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Cool Roof France en hypercroissance grâce à sa peinture réflective
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Cool Roof France en hypercroissance grâce à sa peinture réflective

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Alors que les pics de chaleur succèdent aux pics des prix de l’énergie, l’entreprise finistérienne Cool Roof France séduit de plus en plus de clients avec sa peinture réflective qui agit comme un bouclier thermique et permet de réduire sa facture énergétique. En hypercroissance, elle vient d’intégrer la première promotion de la French Tech 2030.

Cool Roof France a notamment traité le toit de la Cité du vin, à Bordeaux — Photo : Cool Roof France

Recouvrir les toits des bâtiments d’une peinture réfléchissante pour les protéger de la chaleur et du froid et réduire ainsi leur consommation énergétique. C’est au retour d’un voyage aux États-Unis que Frédéric Lachèvre, le gestionnaire du bâtiment qui abrite l’hypermarché Leclerc de Quimper, a décidé d’importer le concept de "cool roofing" en France, où ce procédé pourtant très répandu autour du bassin méditerranéen était encore méconnu. En 2015, avec le soutien de la Technopole Quimper Cornouaille et de Quimper Agglomération, il crée Cool Roof France à Quimper avec deux associés : Roland Soun, thermicien frigoriste de la société brestoise A.Therm et Ronan Caradec, le PDG de la société Madec Électricité, à Landerneau.

Une diminution moyenne de 6 °C dans les bâtiments traités

Après avoir injecté 900 000 euros en R & D et testé leur recette directement sur le toit de l’hypermarché quimpérois, les trois associés ont entièrement revisité ce concept millénaire pour mettre au point une peinture réflective innovante intégrant notamment de la poudre de coquilles d’huîtres. "Elle agit comme un bouclier thermique qui renvoie la chaleur du soleil en été", détaille Julien Martin-Cocher, directeur général adjoint de l’entreprise qui emploie actuellement 25 salariés et prévoit trois recrutements d’ici la fin de l’année dans son nouveau siège du Faou.

Cool Roof France dispose de son propre laboratoire afin de mettre au point ses formules de peintures réflectives — Photo : Jean-Marc Le Droff

"C’est une peinture très technique qui ne contient aucun polluant. Elle est produite à 100 % en France, et nous utilisons au maximum des ingrédients d’origine naturelle. Nous avons également décliné notre recette afin de créer une gamme de peintures qui soient également adaptées aux murs et aux vitrages". Résultat : une chute de température d’environ 6 °C à l’intérieur des bâtiments traités.

"Avec les prix aux alentours de 20 à 25 euros HT du mètre carré fourni et posé, les gains sur la climatisation et en matière de confort intérieur permettent un retour sur investissement entre 2 et 5 ans", reprend Julien Martin-Cocher. Un gain qui se fait également au niveau du bilan carbone. "Notre peinture reste efficace une vingtaine d’années, et ne coûte que 4 kg de CO2 par mètre carré à produire pour réaliser ensuite une économie de 2 kg de CO2 par mètre carré et par an", détaille le DGA, qui rappelle que la climatisation représente 4 à 5 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

Un million de mètres carrés de toits traités d’ici la fin de l’année

"Nous avons tous constaté la hausse des températures et de l’ensoleillement cet été. Nous devons impérativement nous adapter rapidement et les peintures Cool Roof France font partie de la solution", souligne de son côté Ronan Caradec, le directeur général de l’entreprise qui vient d’investir plusieurs dizaines de milliers d’euros pour compléter son laboratoire. "Utiliser des revêtements réfléchissants sur des toits équipés en panneaux photovoltaïques constitue une réponse durable et écologique à ce défi".

Julien Martin-Cocher, directeur général adjoint de Cool Roof France — Photo : Jean-Marc Le Droff

Des arguments qui séduisent de plus en plus de clients, à l’heure où le coût de l’énergie, la lutte contre le dérèglement climatique et la préservation de l’environnement sont devenus des enjeux de société majeurs. Pour preuve : en hypercroissance, Cool Roof France multiplie les chantiers. "Cet été, nous avons franchi le cap des 500 000 m2 de toits traités, principalement en France, mais aussi ailleurs en Union Européenne et en Afrique. Et nous allons quasiment doubler ce chiffre d’ici la fin de l’année", confie Julien Martin-Cocher qui, pour des raisons stratégiques, préfère rester discret sur le chiffre d’affaires exact de l’entreprise. Un seul indice : "il se compte en millions d’euros, et double chaque année".

Labellisé Solar Impulse et lauréat de French Tech 2030

Des arguments qui, couplés au statut d’entreprise sociale et solidaire adopté par Cool Roof France, ont également attiré l’attention de Team for the planet, une holding investissant dans le domaine de la lutte contre le changement climatique, et qui est montée au capital de l’entreprise à hauteur de 500 000 € l’année dernière. Labellisé Solar Impulse depuis 2019 et soutenue par la Région Bretagne, Bpifrance ou encore le ministère de la Transition Écologique, Cool Roof France vient par ailleurs d’intégrer la première promotion de French Tech 2030.

Pour séduire de nouveaux clients, Cool Roof France a notamment mis en ligne l’une de ses recettes en open source. "Ça leur permet de tester notre peinture en condition réelle durant environ un an, avant de faire appel à nos services pour une application plus pérenne", explique Julien Martin-Cocher. "Pour conserver notre position de leader, nous misons notamment sur la pédagogie et l’accompagnement de nos clients, et sur le fait de continuer à maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur, depuis la formulation jusqu’à la vente et l’application", conclut le directeur général adjoint.

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