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Capelle Group vise le cap des 400 millions d’euros de chiffre d’affaires
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Capelle Group vise le cap des 400 millions d’euros de chiffre d’affaires

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Leader du transport exceptionnel en Europe, le gardois Capelle Group se dote d’une stratégie pour atteindre le cap des 400 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2026. Pour cela, il investit dans l’industrialisation de ses activités connexes et dans son maillage géographique, en France et à l’étranger.

Capelle Group exploite 2 500 semi-remorques et 1 500 camions tracteurs — Photo : Capelle Group

La trajectoire de croissance du transporteur gardois Capelle Group (2 000 salariés, 46 agences, 280 M€ de CA) se lit jusque dans le tonnage exponentiel des opérations assurées au fil du temps. Dans les années 1960, la PME familiale n’effectuait que du transport conventionnel pour acheminer du charbon vers les départements voisins. En 2024, le groupe présidé par Jean-Daniel Capelle, incarnant la troisième génération à la tête de la société basée à Vézénobres près d’Alès, assure des prestations de plus en plus complexes, comme la livraison récente de 20 tunneliers dans le cadre du Grand Paris.

Présent dans 8 pays à travers 45 sites, il est devenu le leader européen des prestations de transport exceptionnel et sensible. Se renforçant aussi sur des métiers connexes, il a adopté l’an passé une nouvelle identité pour mieux redessiner le périmètre de son offre. "Nous avons modernisé l’image de notre marque historique Transports Capelle tout en créant une identité Groupe qui incarne notre stratégie multi-marques, multi-pays et multi-activités", résume Jean-Daniel Capelle.

De nouvelles visées en Europe

Actant ces nouvelles ambitions, Capelle Group s’est doté d’un plan stratégique afin d’atteindre les 400 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2026. L’un des axes privilégiés sera la croissance externe. Prolongeant une dynamique qui totalise 30 acquisitions à ce jour, la société a absorbé, l’an passé, un tandem formé des transporteurs STDR et Domazur, réalisant un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros en Auvergne-Rhône-Alpes. "Nous comptions déjà des clients dans cette région sans avoir d’agence locale. Cette opération nous donne un point d’appui pour nos véhicules et leur ravitaillement. De plus, ces entreprises ont un bon portefeuille clients dans des métiers comme la défense et les énergies renouvelables, où nous voulons nous développer d’ici 2026", confirme Michael Capelle, directeur commercial du groupe.

En 2024, Capelle Groupe projette de nouvelles acquisitions, dans l’optique d’étendre son rayonnement international. L’entreprise, qui dispose de deux filiales en Belgique et aux Pays Bas, opère déjà dans toute l’Europe, "jusqu’en Hongrie et Pologne". Elle prospecte également au Maghreb. "Nous cherchons à prendre de nouvelles positions commerciales sur des marchés comme l’Allemagne et l’Italie", indique Michael Capelle, sans donner plus de détails.

Le fil rouge des opérations à venir reste le transport exceptionnel, mais les entreprises visées pourront proposer des activités où Capelle Groupe progresse, comme les transferts industriels. "La croissance externe nous donne aussi des opportunités en réactivité. Plus nous avons de matériel, plus nous l’utilisons. Quand le niveau d’exploitation augmente avec le carnet de commandes, cette stratégie nous permet d’être plus flexibles en termes de coûts", rajoute le directeur commercial du groupe, qui exploite 2 500 semi-remorques et 1 500 camions tracteurs.

Le boom du pôle multi-activités

Sur son cœur de métier, Capelle Groupe gère un portefeuille clients étendu, qui lui permet de répartir les risques : quand un secteur tel que le BTP (30 % du CA) est en souffrance comme actuellement, l’activité réalisée sur des filières telles que le nautisme, l’aéronautique, la défense, le ferroviaire et les énergies renouvelables (déjà 15 % du CA) permet de compenser. Néanmoins, le plan stratégique 2026 prévoit d’élargir l’offre de nouveaux services, "pour mieux se distinguer de la concurrence".

S’appuyant sur ses quatre plateformes logistiques, Capelle Groupe développe un service de stockage de pièces ou machines (tourets, transformateurs électriques, etc.) qu’il propose en solution alternative à ses clients. "Notre filiale Meca Industrie, spécialisée dans la maintenance et les transferts industriels, nous permet de soumettre une solution complète à un client quand on le déménage : le package comprend le démontage, le transport et le remontage", décrit Michael Capelle.

La nouvelle vie de Richard-Ducros

En outre, le groupe gardois développe de nouveaux services autour des "projets spéciaux". Depuis 2021, les résultats enregistrés dans des filières requérant le transport de pièces massives poussent Capelle Groupe à recruter de nouveaux ingénieurs ou à collaborer avec des bureaux d’études afin de concevoir des solutions ad hoc. Dans l’aéronautique, l’équipe a imaginé des châssis spéciaux conçus pour les composants d’avion difficiles à transporter. "À Montpellier, nous avons aussi créé un châssis de transport spécialement conçu pour le toit de la gare TGV : il a permis de véhiculer des dalles de 19 m de long", illustre Michael Capelle.

Un des points névralgiques de cette nouvelle dynamique se situe dans les Ateliers Richard-Ducros, une ancienne chaudronnerie alésienne. En 2021, Capelle Groupe a injecté 2,5 millions d’euros pour reprendre et transformer cette friche industrielle de 5,5 ha, où il continue d’investir. Devenu le Pôle Industriel & Innovation Capelle (PIIC), le site lui sert à concevoir ses projets spéciaux ou à ancrer de nouvelles activités.

L’essor du reconditionnement

L’une d’elles, portée par la filiale KM-H rebaptisée Cap’Truck Services en 2023, permet de faire du "revamping" de remorques (démontage puis remise à neuf), pour les propres besoins de groupe ou de ses clients. Alors que ce service était proposé au coup par coup sur un site de Capelle Groupe à Saint-Hilaire-de-Brethmas (Gard), un nouvel investissement de 2 millions d’euros permet de l’industrialiser, avec l’achat de machines-outils (ponts roulants, cabines de sablage, de peinture, machines de pliage, etc.) et l’extension du bâti. Meca Industrie est aussi présente pour son activité de stockage.

Au total, plus de 80 salariés travaillent désormais au PIIC. "Notre objectif est de gagner en performance sur ce métier, en passant de 40 remorques traitées par an en 2024, à plus d’une centaine sous peu", évalue Michael Capelle.

Une implantation renforcée dans le Nord

En parallèle, un effort d’investissement se porte sur un autre site stratégique pour Capelle Groupe. Après l’achat d’une plateforme de 5 000 m2 de surface à Dunkerque (Nord), l’entreprise mobilise un million d’euros "pour le transformer en deuxième PIIC", à terme. La rénovation des bâtiments (2 000 m2) a commencé afin d’y installer l’activité de stockage et tous les métiers connexes au transport exceptionnel (maintenance, reconditionnement, transferts industriels, etc.).

"Entre la proximité des ports français et belges et notre réseau d’agences préexistantes dans le nord de la France, nous avons devant nous de belles synergies commerciales à faire naître", se projette Michael Capelle, confiant dans les capacités de la société à s’illustrer toujours plus dans le transport exceptionnel. Pour preuve : en avril 2024, une opération parmi les plus spectaculaires jamais entreprises par Capelle Groupe verra l’acheminement de tunneliers depuis Lyon jusqu’à Toulouse en passant par Sète, avec l’utilisation de barges pour les pièces les plus massives. Pas moins de 100 camions seront mobilisés.

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