Collectivités : Ces bâtiments presque vides
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Collectivités : Ces bâtiments presque vides

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À Brest, le bâtiment Biotech, construit dans les années 2000, est quasiment vide. Géré par BMO, son entretien et son maintien en l'état coûtent à la collectivité. À la pépinière de Quimper, ateliers et labo peinent à trouver preneurs.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Impressionnant par sa taille (2.000m²), et par la profusion d'équipements qu'il héberge (22 laboratoires P2 et P3), le bâtiment "biotech", situé sur le technopôle Brest-Iroise rue Descartes à Plouzané, est pourtant quasiment vide. L'histoire du bâtiment est celle d'un grand raté. Construit en1999 et2000 par la Semaeb (Société d'économie mixte pour l'aménagement et l'équipement de la Bretagne), aux frais des collectivités (Communauté urbaine de Brest, département et région) qui ont engagé au total 6,27M€, le site devait héberger les activités d'une nouvelle entreprise prometteuse qui venait s'installer à Brest : Summum, un laboratoire spécialisé dans les biotechnologies qui annonçait l'embauche d'une centaine de personnes dans les cinq ans. La construction du bâtiment aurait dû donc être rapidement rentabilisée pour la collectivité puisque Summum avait signé un contrat de location avec option d'achat au terme de la cinquième année d'occupation. Mais patatras : en avril2003, deux ans seulement après son installation dans les nouveaux locaux, la société est mise en liquidation judiciaire.




Un laboratoire sur 22 et quelques bureaux occupés

Le bâtiment reste alors sur les bras de la communauté urbaine, via la Semaeb, qui ne parvient ni à le louer ni à le vendre. Fin 2004, une start-up spécialisée dans les biotechnologies marines, Seadev, s'installe dans les bâtiments mais, avec seulement une dizaine de salariés, n'occupe que trois laboratoires et quelques bureaux. De plus, la petite entreprise, rattrapée par la crise, est mise en liquidation fin 2011. Aujourd'hui, sur les 2.000m² de locaux, seuls quelques bureaux sont occupés par le laboratoire Idhesa, installé un peu plus loin sur le technopôle, qui y a délocalisé un bureau d'étude où travaillent 13 salariés. Mais l'entreprise n'utilise aucun des 22 laboratoires. Un petit bureau d'étude spécialisé dans l'optique, Evosens, viendra s'y installer dans les prochaines semaines et utilisera un laboratoire et quelques bureaux. Jusqu'à présent, BMO avait cherché à vendre ou louer le bâtiment en un seul bloc. Une stratégie qui a échoué et qui coûte à la collectivité puisque, pour ne pas détériorer les équipements, les laboratoires doivent être maintenus en état de fonctionnement. BMO doit financer un contrat de maintenance et des frais de fonctionnement (électricité, eau,etc.) dont les montants n'ont pas été communiqués. Depuis septembre2012, une nouvelle stratégie a été adoptée : vendre ou louer le bâtiment par lot, selon le besoin des entreprises. BMO veut malgré tout continuer à privilégier les entreprises qui ont besoin d'un ou plusieurs laboratoires. « On loue 190euros du mètre carré par mois », rapporte Lydie Auger, en charge des biotechnologies à BMO et qui assure la gestion du bâtiment depuis septembre dernier. Elle a repris depuis une démarche de prospection auprès des entreprises de la région. « On a quelques projets en cours mais rien ne sera signé avant au moins douze mois », reconnaît-elle. 40.000euros ont été inscrits au titre du budget primitif de 2012 de BMO, accessible en ligne, pour « la prospection de clientèle ». « On se rend compte qu'il y a quelques entreprises de biotechnologies qui marchent bien à Morlaix comme Hemarina ou Polymaris, à Quimper comme Yslab, mais à Brest, il n'y a pas grand-chose », regrette-t-elle. Lydie Auger espère cependant convaincre les entreprises, de biotechnologies ou non, en rappelant que les laboratoires sont de haute qualité et permettent de manipuler bactéries et virus sans risque de contamination grâce à l'important système de ventilation.

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