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Le fabricant de coffres forts Carriquiry poursuit son internalisation et repense sa stratégie territoriale
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Le fabricant de coffres forts Carriquiry poursuit son internalisation et repense sa stratégie territoriale

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Le palois Carriquiry vient investir 1,2 million d’euros pour internaliser sa production de portes blindées et de matériel de sécurité, ainsi que pour se positionner en sous-traitant dans un territoire en demande. La PME envisage aussi de reprendre le négoce et n’oublie pas son activité pesage.

Virginie et Mickaël Castets ont repris la société Carriquiry en 2020 — Photo : Carriquiry

Carriquiry Sécurité, fabricant de portes blindées et de matériel de sécurité, poursuit sa nouvelle stratégie d’internalisation de sa production avec l’acquisition cette fin d’année d’une nouvelle machine de découpe laser pour son usine de Pau. Un investissement de 1,2 million d’euros, pour lequel Carriquiry Sécurité a reçu une aide de la Région Nouvelle-Aquitaine à hauteur de 219 000 euros. Jusqu’ici, Carriquiry sous-traitait la découpe dans le département limitrophe des Hautes-Pyrénées, une étape non sans conséquences sur les délais de livraison. "Nous mettons en place un service dédié qui va nous permettre une meilleure réactivité, souligne Mickaël Castets, le président de la société, en cours de transformation de SARL à SAS. On va également créer une activité de sous-traitance pour proposer de la découpe sous 72 heures, car le besoin territorial est très important", ajoute-t-il.

Changer d’échelle

Mickaël Castets et son associée et épouse Virginie Castets ont repris Carriquiry en 2020, séparée depuis en deux entités, Carriquiry Pesage et Carriquirry Sécurité. Mickaël avait commencé à y travailler plus de 15 ans auparavant, dès l’âge de 16 ans, et était rentré au capital en 2015 via le groupe Castets, lorsque Jean-Louis Carriquiry était encore à la tête de la PME. Créée en 1951 par la famille Carriquiry, l’entreprise était alors un petit atelier spécialisé des instruments de pesage, avant que son activité ne soit étendue au domaine de la sécurité, du coffre-fort à la porte blindée.

La PME a investi 1,2 million d’euros dans une machine de découpe laser, qui doit lui permettre à la fois d’internaliser sa production et d’alimenter un marché local en demande de sous-traitance — Photo : Carriquiry

Après l’acquisition, Mickaël et Virginie Castets ont repensé la stratégie globale de Carriquiry en dénonçant le bail de l’atelier afin de faire construire en 2021 une véritable usine de production à Pau : un bâtiment de 3 300 m2 sur un terrain de 3 hectares, pour un montant de 3,2 millions d’euros investi en fonds propres, venu s’ajouter au prix d'achat de la société d’environ 2 millions d’euros.

"L’ambition est de réinternaliser un savoir-faire français", explique Virginie Castets, directrice générale du groupe. La création de cet outil de production a permis de remplacer la majeure partie de l’activité de négoce par celle de production de portes blindées et autres éléments de sécurité, expliquent les dirigeants. La société devrait obtenir la certification ISO 9001 d’ici la fin de l’année.

L’innovation en ligne de mire

Cette nouvelle stratégie semble jusqu’à présent gagnante au regard du chiffre d’affaires passé de 2 millions d’euros en 2022 à 3,4 millions d’ici fin 2023. Les dirigeants espèrent atteindre 4,5 millions d’euros à horizon 2025 grâce également à la reprise de l’activité de négoce, de l’achat-revente de produits lourds avec de "meilleures marges".

Ils comptent aussi sur la commercialisation d’un pont-bascule innovant d’ici la fin de l’année, pour renforcer Carriquiry Pesage. Un projet dans la lignée de la stratégie globale : "proposer des innovations avec des produits made in France pour être moins dépendants des marchés extérieurs", résume Mickaël Castets.

Pau # Industrie # Investissement industriel # PME # Made in France