Six mois après sa prise de fonction, le président de la CCI de Région, Philippe Hourdain, a présenté début juillet une ambitieuse feuille de route pour la première moitié de son mandat. Fondé, selon ses mots, sur trois axes majeurs, « l'entreprise, l'entreprise et l'entreprise », ce programme entend contribuer largement au développement de l'économie régionale, en actionnant des leviers bien précis. Concernant la méthode, les équipes de Philippe Hourdain revendiquent un droit à l'erreur, l'audace étant la seule façon, plaident-elles, de faire de la région un terrain d'expérimentation national.
20 millions pour les coups durs
Premier volet des dispositions prévues par la CCI, la création du fonds « Hauts-de-France Prévention ». Mis en place début septembre, ce fonds sera destiné aux entreprises qui traversent des difficultés momentanées, à cause d'un sinistre, d'un impayé, ou d'un gros client qui met la clé sous la porte. Il devrait être doté de 20 millions d'euros, qui seront prêtés par la CCI et la Région aux PME et ETI du territoire, sous forme d'avance remboursable. Débloqués rapidement après la demande, les fonds, complétés par des prêts bancaires, devraient permettre aux entreprises de passer un cap difficile, et de sauvegarder activité et emplois.
L'institut du dirigeant
Toujours dans l'optique de servir au mieux l'intérêt de l'entreprise, la CCI s'apprête à créer un Institut du dirigeant. Une école, qui permettra aux créateurs et chefs d'entreprises de trouver conseils et formations pour être le plus performants possible, et mener au mieux leur projet entrepreneurial. « C'est une chose à laquelle je pense depuis deux ans » explique Philippe Hourdain, « pour donner à tous les chefs d'entreprises les outils pour mieux se positionner, eux et leurs entreprises. » S'adressant à l'ensemble des dirigeants, cet Institut devrait voir le jour à la fin de l'année.
Fonds d'amorçage
Le territoire manque de dispositifs de financement pour les start-up, estime la CCI de Région. La Chambre vient donc d'annoncer qu'elle lancerait son propre fonds, spécialement calibré pour les entreprises en phase de démarrage, d'ici l'automne. « On a voulu évaluer les points où la CCI pouvait être la plus utile pour les entreprises de la région, explique David Brusselle », le directeur général de la CCI de Région. « Et nous avons trouvé quelques trous dans la raquette, notamment pour les entreprises en phase d'amorçage ou de pré-amorçage. Les créateurs d'entreprises ont du mal à trouver des fonds pour se lancer, et c'est un risque que nous allons prendre pour les soutenir. » Doté d'environ 3 millions d'euros, ce fonds, qui devrait être opérationnel à la fin de l'année, sera à 100 % alimenté par la CCI. Destiné à des entreprises nées dans la région, ou désireuses de s'y installer, il apportera un financement en capital, toujours minoritaire, pour permettre le développement d'une stratégie, d'un prototype, ou la mise sur le marché d'un produit. Les montants consentis seront assez faibles, « entre 0 et 150.000 euros », assure la CCI, qui revendique néanmoins une prise de risque délibérée. « Il y aura forcément un taux de casse relativement important, mais si nous avons la faculté d'aider un leader national ou international à émerger, nous aurons été entièrement dans notre rôle », estime David Brusselle.
Un bureau pour les Anglais
Symétrique du bureau ouvert par la Région et la CCI à Londres fin juin, la CCI va se doter d'un espace destiné à accueillir les chefs d'entreprises anglais de passage à Lille. Avec une salle de réunion entièrement équipée et des bureaux, à deux pas de la gare Eurostar, ce bureau entend faciliter la vie des entrepreneurs anglais qui continueront à traverser la Manche après le Brexit... En espérant qu'ils soient nombreux !
