Les navires de Brittany Ferries (2 400 salariés, 469 M€ de CA) vont reprendre la mer. La compagnie maritime de Roscoff vient d’annoncer la reprise progressive de ses liaisons régulières aux passagers à partir du 29 juin. Huit navires de la Compagnie assureront ces traversées entre la France, le Royaume-Uni, l’Irlande et l’Espagne. La majorité de la flotte était à quai, les frontières étant fermées pour les passagers. Seule l’activité fret a fonctionné ces derniers mois. Trois navires resteront à quai cet été : l’Étretat, le Barfleur et le Normandie Express. « Cette décision est motivée par le manque de visibilité de la demande sur la période estivale et également du fait du nombre restreint de cabines sur ces navires », explique Christophe Mathieu, président du directoire de Brittany Ferries.
Mesures de distances sociales
« Sur le plan opérationnel, nous avons tout mis en place pour une remise en service en toute sécurité, pour accueillir les vacanciers à bord, et nous avons quotidiennement appliqué les mesures sanitaires, précise Christophe Mathieu. Notre rôle consiste à présent à rassurer les passagers sur le fait que nos navires sont de nouveau opérationnels et que ce mode de transport est le moyen le plus sûr de se rendre en vacances. »
Des aménagements afin de respecter les distances sociales sont prévus, avec comme priorité absolue la sécurité des passagers, des chauffeurs de fret et de l’équipage. Par exemple, l’équipage indiquera le moment de quitter leur cabine aux passagers venus en voiture pour qu’ils rejoignent leur véhicule, avec un débarquement échelonné pour éviter les files d’attente dans les cages d’escalier, les ascenseurs et le garage. La capacité passagers sera également limitée sur tous les navires. À titre d’exemple, la capacité maximale sur le Mont Saint-Michel, sera de 550 passagers à partir du 29 juin soit une réduction de plus de 60 %. Cette restriction s’appliquera a minima jusqu’à la mi-juillet.
Pas de nouveau navire GNL en 2020
C’est enfin une bonne nouvelle pour la compagnie maritime de Roscoff. Mise à mal par le Brexit puis par la crise du coronavirus, l’entreprise a décidé la semaine dernière de mettre fin au contrat avec le chantier naval FSG, qui a été placé sous la protection du tribunal de commerce en mai dernier. Le chantier allemand devait livrer, en 2019, le nouveau navire GNL de la compagnie maritime bretonne, le Honfleur. Il était en construction depuis 2017. La Somanor, SEM qui devait être propriétaire du navire, et Brittany Ferries, commanditaires du Honfleur, ont reconnu avoir perdu confiance dans la capacité du chantier à terminer le navire dans un délai raisonnable. Le contrat d’un peu moins de 200 millions d’euros faisait partie de l’investissement de 550 millions d’euros pour la transition énergétique de la flotte de Brittany Ferries.
L’enjeu est aussi de faire redémarrer le tourisme. En 2019, les clients britanniques et irlandais de Brittany Ferries ont dépensé plus d’un demi-milliard d’euros en France. Environ 857 000 visiteurs uniques ont dépensé 586 millions d’euros, dont plus de 300 millions en Bretagne, en Normandie et dans les Pays de Loire. Quelque 282 000 voyageurs se sont rendus en Bretagne et 203 000 ont séjourné en Normandie.
