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Concurrencé par les plateformes de seconde main, Artex cherche à pérenniser ses emplois
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Concurrencé par les plateformes de seconde main, Artex cherche à pérenniser ses emplois

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Filière textile de l’Esatco Côtes-d’Armor, Artex œuvre pour le retour à l’emploi et l’inclusion. Pour renforcer son équilibre économique, mis à mal par le succès des plateformes de seconde main, la structure d’insertion travaille sur son identification et le rapprochement avec de nouveaux partenaires pour développer son activité.

Muriel Le Goff, directrice adjointe d’Artex, cherche des solutions pour préserver l’équilibre économique de l’entreprise — Photo : Néréa Brouard

Artex, créée en 1996 à Saint-Brieuc, est l’une des sept filières de l’Esatco des Côtes-d’Armor, association d’économie sociale et solidaire. Artex est spécialisée dans le recyclage, la vente et le collectage de textile. Une entreprise adaptée qui favorise l’insertion par le retour à l’emploi et l’inclusion. "Grâce au nouveau site de Langueux, ouvert en 2014, et l’investissement dans une presse industrielle, nous sommes passés de 50 tonnes de textile collectées à 700 tonnes", souligne sa directrice adjointe Muriel Le Goff. "93,3 % des vêtements que nous collectons trouvent une issue de recyclage."

Cette filière, qui compte 51 salariés, représente 550 000 euros de chiffres d’affaires. "Mais c’est un modèle économique fragile", nuance sa directrice. "De par notre statut associatif, notre objectif n’est pas de générer du résultat mais de garder l’activité et les emplois pérennes." Artex a en effet subi de plein fouet, depuis la pandémie, le développement des plateformes de seconde main. "Un domaine dont se sont également emparées de nombreuses chaînes de magasins de vêtements. Cela nous impacte car 6 % des vêtements que l’on collecte sont vendus dans nos deux magasins briochins et représentaient 79 % de notre chiffre d’affaires. Cette part a considérablement baissé."

Adhésion à Innôzh

Artex a récemment recruté une chargée de communication "afin de nous affirmer sur le territoire. En faisant mieux connaître nos missions et en sensibilisant les consommateurs au tri et à la qualité de ce qu’ils achètent. Le 100 % polyester par exemple ne se recycle pas. Nous souhaitons également valoriser les circuits courts et développer les partenariats comme avec Jules et Brice, enseignes à Langueux et Saint-Brieuc, qui collectent pour nous des vêtements auprès de leurs clients."

Artex a, en outre, commencé à expérimenter la vente en ligne "avec des pièces à forte valeur ajoutée. En 2020, grâce au dispositif boutique starter du Crédit Agricole, nous avons ouvert un deuxième magasin de fripes vintage pour lequel nous avons de bons retours sur le rapport qualité prix. Et l’été dernier, nous avons tenu une boutique éphémère pendant les trois jours du Binic folks blues festival qui n’a pas désemplie."

L’entreprise sociale et solidaire a en outre décidé d’adhérer à la technopole Innôzh, à Ploufragan, "pour son expertise dédiée aux matériaux polymères et composites. L’idée est de trouver une solution de recyclage pour des matériaux comme le polyester ou le vinyle dont on ne sait que faire. Des filières sont certainement à créer, plusieurs pistes sont déjà à l’étude."

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