Cofibel investit 5 millions d'euros pour une nouvelle agence Belmet près de Rennes
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Cofibel investit 5 millions d'euros pour une nouvelle agence Belmet près de Rennes

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(Exclusif) Malgré la crise du coronavirus, le Groupe Cofibel garde le cap de la croissance. Sa filiale de distribution de produits métallurgiques va même investir 5 millions d’euros pour une nouvelle agence à côté de Rennes en 2022.

— Photo : © Agence Hippocampe

La discrète Maison Bellion se transforme au fil des ans et des générations. Avec désormais la cinquième génération aux commandes, les frères Antoine et François épaulant leur oncle Frank, la holding Cofibel s’assume désormais comme un groupe à part entière de cinq entreprises employant 150 salariés pour 70 millions de chiffre d’affaires en 2020. Depuis deux ans, le groupe travaille sur son image, ses communications en interne et en externe, avec comme résultats des logos harmonisés notamment. Cette transformation accompagne aussi une croissance importante (+6 % entre 2019 et 2020, malgré la crise sanitaire) dans un groupe en constante mutation.

5 millions d’euros d’investissement près de Rennes

C’est le cas de la principale entreprise du groupe : Belmet (85 salariés, 37 M€ de CA). Avec François Bellion à sa tête depuis 5 ans, le distributeur de produits métallurgiques, de fournitures et d’équipements pour l’industrie et le bâtiment (85 % de CA avec produits métallurgiques ; 15 % avec fournitures industrielles) a vu son chiffre d’affaires augmenter de 32 %. « Nous réalisons 50 % de volume en plus », indique François Bellion, qui ne compte pas s’arrêter là.

Après le site du Relecq-Kerhuon ouvert en 1978, puis Quimper en 1989 et Saint-Brieuc en 2003, Belmet ouvrira une quatrième agence en 2022 à Châteaubourg, près de Rennes. Un investissement total de 5 millions d’euros pour un bâtiment, construit par Kermarrec Promotion, de 3 700 m² sur un terrain de 13 000 m². « Cette quatrième agence va nous permettre de mieux couvrir l’ensemble de la Bretagne, avec davantage de proximité pour nos clients, explique le dirigeant. Nous allons également pouvoir étendre notre zone de chalandise vers la Mayenne, la Manche et la Loire-Atlantique. » Belmet complète ainsi le maillage du réseau national d’indépendants Socoda (230 adhérents, 3 Md€ de CA), dont la société est membre. Entre 20 et 30 emplois seront créés d’ici 5 à 10 ans.

La nouvelle agence de Belmet ouvrira en 2022 près de Rennes — Photo : © Kermarrec Promotion

Cela fait deux ans que le groupe travaille sur ce projet. « Il a été mis en attente quelques mois, de mars à juin 2020, à cause du Covid, le temps de voir si nous pouvions gérer cette crise, se souvient François Bellion. Finalement, nous avons décidé d’y aller. » Un signal optimiste pour les salariés mais aussi pour le monde économique. La société a bien résisté à la crise en s’adaptant. Elle a même réussi à agrandir de 1 000 m² et moderniser son agence costarmoricaine. D’ici 5 ans, Belmet vise 50 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Un groupe plus que centenaire

Mais Belmet n’est pas la seule filiale du Groupe Cofibel à prospérer dans un groupe qui s’est maintes fois réinventé. Fondée en 1902, la Maison Bellion est d’abord une fonderie rachetée par Joseph Bellion, l’arrière-grand-père de Frank Bellion. « Nous ne connaissons pas exactement l’histoire. Le patron de cette fonderie souhaitant vendre, il a dû demander à ses salariés si l’un d’eux voulait la reprendre et mon arrière-grand-père, qui y travaillait, a dû lever la main », imagine Frank Bellion, président de Cofibel. L’activité sidérurgique se transforme en négoce après la Seconde guerre mondiale. L’entreprise fournit alors les matériaux nécessaires à la reconstruction.

Au milieu des années 70, le groupe quitte le port de Brest pour la zone de Kerscao. En 1978, le groupe est vendu à CDME (devenu ensuite Rexxel). L’activité de négoce d’acier (Bellion Métaux) reste aux mains de la famille Bellion, dirigée par Joël Bellion (frère de Frank et père d’Antoine et François). Au fil des ans, d’autres activités sont créées puis cédées comme la distribution de gaz ou les magasins Cash 29. C’est en 1978 que sont fondées Belmet puis une autre société du groupe : Belmar.

Cette dernière a démarré comme un shipchandler avec deux salariés au port de commerce de Brest, vendant des fournitures (accastillage) aux cargos de passage. Très vite, la société se spécialise aussi dans la fourniture pour les pétroliers offshore, d’abord en mer d’Iroise puis ailleurs dans le monde. Aujourd’hui spécialiste d’import-export de fournitures, Belmar emploie 22 salariés et réalise 16,8 millions d’euros de chiffre d’affaires dont plus de 90 % à l’export. « En deux ans, Belmar est passé de 12 millions d’euros de chiffre d’affaires à près de 17 millions », commente Antoine Bellion.

Une filiale aux États-Unis depuis 2016

L’entreprise a réussi sa diversification vers d’autres secteurs comme les mines et carrières, la gestion de l’eau, l’industrie agroalimentaire et même l’aérospatial depuis 2017. « Mais l’activité pétrolière reste très importante », souligne le dirigeant. À tel point qu’en 2016, une filiale, Belquest, a été créée à Houston, Texas, aux États-Unis, spécifiquement pour ce secteur. « Houston est le cœur du marché pétrolier. Avec 9 salariés et 7 millions de dollars de chiffre d’affaires, la société fonctionne bien, même si la crise du coronavirus a eu plus d’impact là-bas qu’à Brest », note-t-il.

Mais la société du Groupe Cofibel la plus touchée par la crise sanitaire a été NaviOuest, qui vend des bateaux de plaisance. « Nous avons fermé pendant les deux confinements », rappelle Antoine Bellion. Reprise en 2005, NaviOuest (17 salariés, 5,5 M€ de CA) compte aujourd’hui deux agences à Brest et Lorient. « À fin mai, nous étions à - 50 % de chiffre d’affaires. Le printemps est une période importante pour le nautisme, souligne le chef d’entreprise. Heureusement, il y a eu à partir de juin un effet de rattrapage. » Le confinement a fait mûrir de nombreux projets d’achat de bateaux, profitant à NaviOuest. « Il y a même eu une pénurie de bateaux ! » Le Covid a aussi entraîné l’annulation de nombreux rendez-vous comme le Nautic à Paris. Face à la crise, NaviOuest et ses concurrents ont su réinventer leurs méthodes de vente avec des événements plus locaux comme Marine Expo à l’automne à Brest et des salons virtuels. Cette période de turbulences n’a pas empêché les projets de se concrétiser avec l’ouverture d’un hivernage de 2 400 m², zone de Kerscao.

Une vision à long terme

Dernière filiale de Cofibel, Bellion immobilier (entre 3 et 4 M€ de CA) a vu le jour dans les années 80 pour administrer l’ensemble des biens immobiliers du groupe. Aujourd’hui, elle assure la mise en location de plusieurs bâtiments tertiaires et de stockage. « Nous investissons en ce moment 1,2 million d’euros pour réaménager les bureaux du parc d’activité de Kerscao, afin d’offrir un environnement plus agréable, plus vert pour les salariés qui y travaillent », indique Frank Bellion.

Pour celui qui est aussi président de la CCI métropolitaine Bretagne Ouest, la crise démontre la « résilience des groupes familiaux comme le nôtre. Nous ne sommes pas à la recherche d’une rentabilité extrême et rapide mais d’une vision à long terme. C’est grâce à cela que Belmet, par exemple, a réussi à faire un meilleur exercice 2020 que ce que l’on pensait au début de l’année ». Un groupe plus besogneux que flambeur, qui maintient le cap sans oublier d’évoluer.

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