Positionnée sur la vente, l’installation et la maintenance de matériel de pesage, l’entreprise DPK Pesage compte poursuivre sa croissance en dépit d’un "petit marché, qui représente environ 500 millions d’euros en France, avec peu d’acteurs. Mais il est l’objet de mutations pouvant s’avérer porteuses", analyse le dirigeant Christophe Bague. La PME emploie 35 personnes sur six sites : en Champagne-Ardenne, au Nord de Paris, en Hauts-de-France et en Normandie. "Nous allons nous étendre dans l’Est ces prochains mois, pour répondre à des besoins identifiés. Nous poursuivrons ensuite la croissance sur les zones actuelles".
La stratégie de croissance de DPK Pesage repose moins sur l’expansion géographique que sur le lancement de nouvelles prestations, liées à l’exploitation de la donnée de pesage. La PME réalise un chiffre d’affaires de 5 millions d’euros, répartis de manière égale entre trois secteurs : les travaux publics, l’agriculture et l’industrie. 80 % de l’activité concerne la métrologie légale, c’est-à-dire les procédures de contrôle imposées par l’État pour garantir la fiabilité de certains instruments de mesure.
Une offre pour digitaliser le pesage
Christophe Bague a repris cette PME en 2021, après 25 ans dans la grande distribution, notamment chez Adeo (Leroy Merlin). "Depuis, j’observe le marché : la transmission de la donnée de pesage reste assez archaïque : cela se fait encore souvent avec un cahier à spirale ou un ticket agrafé…" Le dirigeant a donc décidé de créer une nouvelle société, baptisée Track Data et basée elle aussi à Calais. "Son métier sera d’interfacer les systèmes de pesage avec les logiciels ERP des entreprises."
Autrement dit, Track Data va faire entrer le digital dans le monde du pesage, introduisant au passage la notion de traçabilité. "À terme, nous travaillerons aussi sur la maintenance prédictive, car une panne de balance ou d’un pont-bascule se traduit par un arrêt de production…". Cette solution va être développée avec des écoles d’ingénieurs et deux alternants vont être recrutés. "Ensuite, selon la croissance, nous devrons peut-être externaliser les développements". Pour l’heure, le lancement de Track Data est à 100 % autofinancé.
Vers la location de matériel
DPK Pesage développait déjà en interne des logiciels spécifiques liés au pesage, à la demande des clients. Track Data reprend cette activité, tout en apportant une prestation supplémentaire aux clients de DPK Pesage, via la digitalisation. La jeune entreprise trouvera également sa propre clientèle, sur un périmètre plus large. "Nous démarrons un accompagnement à l’international avec CCI France, en visant les pays frontaliers".
L’activité de Track Data devrait par ailleurs dynamiser celle de DPK Pesage : "Comme il est compliqué de digitaliser du matériel de pesage de plus de dix ans, la vente de matériel neuf devrait augmenter pour DPK Pesage, accompagnant ainsi ces prestations informatiques". Le dirigeant veut enfin se lancer dans la location de matériel de pesage, une activité qui pourrait représenter autant que la vente d’ici trois à cinq ans. Quant aux prévisionnels de chiffre d’affaires, le dirigeant reste prudent et discret, en raison de problèmes de recrutement pour DPK Pesage et de pénurie de développeurs pour Track Data. "Cela nous freine. Il faut trouver la bonne adéquation entre ce que l’on vend et notre capacité à le réaliser".
