Coronavirus : l'État donne des garanties aux entreprises exportatrices
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Coronavirus : l'État donne des garanties aux entreprises exportatrices

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Si le coronavirus met à mal le commerce international depuis plusieurs semaines, pas question, pour le gouvernement, de lâcher l’export. Le ministère de l’Économie met en oeuvre un éventail de mesures pour les entreprises engagées à l’international. Au programme, une extension des garanties que l’État leur apportait déjà par le biais de différents dispositifs.

Malgré les nuages qui s'amoncellent au-dessus du commerce international, le ministère de l'Économie annonce un renforcement de plusieurs dispositifs d'aide à l'export (Cap Francexport, Bpifrance Assurance Export, Assurance Prospection...) — Photo : Markus Distelrath - Pixabay

À Bercy, les plans d’aide se suivent presque aussi vite que les jours se succèdent en ces temps de pandémie. Après avoir déclenché une palette d’actions à destination de tous les entrepreneurs, le ministère de l’Économie lance désormais des mesures ciblées par typologie d’entreprises. Après les TPE et indépendants (fonds de solidarité), après les start-up (plan de 4 milliards d’euros), c’est au tour des exportateurs de bénéficier des remèdes du gouvernement.

Un plan pour maintenir les parts de marché

Avec l’annonce de ce plan de soutien à l’export, le gouvernement espère aider toutes les entreprises frappées de plein fouet par le ralentissement du commerce international. Et de citer, en particulier, les secteurs de la viticulture, l’automobile et le luxe.

Sur le fond, l’objectif poursuivi varie peu de celui affiché depuis l’irruption du Covid-19 en France. Elle consiste à préserver la trésorerie des entreprises aujourd’hui, pour s’assurer de leur rebond demain. Or, à l’international, il est d’une impérieuse nécessité de préparer dès à présent l’après-coronavirus, avance le ministre de l'Économie Bruno Le Maire.

« À la sortie de la crise, chaque pays va vouloir récupérer des parts de marché le plus vite possible pour redresser son économie. Ne s’en sortiront que ceux qui auront anticipé. » Pour y parvenir, Bercy entend donc jouer sur des leviers existants, dans l’espoir de maintenir « la capacité d’exportation » de la France et éviter « la casse économique dans des secteurs stratégiques » du pays.

Trois mesures pour les exportateurs

Au total, Bercy a annoncé trois mesures directes aux entreprises exportatrices et à leurs partenaires (banques et assurances). Elles consistent à étendre les garanties qui leur sont attribuées par l’État, à travers différents dispositifs déjà en place.

• L’Assurance Prospection allongée

Allongement de la durée des contrats : Les entreprises disposant d’une Assurance Prospection en cours d’exécution gagnent une année de couverture supplémentaire. Les contrats passent donc à trois ou quatre ans, selon les cas. Ce dispositif permet à une entreprise, qui n’aurait pas suffisamment vendu dans une zone géographique donnée, de couvrir une partie de son budget de prospection.

• Les cautions et préfinancements des projets d’export facilités

Bercy fait évoluer les conditions de l’offre Bpifrance Assurance Export à destination des établissements de crédit qui soutiennent les entreprises exportatrices.

Extension de la couverture publique : Les PME et ETI vont pouvoir bénéficier de garanties « jusqu’à 90 % des engagements de cautions émis et déclarés (assurance caution export) ou des préfinancements mis en place (garantie des préfinancements) ». C’était 80 % jusqu’à présent. Pour les autres sociétés, la garantie passe de 50 % à 70 %.

Allongement de la durée de validité des accords de garanties des préfinancements export : Elle passe de quatre à six mois, ce qui donne aux banques un délai supplémentaire pour mettre en place ces crédits de préfinancement. L’État espère ainsi faciliter le déblocage des fonds au profit des entreprises.

• Le dispositif Cap Francexport élargi

Il s’agit cette fois de renforcer la garantie de l’État autour de l’assurance-crédit sur les créances export de court terme (moins de deux ans). Ces mesures étaient déjà connues - elles avaient été annoncées juste avant le vote du projet de loi de finances rectificative. Elles visent à aménager le dispositif Cap Francexport, lancé il y a 18 mois par les pouvoirs publics et les assureurs privés.

Extension géographique : À l’origine, Cap Francexport se limitait à 17 pays jugés à risque. Désormais, l’ensemble de la planète est couvert, « incluant les États de l’Union européenne et les membres de l’OCDE », précise le ministère de l’Économie.

Extension financière : Le plafond réassurable par l’État est doublé, pour atteindre 2 milliards d’euros.

Extension assurantielle : La réassurance publique va désormais se jouer à deux niveaux, explique Bercy par communiqué de presse : « L’État réassurera, via Bpifrance, les assureurs privés […] en complément de [leur] couverture, ou pour permettre le maintien d’une couverture sur les clients plus difficilement assurables. »

Un accompagnement à l’export qui perdure

Pandémie ou pas, crise ou non, les structures publiques d’aide à l’export restent mobilisées, assure Bercy.

Information renforcée

Réunis sous la bannière « Team France Export », Bpifrance, Business France et les CCI promettent des moyens renforcés à destination des entreprises. Au programme, « une nouvelle offre d’information gratuite sur l’évolution des marchés étrangers », à l'image de cette carte qui résume la situation économique de 60 pays touchés par le coronavirus, ou encore « des webinaires d’informations géographiques, sectoriels et thématiques ».

Par ailleurs, en cas de questions à poser sur l’international, Bercy renvoie vers les guichets régionaux de la Team France Export ou le numéro gratuit ouvert par Business France, le 04 96 17 25 25.

Outils maintenus

Enfin, le ministère de l’Économie rappelle que « les outils de soutien financier à l’export demeurent pleinement disponibles ». Au cas où certaines entreprises françaises auraient, même pendant la crise du coronavirus, des projets à l’export à poursuivre.

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