Carbios obtient le feu vert pour construire son usine de recyclage enzymatique
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Carbios obtient le feu vert pour construire son usine de recyclage enzymatique

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L’usine de recyclage enzymatique, basée à Longlaville en Meurthe-et-Moselle, portée par la société auvergnate Carbios, vient de décrocher son permis de construire et son autorisation d’exploiter. Les délais ont été respectés, rendant possible la mise en service prévue pour 2025.

L’équipe de Carbios prend la pose devant la préfecture de Meurthe-et-Moselle — Photo : Carbios

Le 28 septembre, la préfète de Meurthe-et-Moselle, Françoise Souliman, délivrait l’autorisation d’exploitation environnementale de l’usine Carbios de recyclage enzymatique du PET, qui doit sortir de terre à Longlaville. Quelques semaines plus tard, le 24 octobre, Hamdi Toudma, le maire de Longlaville, signait le permis de construire de l’usine, marquant l’aboutissement des procédures administratives.

La société auvergnate, installée à Saint-Beauzire (Puy-de-Dôme), près de Clermont-Ferrand, aura ainsi mis 10 mois pour obtenir son permis de construire, quand la durée moyenne en France tourne autour de 17 mois. Le projet, présenté comme la première usine au monde de biorecyclage de plastique PET, grâce à une technologie utilisant des enzymes, va nécessiter un total de financement de 230 millions d’euros. Carbios a déjà acquis les 13,7 hectares de terrain jouxtant les installations du producteur de PET recyclé Indorama Ventures à Longlaville, avec la possibilité de doubler la capacité des installations.

"Toutes les conditions sont à présent réunies et la construction de notre usine peut officiellement commencer", se félicite Emmanuel Ladent, directeur général de Carbios. L’obtention des autorisations, conforme au calendrier annoncé, permet à l’entreprise d’envisager de lancer la construction de l’usine d’ici la fin de cette année pour une mise en service prévue en 2025. "Nous tenons à remercier les services de l’État et la commune de Longlaville pour leur soutien apporté tout au long de la procédure administrative", souligne le directeur général de Carbios.

Jusqu’à 500 000 tonnes de matières premières à traiter

En juillet 2023, Carbios a réussi son augmentation de capital pour un montant d’environ 141 millions d’euros, montant principalement destiné à financer la construction de l’usine. "La part de l’investissement non financé par le produit de l’augmentation de capital devrait être couverte par Indorama Ventures, qui prévoit de mobiliser environ 110 millions d’euros pour ce projet", indique l’équipe de Carbios. Le tour de table de Carbios doit aussi être complété par des subventions de l’État français, à hauteur de 30 millions d’euros et de la Région Grand Est pour 12,5 millions d’euros, ainsi qu’une partie de la trésorerie disponible de la société, qui s’élevait à 78 millions d’euros au 30 juin 2023.

Une fois opérationnelle, l’usine de Carbios sera capable, avec 150 nouveaux salariés, de recycler 50 000 tonnes de déchets en PET. Une quantité de matière équivalente à 2 milliards de bouteilles plastiques ou 2,5 milliards de barquettes alimentaires. Pour aller encore plus loin, Carbios et Indorama Ventures prévoient de collaborer pour assurer l’approvisionnement de l’usine de Longlaville, qui se situe dans une zone géographique où le potentiel d’approvisionnement en matière première pourrait atteindre 400 000 tonnes en 2023, et jusqu’à 500 000 tonnes en 2030 en raison de l’amélioration de la collecte sélective.

En remportant une partie de l’appel d’offres Citeo pour le recyclage de barquettes multicouches, Carbios a déjà sécurisé une première source d’approvisionnement, qui sera prise en charge dès 2025 dans l’usine de Longlaville. Le consortium composé par Carbios, Wellman (filiale d’Indorama Ventures) et Valorplast a en effet été retenu pour prendre en charge 30 % du tonnage proposé par Citeo dans le cadre de la gestion du "surtri". Une fois traitée par le procédé développé par Carbios, la matière peut être mise sur le marché comme un monomère vierge d’origine fossile, permettant ainsi aux producteurs de PET ou aux entreprises de chimie de disposer d’une solution durable.

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