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C4Diagnostics propose une méthode pour prévenir les clusters de coronavirus
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C4Diagnostics propose une méthode pour prévenir les clusters de coronavirus

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L’analyse préventive des eaux usées en Ehpad, menée par la biotech marseillaise C4Diagnostics, a permis de prévenir l’apparition de clusters. Fort de ces résultats, son dirigeant Younes Lazrak veut proposer aux dirigeants d’entreprise une gestion préventive de l’épidémie, permettant de protéger leurs sites et leurs salariés.

La start-up marseillaise C4Diagnostics emploie 22 personnes. — Photo : C4Diagnostics

Dès la fin du premier confinement, la start-up marseillaise C4Diagnostics, spécialisée dans la conception et la production de tests de diagnostic in vitro, avait lancé une filiale, C4Services, dédiée à la détection du Covid-19 dans l’environnement. Aujourd’hui, la biotech marseillaise propose une surveillance des eaux usées pour prévenir l’apparition de clusters.

Une méthode pour prévenir les clusters

Sa méthodologie, mise en œuvre dans le cadre d’un projet pilote mené avec le Bataillon des marins-pompiers de Marseille, a permis d’analyser les eaux usées de 78 Ehpad de la métropole marseillaise entre le 23 septembre et le 16 octobre. « Grâce à cette expérimentation, nous avons mis en place une stratégie ciblée de prévention, susceptible d’intéresser l’ensemble des structures collectives, établissements publics comme entreprises », souligne Younes Lazrak, le président de la biotech marseillaise. Ainsi sur les 78 Ehpad testés et suivis de manière hebdomadaire, les analyses réalisées sur les prélèvements de 15 établissements ont révélé la présence du virus, permettant de rapidement mettre en place des campagnes de dépistage, de prendre les précautions sanitaires adaptées et d’éviter l’apparition de clusters dans les jours suivants. Au cours de cette expérimentation, « un des Ehpad n’a détecté qu’un unique résident positif qui a pu être isolé immédiatement. Le fait d’être en mesure de révéler un cas unique parmi l’ensemble des résidents du bâtiment où le virus a été détecté, souligne l’excellente sensibilité de la méthode employée », précise l’entrepreneur, qui aimerait l'appliquer aux entreprises.

Cette méthode a déjà convaincu une société du CAC 40 et pourrait intéresser davantage d’entreprises demain dans le cadre d’une reprise complète d’activité, selon Younes Lazrak. « Notre solution s’inscrit dans la prévention et s’adapte à la spécificité de chaque structure pour établir un plan de surveillance sur-mesure associant des tests des eaux usées, des tests surfaciques et des tests PCR ciblés. »

Pour compléter son panel d’outils, la société marseillaise s’est d’ailleurs associée à Bertin Technologies et Enalees pour mettre au point un test de diagnostic rapide, pour lequel des essais cliniques sont en cours.

Une diversification payante à long terme

Depuis le début de la crise sanitaire, « nous avons fait la preuve de notre agilité », se félicite Younes Lazrak. Pour répondre aux nouveaux enjeux liés au Covid-19, la start-up n’a pas hésité à se diversifier, à s’intéresser à la virologie, quand son cœur de métier reposait sur la bactériologie. « Nous avons déjà déposé un brevet, bientôt un deuxième et nous avons élargi notre spectre d’intervention pour le futur en intégrant de nouvelles compétences (la start-up accueille de nouvelles personnes chaque semaine et compte actuellement 22 salariés) et technologies. » La biotech, qui avait choisi, à ses débuts d’adresser la moitié du marché des maladies infectieuses, pourra demain se développer sur l’intégralité du marché. Elle espère prochainement pouvoir commencer la distribution de son premier test de diagnostic in vitro pour la légionellose, brutalement interrompue en début d’année.

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