Quinze années d’expérience dans le secteur du conseil en ressources humaines et du recrutement auront permis à Céline Magrini d’aboutir à un constat : "Dans mon métier, je diffusais des annonces, mais je recrutais grâce au bouche-à-oreille. Et je n’avais pas de solution qui digitalise et organise cette pratique courante et qui permette aussi à l’entreprise de sortir de son propre cercle d’influence."
Les bases du concept de Coopt and Smile sont posées : la start-up, lancée en janvier 2022, vient de mettre en ligne depuis Nancy une plateforme de recrutement collaboratif, qui met en relation une entreprise et un candidat grâce à un tiers de confiance, le "coopteur".
40 % de prime à la cooptation
Concrètement, quand une entreprise va déposer une offre d’emploi sur la plateforme Coopt and Smile, elle va aussi fixer le coût de son recrutement. Le coopteur qui trouve le bon candidat touche 40 % de la prime et la plateforme 40 %. "Derrière, il y a un partage qui s’opère en fonction des actions qui ont pu être réalisées pour aboutir au recrutement. L’idée, c’est vraiment d’encourager le travail collaboratif", détaille la présidente Céline Magrini.
Sans aucune communication, 48 heures après la mise en ligne de la plateforme, une quinzaine d’entreprises, de la PME locale au grand groupe, ont engagé 251 000 euros chez Coopt and Smile. "L’objectif est d’atteindre le million d’euros avant fin mai", dévoile l'entrepreneuse, qui va maintenant consacrer son énergie à convaincre des coopteurs de s’engager sur la plateforme.
Renforcer les capitaux propres avant de lever des fonds
Lancée avec 50 000 euros de capital, Coopt and Smile appartient à 51 % à Céline Magrini, 24,5 % à Yannick Sausse et 24,5 % à Michael Damasio, deux entrepreneurs issus du marché du recrutement ayant décidé d’investir à titre personnel. D’ici à la fin de l’année, la start-up veut lever entre 1,5 et 2 millions d’euros. "Beaucoup d’intervenants sur le marché ont perçu le potentiel du projet et veulent investir tout de suite", détaille Céline Magrini, qui a pour l’instant repoussé toutes les offres pour conserver la main sur le développement de la plateforme. Avant de boucler une première levée de fonds, elle veut renforcer les fonds propres de sa start-up de 300 000 euros, comptant sur Bipfrance et les dispositifs régionaux de distribution de prêts d’honneur.
Après la phase de modélisation sur le Grand Est et le Luxembourg, Coopt and Smile veut se déployer rapidement à l’échelle du territoire français puis, dès 2023, en Belgique et en Suisse. Une stratégie qui va demander d’embaucher rapidement six personnes au marketing, au commerce, et pour assurer le développement d’une application mobile. "D’ici trois ans, l’entreprise ne pourra pas être valorisée en dessous de 10 millions d’euros. Ou alors c’est qu’on a échoué", assure Céline Magrini, qui estime que l’activité de Coopt and Smile sera rentable "dès la fin du deuxième exercice".
