Des alliances à tous les étages pour le bailleur social Mésolia
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Des alliances à tous les étages pour le bailleur social Mésolia

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Producteur d'habitat social depuis cinquante ans, Mésolia gère aujourd'hui 21 000 logements en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie. Dans un contexte de réforme du logement social en France et pour poursuivre son développement, l'opérateur joue la carte de la coopération.

Au sein du quartier Ardillos, à Mérignac, Mésolia développera des logements spécifiques pour personnes lourdement handicapées. Leur livraison est prévue début 2021 — Photo : © P Rousse

Sommés de faire des économies, les bailleurs sociaux rivalisent de créativité pour poursuivre leur développement. La baisse des aides au logement supportée par les bailleurs sociaux et la hausse de la TVA à 10 % pour les logements neufs ont représenté une ponction de 1,5 milliard d’euros pour la seule année 2018, « soit un impact de 7 millions d’euros par an pour nous », selon Emmanuel Picard, directeur général du bailleur social Mésolia (245 salariés, 121 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018), basé à Bordeaux. Aux impératifs édictés par la loi de finances 2018 venaient s’adjoindre les attentes de la loi Elan, « loi logement » de novembre 2018 qui prévoit notamment le regroupement des organismes HLM selon leur taille et leurs revenus.

Dès 2014, semblant anticiper les rapprochements forcés, Mésolia a fait le choix d'accélérer son développement en fusionnant avec les deux filiales Périgordia et Soliance habitat, puis par les rachats de la Société française des habitations économiques (SFHE) Midi-Pyrénées et de la Société d’économie mixte immobilière de Bruges (Semib). Ces opérations réalisées, Mésolia gère aujourd’hui 21 000 logements dans 240 communes de Nouvelle-Aquitaine et d’Occitanie, avec 2 800 logements inscrits dans son cycle de production.

Réaffirmer le rôle du logement social

« Les regroupements consécutifs à la loi Elan fabriquent des mastodontes. Le risque est de s’éloigner des problématiques des territoires et des besoins des ménages, notamment les plus fragiles », prévient Emmanuel Picard. Pour coller aux attentes locales, le bailleur développe des coopérations tous azimuts : auprès d’associations qui œuvrent dans les quartiers prioritaires « politique de la ville » et des publics fragiles : familles monoparentales, personnes handicapées, migrantes… « Le gouvernement et les Français questionnent le rôle du logement social. Il est important que nous réaffirmions le contrat que nous avons avec la société. Au sortir de la guerre, celui-ci était connu de tous : l’accès à l’hygiène, au confort, la sortie des bidonvilles. Ma conviction est que le logement est un déterminant de santé. Nous devons le faire savoir et retisser des liens avec nos publics ». L’alliance récente conclue entre le groupe Arcade – actionnaire de Mésolia à parité avec le Toit Girondin – et le géant mutualiste de protection sociale Vyv pour former le groupe Arcade-Vyv éclaire cette attention portée à la santé des locataires.

Les offices publics jouent le jeu

S’il n’est plus question de fusion, la recherche d’efficacité passe désormais par des coopérations et la mise en commun de services et de charges. Après la contractualisation d’une société anonyme de coordination avec l'office public de l'habitat de Bordeaux Métropole Aquitanis, Mésolia annonce la création d’un groupement d’intérêt économique (GIE) avec l’office public Tarn-et-Garonne Habitat. « Ce GIE de moyens nous permet de constituer une communauté d’intérêts de 45 000 logements, se félicite le directeur général. Nous ne poursuivons pas des objectifs de gigantisme, nous voulons montrer que d’autres voies sont possibles. »

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