouvelles doit être mis en service en 2032.

8,5 millions d’euros pour agrandir Niort Tech

La communauté d’agglomération de Niort (Deux-Sèvres) a récemment confirmé lors d’un conseil communautaire le dépôt du permis de construire pour un agrandissement de Niort Tech, lieu de formation, de coworking et d’accompagnement des entreprises de la filière numérique. Lancé en 2018, le bâtiment doit être agrandi de 4 000 m2 supplémentaires à horizon 2026, pour une enveloppe financière prévisionnelle de 8,5 millions d’euros. L’un des objectifs est de "développer l’hybridation entre entreprises, start-up et étudiants".

Âgon Electronics mise 25 millions en Dordogne et en Corrèze

Le groupe Agôn Electronics (300 salariés), basé à Val-de-Louyre-et-Caudeau (Dordogne) et spécialisé dans les systèmes électroniques destinés à des applications dites "critiques" (contrôle des trains, aviation…) ambitionne de faire bondir son chiffre d’affaires de 50 à 77 millions d’euros d’ici 2026. Pour y parvenir il compte notamment sur Fabrications électroniques de Dordogne (FEDD), installé à Val-de-Louyre-et-Caudeau, et Phenix Électronique, situé à Lubersac en Corrèze. Deux sites sur lesquels le groupe prévoit d’investir 25 millions d’euros (10 millions d’euros en mobilier sur cinq ans et 15 millions d’euros en immobilier d’ici 2028), dont 11 millions d’euros dès 2023. Les deux entreprises permettront au groupe de répondre à l’explosion de la demande en cartes électroniques. Une première phase d’agrandissement de l’usine de FEDD est attendue en 2024, ainsi que l’extension de Phoenix Electroniques.

Le site de la FEDD à Sainte-Alvère en Dordogne — Photo : Claude-Hélène Yvard

Eurenco relocalise sa poudre de gros calibre à Bergerac

Le groupe Eurenco, fabricant de charges explosives pour l’Armée basé dans le Vaucluse, a annoncé relocaliser en France sa production de poudre de gros calibre. L’opération, estimée à 60 millions d’euros, est financée à hauteur de 10 millions d’euros par l’État et 50 millions par Eurenco dans le cadre de la montée en capacité de l’industrie de la Défense française et des mesures liées à l’économie de guerre. Une nouvelle chaîne de production complétera le site de Bergerac (Dordogne). Opérationnelle en 2025, elle est principalement destinée à la fabrication de poudre nécessaire à l’artillerie de 155 mm, dont sont équipés notamment les canons Caesar envoyés en Ukraine.

Zeiss Meditec voit grand avec son projet Lisbon à La Rochelle

Implanté à Périgny près de La Rochelle (Charente-Maritime), Zeiss Meditec, filiale du groupe allemand Zeiss spécialisée dans les implants intraoculaires, triple sa surface de production en espérant "au moins" tripler sa production d’ici 2030, avec une mise en service des nouveaux locaux dès 2024. Objectif : poursuivre sa croissance à l’international et intégrer la fabrication de produits actuellement issus d’un autre site du groupe. Au total, le projet "Lisbon" (qui comprend la construction des locaux, l’automatisation et l’augmentation de la production) se chiffre à 114 millions d’euros. Le nouveau bâtiment à lui seul va coûter 33 millions d’euros, auquel s’ajoutent 47 millions pour la partie process et équipements, à installer entre courant 2024 et début 2025. La Région et l’agglomération de La Rochelle apportent leurs aides, ainsi que l’État dans le cadre du plan France 2030.

Zeiss Meditec triple sa surface de production avec la construction de 14 000 m2 de bâtiments — Photo : Unanime Architectes

Airbus Atlantic pousse les murs à Rochefort

Le site Airbus Atlantic de Rochefort, qui emploie un millier de personnes pour produire des éléments de fuselage et des sièges (pilotes et passagers) d’avion, doit acquérir à l’automne 23 000 m2 sur la zone d’activité de l’Arsenal pour y construire 8 000 m2 de bâtiments supplémentaires (soit environ 10 % des surfaces actuelles de production de l’établissement), pour créer un nouveau hub logistique et un nouveau hall d’assemblage d’aérostructures, afin de sécuriser les livraisons des produits Airbus réalisés sur le site. Airbus Atlantic (ex-Stelia Aerospace, filiale d’Airbus) précise que l’acquisition des parcelles de terrain et les investissements prévus pour augmenter ses cadences de production représentent "plusieurs dizaines de millions d’euros".

Vaste plan à l’aéroport de Bordeaux

Depuis début 2023, l’aéroport de Bordeaux-Mérignac déroule son plan d’investissement de 240 millions d’euros annoncé sur cinq ans, dont 200 millions assumés par l’établissement. L’objectif : développer les services pour retrouver d’ici 2026 le trafic de 2019 (7,7 millions de passagers). La feuille de route prévoit notamment construction d’un nouveau bâtiment reliant les halls A et B (le chantier débutera en 2026), le remplacement du process industriel de gestion des bagages et la rénovation du terminal low cost Billi dont les plus gros travaux commenceront à la fin de l’été 2024. Environ 20 % du plan sont fléchés vers la décarbonation, avec des équipements photovoltaïques sur deux parkings et de la géothermie pour réduire la consommation de gaz de 40 % par rapport à 2019 à partir de 2025.

Toray s’offre une nouvelle ligne de production de fibre de carbone à 100 millions d’euros

Le groupe japonais Toray Carbon Fibers, premier producteur mondial de fibre de carbone (49 000 salariés), ajoute une ligne de production dans son usine d’Abidos (Pyrénées-Atlantiques) pour 100 millions d’euros. Elle sera capable de produire 1 000 tonnes par an pour des gammes diverses aux propriétés mécaniques destinées à l’aérospatial, au nucléaire et aux énergies renouvelables. La mise en fonction de la ligne est prévue en 2025 et doit générer 50 nouveaux emplois sur le site.

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