À chaque fois que Laetitia Monaco pousse la porte du nouvel entrepôt logistique de Glamuse, situé dans l’agglomération de Nancy, elle ne peut s’empêcher de retenir un sourire : "Nous avons vraiment un bel outil", se félicite la dirigeante du site d’e-commerce spécialisé dans la lingerie haut de gamme, qui a réalisé 26,6 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022.
Pour un investissement total de 10 millions d’euros, Glamuse vient en effet de s’installer dans 4 000 m² dédiés à la logistique, surface à laquelle s’ajoutent 1 000 m² de bureaux, le tout à seulement quelques centaines de mètres de son ancien bâtiment de 2000 m2, situé dans la zone d’activité du Marché de Gros, à Vandœuvre-lès-Nancy.
15 000 modèles différents
Fin 2021, les deux cofondateurs et associés de Glamuse, Laetitia Monaco et Patrice Legrand, s’accordent pour dire que leur outil logistique ne répond plus à leurs exigences, liées aux projets de développement et à la croissance de l’activité. Comme l’ensemble des e-commerçants, Glamuse a fortement accéléré pendant la période Covid, en se positionnant adroitement sur le marché de la lingerie française estimé à 2,7 milliards d’euros, avant de stabiliser son activité : 2023 "sera encore un exercice en croissance", anticipe Laetitia Monaco.
L’entreprise opère depuis le Luxembourg, où elle emploie 43 salariés, essentiellement dédiés au fonctionnement du site internet, et depuis Vandœuvre-lès-Nancy, où 38 salariés gèrent la logistique mais aussi la création de contenus pour le site. "Aujourd’hui, nous avons 15 000 modèles différents, dont certains sont déclinés en 75 tailles différentes. C’est notre ADN, c’est un de nos facteurs de succès : nous avons du stock pour maîtriser la qualité de service jusqu’au client final", détaille Laetitia Monaco.
Pour leur nouvelle plateforme logistique, les deux associés s’accordent sur un cahier des charges : ne pas acheter un bâtiment neuf et ne pas quitter la zone du Marché de Gros pour rester très proche du dépôt de la Poste. "Nous avons l’heure d’expédition des commandes la plus tardive du marché, soit 16 h 30", souligne la dirigeante de Glamuse. "Et le 11 octobre, nous allons encore reculer cet horaire pour passer à 17h." Pour fluidifier les opérations logistiques, l’entreprise a investi dans des convoyeurs destinés à répartir les expéditions, ainsi que des élévateurs. "L’idée, c’était de pouvoir préparer plus de commandes dans un meilleur confort", décrit Laetitia Monaco.
Lancement d’une version du site en anglais
Le mois d’octobre promet d’être chargé pour les équipes de Glamuse : la version anglaise du site doit en effet être mise en ligne rapidement, après une phase de test concluante. Expédiant déjà dans 56 pays, pour environ 20 % du chiffre d’affaires, Glamuse a peaufiné son expérience aux États-Unis et au Canada. "L’enjeu, c’est d’offrir une expérience client de la même qualité que pour un client français. Maintenant que nous sommes prêts, nous allons passer en version anglaise", résume Laetitia Monaco. Les moyens de paiement ainsi que la livraison ont été adaptés pour permettre de vendre outre-Atlantique ce "glamour à la française" que viennent chercher les 400 000 clientes de Glamuse. "Nos clientes à l’international, jusqu’au Japon, ont fait beaucoup d’effort pour acheter sur notre site en français. Désormais, leurs achats vont être simplifiés." Autre relais de croissance, la vente de lingerie pour homme : "20 % de nos consommateurs sont des hommes", dévoile Laetitia Monaco. "Cela se concentre sur la période Saint-Valentin, mais nous souhaitions aussi leur proposer des produits français."
Pour autant, la dirigeante de Glamuse se refuse à établir des prévisions de croissance : "Nous avons eu le Covid, la guerre en Ukraine, le retour d’une inflation forte, donc maintenant, j’essaie juste de faire au mieux", tranche Laetitita Monaco, qui concède trouver dans tous les défis rencontrés une source d’inspiration pour être toujours "plus efficient sur tous les chaînons de l’expérience client".
Mettre en scène pour créer l’envie
Revendiquant une gestion familiale, la dirigeante estime être "un peu anticonformiste" dans sa volonté farouche de tout internaliser. Dans les 1 000 m² de bureaux aménagés au-dessus des stocks, deux studios photos ont été entièrement équipés, afin de pouvoir mettre en valeur les produits. "Nous avons un ScanCube, qui nous permet de faire des visuels à 360° des produits, ainsi qu’un espace permettant de mettre en scène la lingerie, avec des mannequins", détaille Laetitia Monaco. Une stratégie visant "à créer l’envie", en montrant très précisément des produits issus le plus souvent de la confection française : "Il y a beaucoup de choses à faire découvrir à nos clientes. Sans être chauvin, avec les dentelles de Calais, nous avons les plus belles matières au monde".
