Depuis la création du groupe Cevino Glass, qu’est-ce qui porte votre croissance ?
Cevino Glass fournit et pose des produits verriers et menuiseries aluminium. Il opère sur le marché du bâtiment, qui reste porteur, même face à une baisse temporaire d’activité sur le neuf. Il y a toujours de la demande en rénovation, en vue d’améliorer l’isolation thermique. J’ai créé ce groupe en 2012, avec la reprise de deux miroiteries (Dubrulle et Kap Verre) et nous allons terminer cet exercice à plus de 55 millions d’euros de chiffre d’affaires, contre 51 millions d’euros en 2022. Globalement, la tendance qui se dégage est celle d’un marché porteur. Nous visons un chiffre d’affaires de 70 millions d’euros dans cinq ans, hors acquisitions. Nous réalisons surtout des projets sur-mesure, pour une clientèle de professionnels, qui représente 90 % de l’activité (contre 75 % en 2019, NDLR) et de particuliers. Cette hausse des professionnels est liée à nos dernières acquisitions, portant sur des sociétés positionnées à 100 % en B to B. Nous voulons toutefois conserver le segment des particuliers : être en contact avec le marché final est important pour prendre le pouls de la demande et des grandes tendances.
D’autres opérations de croissance externe sont-elles prévues ?
Nous venons de reprendre, dans le cadre de l’arrivée de nouveaux investisseurs au capital, l’entreprise Dumas 1770 (3 M€ de CA), basée en Île-de-France. La reprise précédente datait de fin 2019, avec la société Lukora. Nous restons très sélectifs : une acquisition peut prendre plusieurs années. Les meilleures opérations de croissance externe sont celles qui se font naturellement, avec une envie partagée. C’était le cas pour Lukora et Dumas : leurs dirigeants sont devenus actionnaires du groupe. Cevino est détenu de manière majoritaire par une vingtaine de salariés, sur près de 330. Nous intervenons sur un axe allant de Dunkerque à Lyon, mais nous ne nous interdisons pas de regarder des opportunités plus à l’Est ou à l’Ouest. Ces acquisitions nous ont permis d’atteindre plus vite une taille d’ETI : en France, nous comptons parmi les cinq premiers acteurs. Le marché reste atomisé, avec beaucoup d’entreprises réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 1 million d’euros.
Est-ce nécessaire d’atteindre une taille critique ?
Nous ne faisons pas la course à la croissance. Être une ETI nous permet d’investir dans des projets, avec une certaine prise de risques, pour repérer les relais de croissance de demain. En plein Covid, nous avons lancé une direction du développement, en recrutant une personne qui travaille aujourd’hui avec nos filiales et des partenaires sur plusieurs projets. Nous allons notamment distribuer en France le vitrage innovant de Finéo, du groupe AGC Glass : tout en étant très fin, il a une performance similaire au triple vitrage grâce à une technologie d’air sous vide. On peut aussi citer Glassvariations : nous créons des objets d’ameublement en verre, aux côtés de designers. Si les retombées ne sont pas immédiates en termes de chiffre d’affaires, elles le sont en termes d’image. Être une ETI nous permet encore d’investir dans l’outil de production et la logistique, comme récemment avec une ligne de production à 2,5 millions d’euros pour la miroiterie Dubrulle, moins gourmande en électricité notamment.
