L’entreprise rennaise Bretagne Limousine effectue du transport haut de gamme par chauffeur privé depuis 2003. Elle s’adresse essentiellement à une clientèle de touristes étrangers via des agences de voyages ou tour operators, mais aussi à des équipes de films pour des tournées d’avant-premières. Avec la crise liée au coronavirus et l’annulation de tout événement, l’activité s’est brutalement arrêtée et le chiffre d’affaires est proche de zéro en mars et avril. Une autre société de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), GBN Transports (agences à Rennes et Brest), connaît le même sort. Elle met habituellement à disposition ses véhicules minivans avec chauffeurs pour des rendez-vous d’affaires, des séminaires, des déplacements privés, des prestations touristiques, par exemple. Le confinement a aussi relégué ses véhicules au garage, faute de réservations de déplacements.
Nouvelle stratégie et nouvelle cible
Les deux sociétés ont sollicité les aides d’urgence de l’État mais elles voudraient bien, aussi, retrouver un niveau d’activité satisfaisant. Elles ont décidé d’allier leurs forces et leur stratégie pour sortir de la crise et proposer une alternative aux transports en avion ou en train qui s’annoncent compliqués. « Nous ne nous voyons pas comme des concurrents, car nous avons des typologies de clientèle très différentes avec des budgets différents. Il nous arrive déjà régulièrement de faire appel l’un à l’autre pour certaines prestations », explique William Lesaffre, dirigeant de Bretagne Limousine (3 collaborateurs ; 350 000 € de CA). Aujourd’hui, puisque le tourisme et l’événementiel sont encore à l’arrêt, GBN et Bretagne Limousine s’adressent ensemble à un public de dirigeants d’entreprises. « Nous travaillions déjà un peu avec une clientèle d’affaires. Elle devient notre cible principale, annonce Maxime Guibon, qui dirige GBN avec son père Patrice Guibon (CA 2019 : 105 000 €). Nous leur proposons un service business. En minicar, il est possible de bénéficier du wifi et d’un espace salon pour travailler à plusieurs. Des atouts pour des dirigeants qui auront besoin de retourner voir leurs clients ou leurs différents sites par exemple, sans perdre de temps. » Pour coller aux mesures de sécurité actuelles, les véhicules peuvent passer de 9 à 6 passagers (en minivan) ou de 16 à 10 en minicar pour respecter la distanciation sociale.
Un guide de bonnes pratiques
Bretagne Limousine et GBN Transport ont donc adapté leurs véhicules (berlines, minivans et minicars de luxe) aux exigences sanitaires actuelles. Outre les réglementations devenues obligatoires (masques pour chauffeur et passager, pas de passager à l’avant, désinfection entre chaque client…), les deux entreprises ont équipé leurs véhicules de parois vitrées sur-mesure entre les espaces conducteur et passagers. Elles ont investi dans des produits de désinfection certifiés et réfléchissent à mettre en place la décontamination par nébuliseur. « Nous avons aussi édité un guide des bonnes pratiques pour nos conducteurs et sous-traitants éventuels, afin que l’ensemble de nos mesures soient respectées », ajoute William Lesaffre, puisque chacune des sociétés est amenée à mettre à disposition ses chauffeurs à l’autre.
