Derniers préparatifs avant la fusion des ports de Paris, Rouen et Le Havre
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Derniers préparatifs avant la fusion des ports de Paris, Rouen et Le Havre

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La fusion des ports de Paris, Rouen et Le Havre a connu un coup d’accélérateur avec la nomination d'un directeur général préfigurateur du futur Grand port maritime d’État Haropa. Le projet, qui semble à présent faire consensus, a cependant vu Le Havre décrocher le siège du futur établissement au grand dam de la communauté portuaire rouennaise.

Le siège du futur Grand port maritime d’État Haropa devrait se situer au Havre, suite à l’annonce officielle du gouvernement fin octobre — Photo : R.Q

Missionné par le Premier ministre Jean Castex comme directeur général préfigurateur à la fusion du futur Grand port maritime d’État Haropa, Stéphane Raison, jusqu’ici président du directoire et directeur général du Grand Port Maritime de Dunkerque, a pris ses fonctions le 16 novembre.

Cette nomination vient relancer la dynamique du processus de fusion des ports du Havre, de Rouen et de Paris au sein d’une nouvelle entreprise publique, le Grand port maritime d’État Haropa, dont Stéphane Raison prendra la direction lors de son officialisation annoncée pour le 1er juin 2021.

Un siège au Havre

On sait maintenant que cet établissement aura son siège au Havre, suite à l’annonce officielle du gouvernement fin octobre. Au grand dam de Rouen qui abritait celui du groupement d'intérêt économique (GIE) Haropa depuis sa constitution. Christian Boullocher, président de l’Union Portuaire Rouennaise (UPR), et Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et patron de la Métropole Rouen Normandie, avaient pourtant fait valoir à l’unisson le caractère éminemment multimodal de l’activité portuaire de la métropole rouennaise et l’atout de sa centralité au sein du vaste ensemble qui va être constitué. « Rouen doit être respectée. Sans Rouen et sa Métropole, il n’y a pas d’Axe Seine possible », préviennent les Rouennais, qui souhaitent notamment voir l’un des leurs porté à la présidence du futur Établissement public.

Sur la base des travaux de la mission de préfiguration conduite par Catherine Rivoallon (nommée à la présidence de Ports de Paris), Stéphane Raison va maintenant « affiner les orientations du projet stratégique à l’horizon de cinq ans et finaliser les propositions d’organisation institutionnelles ». Le tout avec le concours des directeurs généraux des trois établissements concernés : Pascal Gabet à Rouen, Baptiste Maurand au Havre, et Antoine Berbain à Paris.

Un dossier éminemment politique

L’arrivée de Stéphane Raison sur l’Axe Seine marque la reprise en main par les pouvoirs publics d’un dossier aussi ambitieux économiquement que délicat socialement. Sur le papier, le nouvel ensemble portuaire concerne 130 000 emplois et pèse 120 millions de tonnes de trafic annuel maritime et fluvial. Il bénéficiera d’une capacité supplémentaire d’investissement de 175 millions d’euros apportés par le plan de relance.

Ce projet de fusion portuaire qui semble maintenant faire consensus a essentiellement été porté par la puissante communauté portuaire havraise fédérée autour de l’Union Maritime et Portuaire (Umep), que préside Michel Segain. Celle-ci a bénéficié du soutien de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, redevenu maire du Havre, qui l’avait annoncée lors des Assises de la Mer au Havre en novembre 2018. Michel Segain attend impatiemment la prochaine édition du Comité Interministériel de la Mer (Cimer), qui devrait avoir lieu en janvier 2021, et qu’on y annonce, notamment, une gouvernance du nouvel Établissement public mettant véritablement le secteur privé « dans le cœur du réacteur ».

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