L’entreprise plérinaise Constructions Bois EMG s’est spécialisée dans les gros chantiers depuis sa création en 1993. Une expertise que la PME bretonne spécialisée à l’origine dans la construction de charpentes en bois a enrichie en se diversifiant.
L’entreprise a connu un développement "barreau par barreau", comme le précise Michel Jouannet, président du conseil de surveillance. Sa croissance est progressive et régulière depuis 20 ans, le chiffre d’affaires étant passé de 8,7 millions d’euros en 2003 à 20,4 millions d’euros en 2022.
La croissance de l’activité a nécessité différentes extensions du site de production. Il est ainsi passé de 1 500 mètres carrés couverts en 1999 à 10 000 mètres carrés aujourd’hui, répartis pour moitié en lieu de stockage et en atelier de production. Un espace qui lui permet maintenant de réaliser la majorité des produits finis ou semi-finis en atelier, avant d’être montés sur le chantier. "La charpente bois industrielle préfabriquée nous permet de gagner en compétitivité car une heure d’atelier coûte beaucoup moins cher qu’une heure de chantier et le contrôle qualité se trouve facilité", note Olivier Marot, directeur général de la PME.
17 collèges
L’année 2012 a marqué un tournant pour l’entreprise qui a alors remporté son premier appel d’offres pour un établissement scolaire. Désormais, "ce type de dossiers de plus d’un million d’euros tire notre activité", poursuit le dirigeant.
Depuis cette date, la construction de 17 collèges, principalement dans les Côtes-d’Armor, a été confiée à la PME. La dernière, celle du collège Prévert à Guingamp, va bientôt débuter et a la particularité d’être isolée avec de la paille. Montant de ce marché pour l’entreprise : 3,6 millions d’euros.
Pluridisciplinarité
Mais ce qui a surtout permis à la société de connaître une croissance continue ces dernières années, c’est la pluridisciplinarité de la PME costarmoricaine, qui a développé ses compétences au-delà de son activité de charpente bois historique.
"Sur le chantier du collège Prévert, par exemple, nous réalisons l’ossature et le bardage en plus", explique Olivier Marot. "Et sur celui de la gendarmerie de Lannion, qui a débuté en décembre 2022, nous réalisons les murs porteurs, l’étanchéité, les isolations intérieure et extérieure (dossier d’1,4 million d’euros pour la société sur un total de 9 millions d’euros, NDLR)." Constructions Bois EMG a également intégré une activité de désamiantage en 2020, une autre d’installation de panneaux photovoltaïques en 2021, via la création d’EMG Énergie Solaire, et une de menuiserie extérieure en 2022. "Les clients souhaitent avoir de moins en moins d’intermédiaires pour le clos couvert, la menuiserie… Nous leur offrons cela", souligne Michel Jouannet.
Les appels d’offres de marchés publics représentent aujourd’hui 40 % de l’activité de la PME, qui opère sur le quart nord ouest de la France. La réalisation de bâtiments industriels et de bâtiments commerciaux compte pour 35 % du chiffre d’affaires, tandis que les bâtiments agricoles représentent 25 %.
Difficultés de recrutement
Pourtant, si l’entreprise a un carnet de commandes bien rempli, elle reste confrontée à un problème de recrutement. "Nous avons besoin de deux ingénieurs et de deux dessinateurs pour la partie études ainsi que de 16 éléments supplémentaires pour renforcer les équipes de montage", indique le président du conseil de surveillance. Pourtant, Constructions Bois EMG s’appuie sur une gouvernance particulière. Les actionnaires travaillent tous dans l’entreprise. Dirigeants, cadres, commerciaux, ouvriers, etc. : au total 27 membres de l’équipe sont actionnaires de la PME. "L’un des intérêts de l’actionnariat salarié est de fidéliser les gens : on a envie de s’investir", explique Olivier Marot. Toujours dans cette logique de fidélisation, la PME a mis en place depuis 1998 des accords de participation et d’intéressement.
