Conjoncture : Après 2012 terne à quoi s'attendre cette année ?
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Conjoncture : Après 2012 terne à quoi s'attendre cette année ?

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Dans les cartes de la CCIR et de la Banque de France, les perspectives pour 2013 apparaissent « encore plus sombres ». Embauches et investissements vont en pâtir...
— Photo : Le Journal des Entreprises

Un record de défaillances d'entreprises : voilà le menu de l'année 2012. « L'année a été très difficile pour nos chefs d'entreprise qui ont fortement revu à la baisse leur chiffre d'affaires », selon l'étude de conjoncture annuelle menée conjointement par la CCIR et la Banque de France, et rendue publique le mois dernier.




Détérioration tous azimuts

Et les perspectives pour 2013 sont « tout sauf encourageantes » : le solde d'opinions sur l'activité tombe à zéro. « S'ils se montrent plus optimistes sur leur chiffre d'affaires à l'exportation - le solde d'opinions remonte à 15 % contre 5 % en 2012 -, ils broient du noir en revanche sur leurs ventes en France. Aussi, leurs carnets de commandes continuent de s'enfoncer dans le rouge et leur trésorerie se détériore un peu plus. »




Le BTP dans le rouge !

Les secteurs ne vivent pas la même situation. Selon l'indicateur du climat des affaires, la dégradation est qualifiée de « brutale » pour le BTP (85.166 emplois dans 10.116 établissements), l'hôtellerie et le commerce de détail. Alors que l'industrie avec ses 95.538 emplois régionaux et 7.928 établissements semble tirer son épingle du jeu, malgré une chute des investissements (- 9,8 %) et du chiffre d'affaires (- 2,4 %) l'an passé. Dans le BTP, 2013 s'annonce « critique ». Un dirigeant sur deux envisage de réduire ses investissements, après avoir déjà enregistré une baisse de 11,7 % en 2012. Sans parler de l'emploi. La faisabilité du canal Seine-Nord Europe sera déterminante.




L'industrie à deux visages

Dans l'industrie, ce n'est pas une surprise, l'automobile a trinqué l'an passé, mais s'attend à une année « plus encourageante ». Les industries agroalimentaires et des biens d'équipements disent mieux s'en sortir. Les industriels s'attendent encore à une baisse de chiffre d'affaires en 2013 et un carnet de commandes qui restera dans le rouge, hormis pour les biens de consommation. Un quart envisage des destructions d'emplois ! Ils se disent néanmoins confiants sur leurs ventes à l'international.




Et les commerces ?

Dans le commerce de détail (143.350 emplois dans 28.690 sociétés), on n'attend pas d'amélioration non plus, après une année 2012 dégradée. Les articles de loisirs, l'équipement de la personne et le secteur de la vente de motos et de voitures en a le plus souffert. Contrairement aux grandes surfaces à dominante alimentaire et les commerces de l'équipement de la maison. Le commerce de gros (48.438 emplois dans 7.418 établissements) a pour sa part vécu une année en demi-teinte : « Le niveau de chiffre d'affaires est en repli et les exportations, très porteuses en 2011, se sont détériorées. Dans ce climat de nouvelle fragilité, les entreprises ont tout de même investi, mais ont dû faire face à une rentabilité qui s'est effritée. »




Transport et logistique en berne

Le transport et la logistique (62.958 emplois et 3.355 sociétés) a replongé en 2012, après avoir observé « des signes de reprise » en 2010 et 2011. L'application de l'écotaxe sera décisive pour les trésoreries cette année.




Services en force Du côté des services (448.938 emplois et 35.527 établissements), la conjoncture est en demi-teinte. Le chiffre d'affaires des services marchands aux entreprises a progressé de 5,9 %. Et contrairement à beaucoup d'autres, le secteur de l'information et de la communication a connu une forte progression de près de 15 % de son chiffre d'affaires. Par contre, les investissements n'étaient pas au rendez-vous en 2012 : - 22,2 % pour le même secteur ! Pour 2013, la prudence reste de mise.

Géry Bertrande

En savoir plus
www.banque-france.fr www.norddefrance.cci.fr

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