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C2Care veut soigner à l'international
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C2Care veut soigner à l'international

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Positionnée sur le marché émergent de la thérapie par la réalité virtuelle, la start-up toulonnaise C2Care a levé 1,4 million d’euros. L’entreprise, armée de l’une des gammes les plus étendues du marché et reconnue par le monde de la santé, veut percer à l’international.

Pierre Gadea et Romain Streichemberger ont créé C2Care et emploient aujourd'hui 17 salariés, principalement des développeurs et des commerciaux. — Photo : Colas Studio

Deux ans et demi après le lancement commercial de ses premiers logiciels thérapeutiques en réalité virtuelle, la medtech toulonnaise C2Care compterait l’une des gammes les plus étendues du marché. Elle revendique plus de 600 licences vendues auprès de professionnels de santé et plus de 15 000 patients traités par an. Elle collabore avec plus de 15 équipes universitaires et a créé 17 emplois. Elle a bouclé en 2019 un second tour de table de 1,4 M€. Cette levée de fonds, réalisée auprès de ses partenaires bancaires historiques, de Bpifrance, de Créazur, de business angels de la région et de partenaires privés, doit permettre à la start-up de percer à l’international, tout en maintenant ses efforts de R & D.

Conquérir l’international

En proposant aux professionnels de santé de traiter, grâce à un casque de réalité virtuelle et un smartphone, les phobies, les troubles du comportement alimentaire, les addictions ou encore le stress, C2Care a gagné la confiance de grands noms du secteur de la santé, parmi lesquels l’Assistance publique des Hôpitaux de Marseille et de Paris, le groupe de maisons de retraite Orpéa ou encore le groupe de soins aux seniors Korian. Ces clients sont principalement français puisque la start-up réalise seulement 17 % de son chiffre d’affaires à l’export et principalement dans des pays francophones. « Toutefois, et c’est là toute la magie du numérique, notre dernier client à l’international est installé dans les Îles Féroé », souligne Pierre Gadea, directeur général et cofondateur.

Les publications scientifiques (en anglais) des médecins et chercheurs, partenaires de C2Care, ont déjà contribué à la notoriété de ses produits au-delà des frontières françaises : « Nous avons, par exemple, équipé le New York Prebysterian Hospital », se félicite le dirigeant. La start-up, dont les produits sont classés parmi les dispositifs médicaux de classe 1, a d’ailleurs obtenu l’autorisation d’exporter aux États-Unis et au Canada et veut désormais occuper la scène mondiale. « Aujourd’hui, il existe 5 ou 6 acteurs dans le monde et nous avons clairement pris la tête du peloton… À nous de tout faire pour conserver cette place », explique Pierre Gadea, qui s’est fixé pour objectif de réaliser la moitié de son chiffre d’affaires à l’international d’ici à trois ans.

Maintenir la croissance

Depuis sa création en 2016, C2Care double chaque année son chiffre d’affaires. « Nous avons atteint les 800 000 € en 2018, nous devrions franchir la barre du million d’euros (1,4 M€) et être rentables l’année prochaine. Nous visons les 3 M€ en 2021 », détaille le dirigeant.

Pour maintenir le rythme, les 17 salariés (qui seront 30 fin 2020) de la medtech travaillent actuellement sur une vingtaine de produits. « À l’image de nos précédents programmes, nous sommes allés chercher les pontes de chaque spécialité pour co-construire les environnements thérapeutiques », indique l’entrepreneur. Une nouvelle gamme est en construction pour aider le personnel soignant des EHPAD et en particulier ralentir la dégénérescence liée à l’âge ou freiner la progression de la maladie d’Alzheimer ; une première mondiale, en partenariat avec les Hôpitaux de Marseille, est en phase de test et vise la prévention des traumatismes psychologiques postopératoires dans le cadre d’une greffe pulmonaire. « Nous sommes fiers de contribuer ainsi à sauver des vies et de donner du sens à ce que nous entreprenons au quotidien », souligne Pierre Gadea, qui ne perd néanmoins pas de vue le chemin qu’il reste à parcourir.

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