Déconfinement : ce que prévoit le gouvernement pour les entreprises
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Déconfinement : ce que prévoit le gouvernement pour les entreprises

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Le Premier ministre Jean Castex a détaillé le 26 novembre les mesures d’allègement du confinement annoncées par le chef de l’État. Calendrier pour les réouvertures de commerce, aides financières : voici ce que prévoit le gouvernement pour les entreprises.

Tous les commerces, comme ceux du centre commercial Muse à Metz, vont pouvoir rouvrir le 28 novembre en respectant un protocole sanitaire renforcé — Photo : Ioanna Schimizzi - Le Journal des Entreprises

Protocole sanitaire renforcé : 8 mètres carrés par client en boutique

Petits commerces et artisans vont rouvrir le samedi 28 novembre au matin, « avec un protocole sanitaire renforcé », précisé par le Premier ministre Jean Castex. Les boutiques devront ainsi assurer « une jauge de 8 m² par client », rapportée à la surface de vente totale (mobiliers, étals et rayonnages n’entrent plus dans le calcul). Précision : « Cette jauge ne s’appliquera qu’aux clients », les salariés ne seront pas comptabilisés dans le calcul. Enfin, la jauge sera appréciée « avec bon sens ». Par exemple, « lorsqu’un couple ou un parent avec enfant entre dans un commerce, ils compteront comme une seule personne », a indiqué le ministre délégué aux PME, Alain Griset.

Autre contrainte : les commerces de plus de 400 m² devront prévoir un système de comptage pour garantir le respect de la jauge.

Dans les commerces comme ailleurs, les règles de distanciation et les gestes barrières restent indispensables : gel hydroalcoolique à disposition à l’entrée du commerce, sens de circulation unique quand c’est possible, renouvellement de l’air, soit en ouvrant régulièrement portes et fenêtres, soit par un système d’aération mécanique…

Commerces : ouverture possible jusqu’à 21h

« Pour éviter des flux trop importants pendant les fêtes de fin d’année, les commerçants pourront étendre leurs horaires d’ouverture jusqu’à 21h, indique Alain Griset. Nous faciliterons par ailleurs les dérogations pour l’ouverture des commerces le dimanche. »

Auto-écoles et agences immobilières reprennent du service

Bonne nouvelle, d’autres secteurs vont également relever le rideau. Dans les auto-écoles les jeunes reprendront les cours de conduite. En revanche, l’apprentissage du Code de la route continuera de se faire à distance. Dans l’immobilier, les visites seront autorisées, pour les professionnels comme pour les particuliers. De même pour les services à domicile. À chaque fois dans le respect du protocole sanitaire.

Salles de spectacles et cinémas : rideau levé le 15 décembre

À partir du 15 décembre, « sous réserve de l’évolution positive de la situation sanitaire », salles de cinéma, de spectacle et musées pourront ouvrir leurs portes, dans le respect des conditions sanitaires élaborées lors du couvre-feu. « Toutefois, une tolérance sera permise pour que les spectateurs de séances finissant à 21 h puissent rentrer sereinement chez eux », annonce la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot. Les billets de cinéma ou de théâtre feront office de « sauf-conduit » à présenter en cas de contrôle après le couvre-feu.

Restaurants fermés jusqu’au 20 janvier au moins

« Il s’agit d’une décision extrêmement difficile à prendre, mais elle est nécessaire […] Ces établissements restent des lieux de contamination virale élevée […] », a déclaré Jean Castex à propos des restaurants. Il s’engage à « fortement accompagner les professionnels de ce secteur ». Notamment financièrement. Pour les patrons de bars, pas de calendrier précis de déconfinement pour l’instant. Ils resteront eux aussi au moins fermés jusqu’au 20 janvier. Et quid des discothèques ? « On ne peut pas les laisser tomber, c’est une question d’éthique », assure Jean Castex, indiquant qu’elles bénéficieront du fonds de solidarité rénové. Mais sans dire combien de temps celles-ci demeureront closes. « Jusqu’à quand ? Je ne peux pas répondre à cette question… », a-t-il déclaré.

Pas de ski dans les stations françaises

Concernant les stations de ski, l’État exclut une ouverture pour la période de Noël, au vu de la circulation épidémique, mais aussi de la situation des hôpitaux dans les régions concernées. « Mais, il sera loisible à tous de se rendre dans ces stations pour profiter de l’air pur de nos belles montagnes, des commerces, hors bars et restaurants, qui seront ouverts. Simplement toutes les remontées mécaniques et les équipements collectifs seront fermés au public », a ajouté Jean Castex. Le Premier ministre évoque des discussions en vue d’indemniser les pertes de recettes. En espérant que l’amélioration de la situation sanitaire permette une ouverture plus large en janvier…

10 000 euros d’aide ou 20 % du chiffre d’affaires compensé

Qu’en est-il des aides ? Les commerces qui rouvrent à partir du 28, après quatre semaines de fermeture, bénéficieront de l’aide au titre du fonds de solidarité : jusqu’à 10 000 € de compensation de perte de chiffre d’affaires pour novembre. « Cette demande pourra être faite dès le 4 décembre. Elle sera simple, les paiements seront rapides », assure le ministre délégué aux PME.

Ce fonds de solidarité « qui répond aux besoins des petites entreprises » évoluera « à partir de décembre », annonce Jean Castex, pour s’adapter à des sociétés de taille plus importante. Ainsi, les entreprises restant fermées administrativement à cause du confinement pourront recevoir chaque mois 10 000 €, ou bien, si c’est plus avantageux, une compensation représentant 20 % du chiffre d'affaires réalisé sur la même période l’année précédente. Cela concernera notamment les restaurants, les bars, les discothèques et les salles de sport.

Aide aux professionnels du tourisme et de l’événementiel

Reste le problème des établissements qui ne sont pas administrativement fermés, mais dont l’activité est directement et fortement impactée par les mesures de restriction sanitaire : hôtels, entreprises du tourisme ou de l’événementiel. Ces entreprises pourront également bénéficier du Fonds de solidarité, « dès lors que leur chiffre d’affaires s’est réduit d’au moins de moitié, avec un niveau d’aide qui se situera entre 15 et 20 % selon le niveau de baisse de chiffre d'affaires subi », indique-t-on du côté du gouvernement. Pour des secteurs comme la restauration ou l’événementiel, « une aide exceptionnelle » de 900 € par mois a aussi été décrétée pour soutenir les saisonniers et les intermittents.

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