Codes Rousseau est en pleine phase d’accélération. La société vendéenne, qui conçoit et distribue divers outils pour l’apprentissage du code de la route et de la conduite, a recruté 12 personnes dans les 18 derniers mois. Elle compte dorénavant une centaine de salariés, dont environ 80 sur son site de 1 000 m² aux Sables d’Olonne. "Nos bureaux sont complets. Nous sommes à l’étroit et avons besoin de plus d’espace", confirme Olivier Fretay, directeur général de Codes Rousseau. En avril, la société déménagera dans un nouveau bâtiment de 1 500 m² de bureaux. "Nous investirons en parallèle un second bâtiment de 1 800 m² dédié au stockage et à la logistique", ajoute le directeur général. La société, qui a maintenu son chiffre d’affaires à 18 millions d’euros en 2021 et 2022 malgré la baisse du nombre de candidats au permis, investira ainsi un total de 4 millions d’euros pour ce déménagement, incluant mobiliers et équipements.
Un virage numérique réussi
Née il y a plus de 80 ans, Codes Rousseau reste fidèle à ses fameux livres pour apprendre et réviser le code de la route. "Nous le rééditons trois fois par an, avec à chaque fois des nouveautés. Nous en vendons environ 400 000 chaque année", rapporte Olivier Fretay. Mais le papier n’a aujourd’hui plus le monopole. En 2018, le secteur de l’apprentissage de la conduite a opéré un tournant avec l’arrivée de start-up (En voiture Simone, Ornikar ou encore Lepermislibre) proposant des cours de code à des prix défiant toute concurrence pour les auto-écoles. Certaines proposaient également des cours de conduite avec des moniteurs indépendants.
Face à cette uberisation du secteur, la société a réagi en lançant le Club Rousseau en 2018, une plateforme numérique pour apprendre le code, et qui est disponible auprès des auto-écoles. "Avant l’acte d’achat sur notre site, le particulier sélectionne une auto-école de notre réseau proche de chez lui, ce qui crée un premier lien avec l’établissement où il pourra ensuite passer ses heures de conduite", témoigne Olivier Fretay. Ce dispositif est un succès, car sur les 11 000 auto-écoles françaises, environ 2 200 établissements font aujourd’hui partie de ce réseau. "Nous mettons ces auto-écoles en valeur sur notre site, en détaillant leurs offres pour les candidats, et nous leur proposons des voitures à des prix attractifs", ajoute le dirigeant.
Des simulateurs de conduite plus aboutis
Le numérique est dorénavant omniprésent dans la stratégie du groupe. "Cela représente 70 % de notre chiffre d’affaires", précise le dirigeant. Codes Rousseau mise également sur l’utilisation de simulateurs de conduite. À ce jour, plus de 800 appareils ont déjà investi les auto-écoles partenaires. "Le passage par le simulateur en amont des heures de conduite permet de diminuer le stress et la charge mentale de l’élève. Pour un taux de réussite similaire à l’examen, les candidats passés sur le simulateur ont besoin de deux heures de conduite en moins", témoigne Olivier Fretay. Si les simulateurs ont récemment été améliorés, avec notamment l’ajout d’un écran arrière pour les créneaux, les graphismes, eux, n’ont pas vocation à être réalistes comme dans les plus récents jeux vidéo. "Le prix serait alors inaccessible, et le produit réservé à une élite, ce qui serait contre notre politique de proposer à tout le monde une formation à côté de chez lui à un tarif abordable", précise Olivier Fretay.
À l’avenir, les challenges ne vont pas manquer pour Codes Rousseau avec l’arrivée de la voiture électrique, des radars adaptatifs, ou encore des aides au stationnement à bord des voitures. "Ces dispositifs complexes interviennent aujourd’hui seuls sur le véhicule. Il faut comprendre pourquoi et comment ils agissent, afin d’apprendre à conduire avec ces outils", appuie le dirigeant. Qu’ils s’agissent de changement dans le papier ou de mises à jour des logiciels, le rythme des rééditions n’est donc pas près de ralentir pour Codes Rousseau.
